- FA Cup
- Tour 4
- Arsenal-MU (1-3)
Mais où va s’arrêter Manchester United ?
Auteur à Arsenal de sa huitième victoire consécutive depuis le départ de José Mourinho, le Manchester United d'Ole Gunnar Solskjær impressionne. Notamment sur le plan tactique, où l'entraîneur multiplie les bons choix. Et quels que soient la compétition ou l'adversaire, rien ne lui résiste.
Au début, il ne s’agissait que de « petites » équipes, considérées dès lors comme de faux adversaires facilement croquables pour certains. Est ensuite venu Tottenham, sauf que l’énorme prestation de David de Gea au stade de Wembley devait relativiser celle de ses partenaires de champ. Mais maintenant que Manchester United a battu sans trembler Arsenal à l’Emirates Stadium au quatrième tour de FA Cup, que vont trouver les plus méfiants pour calmer ceux qui s’enflamment devant la série d’Ole Gunnar Solskjær ?
Bien entendu, il faudra attendre de nombreux mois pour placer (ou pas) le successeur de José Mourinho (qui a pris la tête des Red Devils le 19 décembre 2018) dans la catégorie des supers entraîneurs. Surtout que l’ancien attaquant du club n’a pas récolté un effectif manquant de talent, lequel attendait d’ailleurs impatiemment que le Special One fasse ses valises. N’empêche qu’après huit rencontres passées sur le banc des Mancuniens, le Norvégien affiche un bilan sportif aussi impressionnant que prometteur.
2/8 pour Mourinho, 8/8 pour Solskjær
Quoi que chacun puisse en penser, ce bilan ne souffre désormais aucune contestation. Avec le succès convaincant sur la pelouse des Gunners et depuis le départ de Mourinho, United en est à huit victoires consécutives. En d’autres termes, Solskjær n’a connu que le succès, s’est qualifié pour les huitièmes de finale de FA Cup et a pris 18 points sur 18 en Premier League. Son équipe a marqué à 22 reprises (soit 2,75 buts par match), a encaissé cinq pions (soit 0,625 par match, et jamais plus d’un dans une même rencontre) et a retrouvé une envie évidente de taper la balle. Pas mal pour une team qui, avant le changement de coach, restait sur deux victoires seulement en… huit parties, toutes compétitions confondues.
Au-delà d’avoir ramené une ambiance et une concurrence saines dans le vestiaire, le nouveau technicien multiplie également les jolis coups tactiques. Comme lors de la bataille à Tottenham, le combat contre Arsenal en est une jolie preuve : avec la titularisation des revenants Romelu Lukaku et Alexis Sánchez, MU s’est présenté avec un 4-4-2 en losange (sur le papier en tout cas) inédit, mais gagnant. Si le Belge (qui a en réalité passé pas mal de temps en position… d’ailier droit) et le Chilien ont d’abord eu du mal à trouver leur place, le premier a très vite servi le deuxième qui ne s’est pas fait prier pour massacrer son ex. Quelques secondes plus tard, l’attaquant s’est fendu d’une seconde passe décisive (pour Jesse Lingard cette fois). Paul Pogba, lui, a encore brillé (c’est d’ailleurs sur l’une de ses frappes repoussées par le malheureux Petr Čech qu’Anthony Martial a achevé les locaux). Une habitude sous les ordres d’OGS.
Une équipe qui gagne… et qui progresse
Outre la satisfaction de gagner, Solskjær kiffe surtout son aventure actuelle parce qu’il observe ses poulains adhérer à ses idées et évoluer à vitesse grand V. « La performance de l’équipe est un grand pas en avant dans notre progression, a-t-il ainsi indiqué après la qualification en huitièmes de finale de Coupe d’Angleterre. Il y a deux semaines contre Tottenham, nous avions alors connu des difficultés et David de Gea nous avait sauvés à plusieurs reprises. Aujourd’hui, c’est vrai que notre gardien Sergio Romero a réalisé une parade fantastique après la pause, mais notre organisation était bien plus performante. » Vrai : alors que les trois unités glanées face aux Spurs pouvaient être jugées comme une conclusion heureuse, l’élimination d’Arsenal n’est due qu’à la supériorité évidente des Mancuniens.
Mais alors, jusqu’où peut aller ce nouveau Manchester, sixième du championnat à trois petits points du quatrième (à savoir Chelsea) ? Jusqu’où peut s’étirer cette fabuleuse série faisant déjà de Solskjær un recordman dans l’histoire du club ? Les Red Devils peuvent-ils réellement dominer le Paris Saint-Germain et accéder aux quarts de finale de la Ligue des champions ? Réponse(s) dans quelques semaines. Mais les Parisiens savent bien que le renvoi de Mourinho est une mauvaise nouvelle pour eux.
Par Florian Cadu