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Mais que fait l’Inter avec Sneijder ?
Cette semaine, la renégociation du contrat du fuoriclasse Hollandais a fait scandale en Italie. En cause : l’offre de l’Inter, qui propose à Wesley une importante réduction salariale d’environ 30%. Le Batave n’a toujours pas répondu et ne jouera pas face à Palerme cet après-midi. Retour sur une affaire compliquée.
La nouvelle politique économique de l’Inter
À son arrivée en août 2009, le salaire annuel de Sneijder se situe entre 3,5 et 4 millions d’euros nets. À la suite de l’une des plus belles saisons individuelles de l’histoire, qui aurait pu (dû ?) lui offrir un Ballon d’or, Moratti réévalue son joyau : 6 millions nets plus bonus. Aujourd’hui, cela en fait le joueur le mieux payé de la Botte (avec Buffon et De Rossi). Mais le contexte a changé : en deux ans, la masse salariale du club a été réduite de 40%. Out Júlio César, Lúcio, Maicon, Pandev et, avant, Balotelli, Eto’o et Thiago Motta. Les effets de la crise conjugués à l’ombre du fair-play financier imposent des limites, et seul Chivu a accepté pour le moment une importante réduction salariale.
Ainsi, depuis quelques semaines (alors qu’il était blessé), l’Inter s’est attaqué au dossier Sneijder, avec une offre peu attrayante : une prolongation de la durée du contrat jusqu’à 2017, sans augmentation du montant initial. Soit une réduction salariale de près de 30%. Selon Evaristo Beccalossi, milieu de terrain en 1978-84, l’Inter prend la bonne décision : « Sneijder a joué très peu lors des deux dernières années. Le club a entrepris cette politique de réduction salariale et la suit avec cohérence. Si Sneijder sent qu’il fait partie du projet, il doit accepter la proposition. » Mais Sneijder n’a pas encore donné de réponse, et alors qu’il est disponible depuis le weekend dernier, il n’a pas été convoqué par Stramaccioni.
Un chantage illégal ?
Après les déclarations ambigües du directeur sportif Marco Branca à Sky Italia, la presse italienne a interprété que Sneijder ne jouera pas tant qu’il n’aura pas donné de réponse. Étrange, voire illégal, même si Damiano Tommasi, président de l’Association italienne des footballeurs (AIC), estime qu’il n’en est rien : « Certains journaux ont tout simplifié en écrivant « Soit il signe, soit il ne joue pas. »Sneijder doit seulement s’entraîner comme le prévoit le contrat. Après, il jouera si l’entraîneur le décide. » De son côté, Stramaccioni soutient sa direction en affirmant que ses non-convocations sont un choix « technique et physique » . Ce discours tenait pour la semaine dernière, car il est vrai que le coach a pris l’habitude de faire revenir ses joueurs blessés « à 101% » . Mais pour la venue de Palerme ce dimanche, Sneijder est en parfaite condition physique…
Stramaccioni peut-il se passer de Sneijder ?
D’abord, il convient de rappeler qu’à cause de ses blessures à répétition, l’Inter a dû se passer de Sneijder sur plus de 40% de ses matchs depuis le départ de Mourinho. D’où la logique de la proposition du club : à six millions annuels et avec cette continuité physique, Sneijder n’est pas rentable. En plus, quand Ranieri relève l’Inter et obtient sept victoires consécutives l’an passé, Sneijder est indisponible. Idem cette année avec la série de victoires de Stramaccioni : cette Inter peut gagner sans son numéro 10. Et même si Stramaccioni est le premier entraîneur depuis Mourinho à percevoir Sneijder comme une ressource tactique et non un problème, le fait est que l’originaire d’Utrecht ne rentre pas dans le schéma du trident offensif Cassano-Palacio-Milito (17 buts à eux trois). L’Inter n’en aurait donc plus besoin ?
Le trident a fait ses preuves : entre Cassano et Sneijder, faut-il choisir ? Justement, il se trouve que Wesley est le plus cher et le plus irrégulier des deux (en prenant en compte les blessures). D’après Roberto Boninsegna, attaquant du club dans les années 1970 : « Avant, l’Inter pensait que Sneijder serait le pivot de l’équipe, mais avec l’arrivée de Cassano, les cartes ont été redistribuées. Le Néerlandais est maintenant devenu un luxe excessif. » Mais depuis la victoire à Turin (1 point pris en 3 rencontres), un bon Sneijder aurait été fort utile à la pauvre création nerazzurra, et Strama a certainement hâte de pouvoir l’utiliser. D’après Luis Suárez : « L’Inter n’a pas un tel regista depuis l’époque d’Herrera. Le vrai Sneijder manque, on ne peut pas se priver d’un joueur de cette qualité. Quand l’équipe perd en densité, il sait mettre de l’ordre et inventer l’action décisive. »
Quelles options pour Wes’ ?
Deux alternatives. D’abord, un transfert en janvier. Plutôt logique, mais les offres manquent : à l’heure actuelle, seuls Schalke et Fenerbahçe auraient fait une approche. Les deux Manchester sont intéressés, mais n’ont jamais formulé d’offre officielle. L’ombre d’une offre d’Anzhi a longtemps plané sur la Pinetina, mais les Russes préféreraient Nicolas Gaitan (Benfica). Enfin, il y a cette folle rumeur qui évoque un échange avec Pastore au PSG. On n’en sait encore rien, mais l’Inter voulait déjà Pastore en 2011, et Yolanthe irait bien faire un tour à Paris.
Alors, et s’il restait ? Sneijder aurait accepté d’entamer une négociation avec la direction ce lundi. Si cela s’avère très compliqué, le club de Vittorio Emanuele a un atout important : Wesley n’a jamais eu envie de partir. Le joueur et sa femme sont tombés amoureux de la ville et se sont mariés en Italie. Sneijder est entré dans l’histoire du club et se sent aimé par le vestiaire, Moratti, les supporters et même la presse italienne. Sans oublier que le Mondial arrive bientôt. Van Gaal a fait de Sneijder son capitaine, et le Néerlandais a besoin de stabilité et de temps de jeu. Après tout, entre un gros contrat à Gelsenkirchen et un contrat relativement réduit à Milan, le choix de Yolanthe est vite fait.
Par Markus Kaufmann
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