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Mais pourquoi les ultras du PAOK sont-ils aussi « sauvages » ?

Par Nelio Da Silva
5 minutes
Mais pourquoi les ultras du PAOK sont-ils aussi «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>sauvages<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>» ?

Privés de leurs supporters, les Marseillais se rendent ce jeudi à Thessalonique pour le compte des quarts de finale retour de Ligue Europa Conférence. Dans l’enfer d’un Toumba Stadium chauffé à blanc par les incidents du match aller, les Olympiens devront se frotter à l’une des ambiances les plus hostiles de Grèce, voire d’Europe.

« Il vaut mieux que vos fans ne viennent pas chez nous. » Au terme d’un match aller qui a basculé en faveur de l’OM (2-1), Răzvan Lucescu, entraîneur du PAOK, personnifiait à merveille l’expression « souffler sur les braises ». Après 24 heures marquées par des débordements à répétition dans la cité phocéenne, le coach roumain s’éloignait un peu plus du prix Nobel de la paix avec cette phrase lancée juste après le coup de sifflet final. Bien que les Grecs n’aient pas respecté l’accord écrit de leur club leur interdisant de se rendre dans le centre-ville, les dirigeants du club à l’aigle bicéphale préféraient pointer du doigt «  l’incompétence monumentale de la police des Bouches-du-Rhône » et se réjouissaient de n’avoir « aucune victime » à déplorer. Un épisode qui assoit davantage l’image du club « seul contre tous » autour de laquelle le PAOK a construit son identité : celle d’une entité rebelle représentant une région périphérique (la Macédoine grecque, territoire rattaché au pays en 1913) qui vient s’opposer au pouvoir central, soit la capitale grecque Athènes et ses géants du ballon rond.

Les dirigeants du PAOK disaient que le club était marginalisé et que Thessalonique était en voie de marginalisation.

Un club dissident dans une ville rebelle

Dans l’ombre des clubs athéniens, ceux des autres villes grecques doivent se contenter des miettes, et depuis 1928, seuls trois clubs hors « POK » – désignant la coalition entre le Panathinaïkós, l’Olympiakos et l’AEK – ont réussi à mettre la main sur le trophée de champion. Si le PAOK est parvenu à créer l’exploit en 2018-2019, c’est dans cette lutte contre l’hégémonie d’Athènes qu’il a grandi. « Les dirigeants du PAOK disaient que le club était marginalisé et que Thessalonique était en voie de marginalisation », lance Lukas Tsiptsios, historien et spécialiste du club grec. Un processus qui « crée des rancœurs », selon le doctorant à l’université de Rouen, un sentiment de rejet duquel découle de la violence. Surtout lorsqu’on ajoute à ce cocktail déjà explosif les difficultés économiques dans lesquelles la Grèce est plongée depuis la crise de 2008. « Les habitants de Salonique voient de l’injustice partout. Dans les finances publiques, par exemple, ils sentent que les investissements ne sont jamais pour eux. Dans le sport, c’est la même chose », explique Sotiris Millios, journaliste sportif chez SDNA et originaire de Salonique.

Cette image de laissés-pour-compte est appuyée par les supporters, reconnus parmi les plus sulfureux de Grèce, voire d’Europe. « Les médias grecs et les discours publics parlent des« sauvages du PAOK » », selon Tsiptsios. Ceux-là sont souvent opposés aux supporters athéniens « plus civilisés ». La Gate 4, le groupe rassemblant la majorité des ultras du PAOK, réfute ces termes stigmatisants, mais arrive pourtant à les utiliser pour asseoir son image de gros bras et pour continuer à véhiculer la peur dans le foot grec et européen. « On peut dire que c’est comme Marseille, ils détestent tout le monde, mais ils sont aussi détestés par tout le monde », explique Millios. Tout le monde ou presque, puisque les ultras du PAOK sont liés par une amitié profonde avec les Grobari du Partizan Belgrade en réponse à l’amitié entre l’Olympiakos et l’Étoile rouge.

Depuis le rachat par Savvidis, le PAOK est devenu plus fort. Le club a surtout trouvé un boss vraiment solide et a retrouvé de bonnes bases. Tout ça a calmé les supporters.

Savvidis, ce sauveur ?

Selon Sotiris Millios, les scènes de violence autour du PAOK se sont raréfiées depuis quelques années. Du moins depuis que le club est passé sous la direction d’Ivan Savvidis, oligarque gréco-russe réputé proche de Poutine et pas vraiment copain avec le gouvernement hellénique actuel. « Aujourd’hui, il y a moins de violence qu’avant. Depuis le rachat par Savvidis, le PAOK est devenu plus fort. Le club a surtout trouvé un boss vraiment solide et a retrouvé de bonnes bases. Tout ça a calmé les supporters. » Pourtant, même depuis le rachat du club par Savvidis en 2012, l’accalmie ne saute pas aux yeux, et en 2018, l’homme d’affaires entrait sur le terrain armé pour contester une décision arbitrale. Plus récemment, un supporter de l’Aris Salonique était lynché à mort par des supporters asprómavri.

Si la violence autour du PAOK a diminué lors de la dernière décennie, elle fait toujours partie du folklore dans le nord de la Grèce. Les scènes de violence à Marseille et l’interdiction faite aux supporters olympiens de se rendre en Grèce pour le match retour en témoignent. « Je pense que c’est mieux pour tout le monde », concède Sotiris Millios. À deux jours du match retour, les ultras de la Gate 4 lançaient les hostilités en lançant une pique aux supporters marseillais et athéniens de l’AEK qu’ils soupçonnaient « d’annuler leur voyage à Thessalonique avant même l’interdiction de déplacement ne soit rendue officielle ». Et de leur conseiller de partager « un pique-nique sur les collines de Marseille » plutôt que de se rendre dans le nord de la Grèce. Il faut avouer que la proposition de déguster un sandwich triangle assis dans les calanques est plus alléchante que d’aller régler ses comptes dans le Nord de la Grèce.

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