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Mais que deviens-tu, Christophe Cocard ?

Par Nicolas Jucha
Mais que deviens-tu, Christophe Cocard ?

Dans les années 90, Christophe Cocard était l'une des stars du championnat de France de Ligue 1, avec l'AJ Auxerre, puis, dans une moindre mesure, avec Lyon. Aujourd'hui, le bonhomme a 47 ans et gère un complexe de futsal. Rencontre.

Il a fait les belles heures de l’AJ Auxerre des années 90. Cet Auxerre de Guy Roux, champion de France en 1996. Aujourd’hui, Christophe Cocard n’est plus cet ailier droit aux dribbles chaloupés, mais il n’est pas loin des terrains pour autant. A défaut de gérer un club de haut niveau, l’ancien Auxerrois et Lyonnais tient aujourd’hui un complexe de futsal. Pour le moment à Salon de Provence, et bientôt du côté de Nîmes. « Je suis en négociation pour vendre celui de Salon, je préfère me rapprocher de la région de Montpellier, d’où l’idée d’ouvrir à Nîmes. Avec 300 000 habitants, le potentiel est supérieur » nous explique-t-il. Pour Cocard, cette reconversion n’est pas une vocation, juste « un investissement comme un autre. J’ai des employés qui gèrent la salle » . Tenir un futsal quand on a été international français – 10 sélections, 1 but – c’est pertinent, mais pas forcément gagné d’avance : « Le public répond plus facilement, mais vu la conjoncture, on ne peut pas se reposer sur ses lauriers. » Ce qui pousse « Coc » à ne pas forcément recommander sa voie à tout le monde : « C’est sympa, car on reste dans le milieu du foot, mais l’investissement est lourd pour un petit chiffre d’affaires. C’est simple, quand tu investis dans un futsal, la première année tu perds de l’argent, la seconde, tu espères en perdre moins, voire pas du tout, et la troisième, tu espères commencer à en gagner un peu. »

Souvenirs d’Écosse

S’il ne se plaint pas, l’ancien « bouffeur de craie » se veut réaliste : « Les banques ne prêtent pas comme ça, elles ont des retours sur les bilans des futsals, il y en a très peu qui marchent. Ce n’est pas parce que l’on est joueur de foot que cela va se faire tout seul. Vous ouvrez un camion pizza et vous vous installez à côté d’un rond-point, vous allez travailler moins longtemps et vous allez peut-être gagner plus, car l’investissement n’a rien à voir. » Si bien que le numéro 7 des grandes années de l’AJA a la bougeotte, et s’imagine, pourquoi pas, partir à l’étranger, son épouse rêvant d’Australie. Ou revenir dans le monde du foot pro. « Quand je vois la manière dont certains gèrent leur club, je me dis que je pourrais faire mieux. Cela me titille depuis quelque temps. Président, je ne pense pas avoir les reins assez solides, mais recruteur ou directeur sportif pourquoi pas. » Un poste d’entraîneur, en revanche, ne le tente pas : « Il faut vivre 24h sur 24 football. Les seuls que je connaisse qui vivent football, s’habillent football, mangent football, lisent football, voire baisent aussi football, c’est Didier Deschamps et Laurent Blanc. Et c’est pour ça qu’ils font de bons entraîneurs. »

De sa carrière, passée essentiellement à Auxerre avant d’évoluer à Lyon et Kilmarnock, Christophe Cocard conserve beaucoup d’amis et, surtout, des souvenirs atypiques, plus particulièrement en Écosse. « La première année où j’ai signé, on a acheté une maison dans un lotissement sur un terrain de golf. Le soir même, quelqu’un a frappé à la porte pour nous inviter à dîner. Il tombait des cordes, mais ils avaient préparé un barbecue, les mecs faisaient cuire les merguez en K-way, cela ne les gênait pas. » Sur les pelouses britanniques, Cocard s’est offert un parcours façon « Cantona du pauvre » : une Coupe de la Ligue, une qualification européenne et l’intérêt des Rangers. Mais le transfert capote, car Kilmarnock est trop gourmand. Au final, il vivra trois années heureuses, avec un public qui chante régulièrement la Marseillaise pendant les matchs à domicile, et des ambiances de folie chez les deux monstres du Old Firm : « On joue devant des stades pleins, c’est une ferveur que l’on n’a pas en France. Le Celtic Park, c’est l’une des plus grosses ambiances que j’ai connues, c’est impressionnant. »

« Mes pauvres cons, j’ai toute la vie devant moi »

Christophe Cocard a donc un paquet de beaux souvenirs, mais aussi des regrets. Comme celui de ne pas avoir remporté de Coupe d’Europe avec la grande équipe d’Auxerre. « On a dépucelé le club avec la Coupe de France en 1994, puis le doublé de 1996. On a fait une demie et deux quarts en Coupe d’Europe. Aujourd’hui, c’est malheureux de voir où en est le club. Actuellement, les gens à la tête de ce club ne connaissent strictement rien au football. » Le football d’aujourd’hui, il ne s’y retrouve plus forcément, à cause des excès financiers – « avant, le meilleur joueur du monde touchait entre 60 000 et 80 000 euros à la Juventus de Turin, aujourd’hui, certains avec les pieds carrés prennent 300 000 » -, mais aussi en raison d’un niveau médiocre : « Il faut se faire violence pour regarder certains matchs de Ligue 1. Je me retrouve plus dans les valeurs du rugby. C’est malheureux de dire cela, mais je pense qu’à un moment, on a laissé passer trop de choses par rapport aux valeurs. Un grigris, et l’agent réclame 50 000 euros de plus dans le salaire mensuel. »

À bientôt 47 ans, il se souvient de sa carrière comme si elle s’était déroulée hier : « Je me souviens encore de mon premier contrat stagiaire avec Auxerre, à 18 ans. Je m’entraînais déjà avec les pros, je faisais des passes avec Jacky Perdrieau et Claude Barret, et ils m’ont dit « Oh petit, profite bien, car cela va vite ». Et moi, je me disais : « Mes pauvres cons, j’ai toute la vie devant moi ». Je n’ai pas vu ma carrière défiler et, pourtant, j’ai joué 16 ans en pro. Il faut en profiter au maximum… » . Du titre de 1996 à 2015, il n’y a qu’un pas.

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Par Nicolas Jucha

Propos de Christophe Cocard recueillis par Nicolas Jucha

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