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Mais que se passe-t-il à Fenerbahçe ?

Par Romuald Gadegbeku
Mais que se passe-t-il à Fenerbahçe ?

Avant-dernier du championnat après son ultime match de l’année (0-0 contre Antalyaspor), Fenerbahçe vit l’une des pires saisons de son histoire. Pourtant, l’été dernier, avec l’élection d’un président aux idées fraîches, le club semblait reparti pour dominer le football turc. C’était oublier le poids d’un passé toujours très présent.

En juin dernier, lorsque Ali Koç (51 ans) gagne les élections face au président sortant, le sulfureux Aziz Yildirim (66 ans), et prend la tête de Fenerbahçe, il représente la « nouveauté » . Il devient un symbole en Turquie, certains y voyant même le signe d’un changement prochain à la tête du pays. Mais depuis, le Fener, avant-dernier du championnat turc, galère. Aussi parce qu’il s’est gavé pendant plus de vingt ans, attirant les vieilles gloires du continent, et que vient maintenant le moment de payer l’addition d’un repas très, trop copieux.

Un héritage lourd à porter

En 2016, l’UEFA a conclu un accord avec Fenerbahçe portant jusqu’en 2020 en vertu du fair-play financier. Celui-ci prévoit que le club stambouliote soit limité dans son recrutement, qu’il retrouve des comptes à l’équilibre, en plus d’une amende de 7,5 millions d’euros. C’est dans ce contexte que Koç arrive à la tête du club, avec la volonté d’imposer modernité et transparence. Cet homme d’affaires, héritier d’une des familles les plus riches du pays, déclare alors : « Le football ici doit être repensé de tout en haut jusqu’en bas. » Du bruit dans les oreilles déjà sifflantes d’Aziz Yildirim.

Ali Koç

Ce dernier, président du Fener de 1998 à 2018, a vécu un règne de vingt ans riche de six titres de champion, d’épopées en C1 et de transferts clinquants. Mais aussi de scandales. Yildirim a été condamné à six ans et trois mois de prison en 2012 pour avoir truqué des matchs. Finalement acquitté, il ne restera qu’un an derrière les barreaux. Mais la décision finale reste encore soumise à l’approbation de la Cour suprême turque. Le club l’avait aussi, déjà, payé sur le terrain. Exclu de la C1 2013-2014, il accumule depuis une dette de plus de 620 millions d’euros. Les problèmes que rencontre Koç aujourd’hui sont enracinés au plus profond du club, où les fidèles de l’ancien président restent nombreux. Et agissent selon leurs propres intérêts.

Cocu comme Cocu

Pour mener la barque jaune et bleu, Koç avait choisi Phillip Cocu, mais les rives du Bosphore sont impitoyables. Le Hollandais y a vécu une courte saison en enfer. D’abord sur le terrain, où ses ambitions et ses envies de jeu de possession n’ont jamais pris. Le Fener se fait sortir par Benfica dès le troisième tour de qualification en C1 et s’englue doucement dans la médiocrité en championnat. Et dans les coulisses, c’est encore pire. Le Batave aurait été trahi par des membres de son staff. Après une enquête interne début octobre, Ali Koç himself vient accuser trois employés du Fener d’ « espionnage industriel » lors d’une allocution solennelle à la TV du club. Sont visés : Turgay Altay, analyste vidéo, Murat Öztürk, entraîneur des gardiens, et Alper Asçi, préparateur physique.

Ces trois-là sont suspectés d’avoir donné de fausses informations à Cocu durant toute la préparation en ce qui concerne les performances individuelles des joueurs. Mais aussi d’avoir transmis les vrais rapports et données de l’effectif aux adversaires du Fener. Les trois lurons sont débarqués dans la foulée, Koç apportant son « soutien total à Cocu » . Toujours proche d’Aykut Kocaman, l’ancien coach de l’équipe lui-même très pote avec Aziz Yildirim, les trois hommes auraient voulu faire du tort à la nouvelle administration du Fener. Deux semaines plus tard, après une défaite 3-1 à la maison face à Anakaragucu, Cocu est limogé la veille de son 48e anniversaire.

Bienvenue en Süper Lig 1

La situation s’est empirée lors de l’intérim d’Erwin Koeman avec trois défaites pour une petite victoire en championnat. Nommé il y a une grosse dizaine de jours, Ersun Yanal est toujours invaincu, avec deux nuls peu glorieux en Süper Lig face à Erzurumspor (2-2) et Antalyaspor (0-0), et une qualif’ en Coupe de Turquie. Mais sa tâche s’annonce délicate, le club restant relégable. Sur le terrain, la situation de Fenerbahçe est une réalité amplifiée de ce qui se passe chez les deux autres grands d’Istanbul : Galatasaray, 5e, et Beşiktaş, 6e, à neuf points de Başakşehir et du titre.

Eux aussi ont été épinglés par la très vertueuse UEFA, et leurs transferts s’en ressentent. Sur la pelouse du Saracoğlu, Valbuena, Benzia, Frei ou Ayew ont remplacé Anelka, Van Persie, Roberto Carlos & co. Un recrutement goût Ligue 1 chapeauté par Damien Comolli, directeur sportif arrivé avec Koç. Ce dernier, pressé par la plèbe, promet « des mouvements » dès cet hiver, renouant avec le court-termisme stambouliote. Ceci pour sauver les apparences d’un club dont les problèmes semblent pourtant plus profonds. Parfois, il faudrait pourtant savoir mourir pour mieux renaître.

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Fenerbahçe et les Glasgow Rangers gagnent tranquille
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