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Mais où va le Chelsea de Sarri ?

Par Maxime Brigand
Mais où va le Chelsea de Sarri ?

Battu par Arsenal samedi dernier, Chelsea navigue actuellement entre les doutes enclenchés par une politique sportive difficile à lire et la complexe mise en place du football à la Sarri. Mais où est le problème ?

C’était samedi dernier. L’Angleterre du foot était à l’Emirates Stadium de Londres et se demandait combien de temps allait bien pouvoir durer toute cette histoire. Réponse : onze minutes. On ne parlait que de Chelsea, de la quatrième défaite de la saison des Blues en championnat, de la manière avec laquelle Unai Emery a réussi à faire disjoncter Maurizio Sarri. Puis, l’ancien banquier est apparu à l’écran. D’un coup, il n’y en a eu que pour cet homme à la mine grave et aux joues blanches. Sarri est triste et veut le faire savoir. Alors, pour la première fois depuis son arrivée en Angleterre, l’entraîneur range son anglais et sort son italien : « Ce soir, je dois vous dire que je suis très en colère. Parce que cette défaite est avant tout la conséquence de notre mentalité, de notre approche mentale de la rencontre. Nous avons joué contre une équipe qui était bien plus déterminée que nous. Et c’est quelque chose que je ne peux accepter. Nous avions déjà connu ça contre Tottenham, au mois de novembre et je pensais que nous avions surmonté ça. En réalité, nous manquons encore de motivation, de force mentale et de détermination. Donc je ne suis pas heureux, vraiment très en colère. Je préférerais être dans le vestiaire, parler avec les joueurs, travailler avec eux sur la façon dont on a perdu tactiquement ce match. Mais le fait est que ce groupe de joueurs est très difficile à motiver. Lorsque vous voyez ce genre de matchs, où une équipe est bien plus déterminée que l’autre, on ne peut pas vraiment parler de tactique. Cela ne rentre pas en compte. Ne vous méprenez pas, nous aurions pu perdre ce match, mais nous aurions pu le perdre pour des raisons tactiques. Ce soir, nous l’avons perdu à cause de notre détermination. Je ne peux pas dire que je ne suis pas responsable de notre approche mentale. C’est une responsabilité que nous devons partager. Je n’ai vu aucune agressivité, et ces joueurs ne possèdent aucune forme de férocité dans leur mentalité. » Six mois après son arrivée en Premier League, voilà Maurizio Sarri placé face à ses limites. Mais où est passé le sauveur ?

Où est le feu ?

Samedi, face à Arsenal, il fallait voir le coach italien s’agiter, hurler, noter la moindre erreur sur un morceau de papier martyrisé et disparaître, pour réfléchir, au fond d’un banc en mousse. Le match n’a pas débuté comme prévu. Parce qu’il ne changera jamais de style, Sarri avait habillé son équipe comme il habillait à l’époque Empoli ou le Napoli, soit via une défense à quatre, un milieu à trois têtes tenu par un maître d’œuvre technique (ici Jorginho), trois ampoules offensives, et avec un football de possession accroché à la ceinture. Mais rapidement, elle a été attrapée à la gorge par un Arsenal disposé en diamant, où Aaron Ramsey avait la responsabilité de mettre sous silence Jorginho. Cette fois, c’est l’international italien qui a pris pour tout le monde. Était-il le seul responsable de la déroute ?

Non, évidemment, car Chelsea n’a pas non plus réussi à limiter l’influence de Lucas Torreira, a attendu la deuxième période pour hisser d’un cran sa ligne de premier pressing et s’est retrouvé en danger sur la quasi-totalité des coups de pied arrêtés joués par les Gunners. Par séquences, les Blues ont réussi à montrer le bout de leur nez, mais comment exister lorsque N’Golo Kanté est autant castré, lorsqu’il est difficile de savoir si David Luiz est meilleur dans une défense à quatre ou à trois, lorsque Eden Hazard évolue dans une position de faux neuf avec laquelle le Belge fabrique de nombreux espaces au sein desquels aucun coéquipier ne vient s’engouffrer ? À l’Emirates, la bande de Sarri a affiché 62% de possession de balle, a réussi plus de 580 passes et… n’a cadré aucune des onze frappes qu’elle a tentées.

Du besoin de faire peur

Tout ça ne serait qu’une histoire de « mentalité » , ce qu’avait déjà pointé Antonio Conte lors de ses premiers mois à Chelsea, notamment en sortant d’une défaite à l’Emirates (3-0) qui avait vu l’ancien sélectionneur de la Nazionale faire naître en pleine seconde période une défense à trois qui lui ferait gagner en quelques mois un titre de champion d’Angleterre. Cela est un résumé trop bref. Quelle est la différence entre le Chelsea de Conte et celui de Sarri ? Il n’y en a pas, dans le fond, seulement dans la forme, Chelsea, qui ne possède plus aucun joueur de la trempe de Lampard, Čech, Drogba ou Terry, étant encore aujourd’hui un club où les mouvements sont nombreux, où les joueurs arrivent et repartent, où un entraîneur a une durée de vie extrêmement limitée et où l’on cherche dans le moindre recoin la trace d’un projet à long terme. Ce n’est pas le genre de la maison, pas la peine de s’épuiser dans le vide, mais cela n’a pas empêché le club d’avancer, de gagner, de tenir : et maintenant ? Maintenant, Chelsea bricole et si Sarri estimait avoir besoin de Jorginho pour mettre ses idées en place en Angleterre, Chelsea en avait-il besoin ?

Pas sûr, aussi précieux soit-il, car Kanté a été dénaturé. C’est ce que racontent les premiers mois de la saison, qui ont vu les Blues sortir de belles copies – contre Manchester City en décembre (2-0), à Southampton en octobre (0-3) – mais surtout devenir (déjà) prévisibles et facilement déréglables (Tottenham a montré à toute l’Angleterre comment éteindre Jorginho et ainsi couper l’alimentation du football de Sarri). Et Gonzalo Higuaín dans tout ça ? Une nouvelle incertitude, un type qui pourrait régler les problèmes offensifs des Blues, mais aussi un buteur qui vit sa plus mauvaise saison et qui n’a jamais foutu les pieds en Premier League. Dans ce contexte, les mots prononcés le week-end dernier par Sarri, défenseur d’un football d’émotions, sont précieux : son Chelsea ne fait plus peur. Peut-être la pire des blessures lorsqu’on s’appelle Maurizio Sarri.

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