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Mais que restera-t-il de Roberto Mancini ?

Eric Maggiori
Mais que restera-t-il de Roberto Mancini ?

C’est désormais officiel : Roberto Mancini ne sera plus l’entraîneur de Manchester City la saison prochaine. Le coach italien quitte le club mancunien après trois ans et demi de bons et loyaux services, et un titre de champion. Que retiendra-t-on donc de lui et de son œuvre ?

Il y a deux façons de partir. Partir en vainqueur, un an après sa plus cruelle défaite. La voie choisie par Sir Alex. Ou bien partir en perdant, un an après son plus extraordinaire triomphe. La voie choisir par Roberto Mancini. Il y a un an, quasiment jour pour jour (13 mai), le technicien italien était sacré champion d’Angleterre, au terme d’une dernière journée qui restera longtemps dans les mémoires. Deux buts inscrits dans les arrêts de jeu, pour permettre à City de remporter le titre après 44 ans de disette, et de l’ôter des mains de Manchester United. Un an plus tard, c’est encore une histoire d’arrêts de jeu. Mais des arrêts de jeu amers. Dans le temps additionnel de la finale de FA Cup, Watson, le joueur de Wigan, éteint d’un coup de tête rageur les espoirs de Mancini de partir avec un quatrième trophée en trois ans et demi. C’est l’épilogue d’une histoire qui aura duré 1242 jours, faite de hauts, de bas, de bonheur, de critiques, de doutes, de coups de gueule, de victoires flamboyantes. Mancini part en ayant offert aux supporters de City la plus folle de toutes les joies, mais aussi en leur laissant un certain gout d’inaccompli. Avec l’équipe construite et les moyens investis, n’était-il pas possible de gagner plus ? Et surtout, de quel chantier va hériter son successeur ?

Thaïlande et Emirats

312 millions d’euros. C’est la somme investie par les dirigeants de Manchester City depuis que Mancini s’est assis sur le banc des Citizens, le 19 décembre 2009, en lieu et place de Mark Hugues. Pendant l’ère Mancini, sont arrivés, entre autres, David Silva, Jérome Boateng, Kolarov, Yaya Touré, Balotelli, Milner, Dzeko, Aguero, Nasri, Javi Garcia, Maicon ou Rodwell. Inutile de préciser que personne n’a dépensé autant sur la même période, pas même Chelsea (303,5), le PSG (262), la Juventus (210), le Real Madrid (173), l’Anzhi (172) ou le Barça (168). Alors, certes, Manchester City partait de loin. Lorsqu’il est arrivé, Mancini récupère une équipe qui stagne dans le ventre mou de la Premier League. Depuis sa remontée en première division, le club n’avait d’ailleurs jamais fait mieux qu’une huitième place, en 2005. Bref rappel historique. En 2007, le club est racheté par la société UK Sport Investments, contrôlée par l’ancien premier ministre thaïlandais (accusé de corruption), Thaksin Shinawatra. Le bonhomme investit des sous qui permettent de recruter des joueurs comme Rolando Bianchi, Javier Garrido, Valeri Bojinov ou le Brésilien Elano. Mais malgré ça, City ne décolle pas. Quelques mois plus tard, à cause de ses problèmes judiciaires, Shinawatra est contraint de revendre le club. Celui-ci est racheté par le richissime Cheikh Mansour. C’est le début du nouveau City.

Mansour investit immédiatement énormément d’argent, mais au bout d’un an, les résultats n’arrivent toujours pas. Les dirigeants décident donc de virer Mark Hugues et de le remplacer par Roberto Mancini, alors que City compte 27 points au bout de 17 journées, soit 10 de moins que le rival United et 13 de moins que le leader, Chelsea. Des recrues arrivent au mercato hivernal, et Mancini réussit à terminer cinquième, qualifiant City pour l’Europe, ce qui n’était plus arrivé depuis 1978. Le recrutement qui va suivre est monumental, et Mancini n’a plus vraiment le choix : il faut gagner avec cette équipe. Le premier trophée arrive finalement en mai 2011. City remporte la FA Cup, en battant Stoke City en finale (1-0, but de Yaya Touré). En championnat, les Citizens terminent troisièmes, à égalité avec Chelsea (mais loin derrière United) et se qualifient donc pour la Ligue des Champions. La progression se poursuit.

Lacunes en Europe

La deuxième saison pleine de Mancini est enfin celle de la consécration. Encore renforcée par d’illustres arrivées, l’équipe du Mancio truste immédiatement les premières places du classement. City fait la course en tête jusqu’à la 28e journée, puis se fait doubler par United. Les Citizens récupèrent leur bien à deux journées de la fin, en battant la bande de Sir Alex lors de la confrontation directe. Puis le dénouement le plus fou, avec ce but d’Aguero à la 94e minute face à QPR, qui marquera pour toujours l’histoire et qui offre le titre à City après 44 ans d’attente. Ce titre aurait pu et aurait dû être le point de départ. Le point de départ d’un règne, le premier sacre d’une longue série. Mais non. Cette saison, Man City n’a jamais été en mesure de rivaliser avec United, qui a dominé de la tête et des épaules la Premier League. Mancini aurait pu au moins sauver la saison avec une deuxième FA Cup en trois ans. Même pas. Wigan, 18e de Premier League, lui a ôté cet ultime plaisir.

Reste aussi un point noir : l’Europe. Les trois campagnes européennes de Mancini à la tête de City sont loin d’avoir érigé le club mancunien au rang de nouveau cador européen. En Ligue des Champions, surtout, City a fait pâle figure : deux éliminations dès le premier tour, dans des groupes compliqués, certes. Mais l’examen de maturité n’a pas été passé. Ce qui confirme une tendance, connue depuis le temps de l’Inter : si Mancini est bon sur les compétitions nationales (en tant que coach : trois titres de champion à son palmarès, quatre si l’on compte donné sur tapis vert en 2006), il ne réussit jamais de grandes choses en Europe. Son seul vrai coup d’éclat, finalement, reste cette demi-finale de C3, avec la Lazio, perdue face au FC Porto de Mourinho, futur vainqueur de la compétition (et de la C1 la saison suivante). Mais depuis, le néant, ou presque. Résultat : à l’échelle européenne, Manchester City n’est aujourd’hui pas grand chose, voire rien du tout. Même le nouveau PSG made in Qatar a déjà fait mieux, avec un quart de C1 cette saison. Parce que Ancelotti > Mancini ?

Qui pour lui succéder ?

Et maintenant, quoi ? Que va-t-il rester de l’œuvre de Mancini ? Le coach a construit une équipe pendant trois ans, et s’en va en laissant derrière lui un sacré chantier pour son successeur. Il s’agira probablement de Manuel Pellegrini, même si rien n’a encore été officialisé. Déjà, il va y avoir des départs. Ceux de Tevez, Dzeko et Nasri semblent désormais inévitables. Il va également falloir retenir Aguero et Kompany, convoités par de nombreux grands clubs européens. Mais surtout, par où commencer ? Quelle doivent être les priorités du nouvel entraîneur ? On aurait tendance à dire que l’histoire se répète pour Mancini. A l’Inter, il a tout gagné sur le plan national, puis est parti. Son successeur, Mourinho, s’est chargé de remporter la Ligue des Champions, en prolongeant le travail de son prédécesseur. A City, idem. Mancini a tout gagné en Angleterre (championnat, Cup, Comunity Shield), puis part. Le successeur va-t-il donc se concentrer sur la Ligue des Champions ? On l’a vu avec Dortmund, d’une année à l’autre, le parcours en C1 peut être radicalement différent. Champion d’Allemagne, le BVB a fait une campagne européenne 2011-12 catastrophique (éliminé au premier tour), et se retrouve cette année en finale. Comme quoi…

City va également pouvoir profiter du fait que Manchester United, le grand rival, va peut-être se trouver dans une année de changement. 27 ans de Ferguson ne s’effaceront pas en deux mois. Moyes va devoir trouver ses repères, s’acclimater, et faire comprendre que l’on est passé à autre chose. L’occasion rêvée pour Manchester City de profiter de ces mois de transition. Bref, Mancini observera tout ça de loin. Peut-être de France : Monaco serait intéressé, tout comme le PSG en cas de départ d’Ancelotti. En Italie, on ne verrait pas non plus son retour d’un mauvais œil. Naples, la Roma, l’Inter et Milan pourraient d’ailleurs se retrouver sans entraîneur lors des prochaines semaines. En tout cas, Mancini va partir d’Angleterre avec un sentiment partagé. Celui du devoir accompli, d’une part, et celui d’un travail inachevé. Celui qui reprendra le flambeau se chargera de parachever ce qui a été entrepris. Ou de moins, essaiera.

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Eric Maggiori

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