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Mais où va finir Osvaldo ?
Après un prêt non concluant à Boca Juniors et quelques problèmes extrasportifs, Daniel Osvaldo se retrouve libre. Southampton a décidé de rompre le contrat du sulfureux attaquant italo-argentin. Convoité de toutes parts, l'attaquant ne s'est pas exprimé sur son futur. Quel sera le douzième club d'Osvaldo ?
Lorsqu’il débarque à l’aéroport d’Ezeiza de Buenos Aires, Pablo Daniel Osvaldo attire tous les regards. L’attaquant qui appartenait alors à Southampton venait renforcer Boca Juniors, « son club de cœur » . Nous sommes en février 2015, et le joueur venu pour six mois se met déjà les supporters dans la poche, avec un tee-shirt manita, qui rappelle le 5-0 infligé par Boca à River Plate en match de préparation, quelques jours auparavant. Lors de la présentation du globe-trotteur aux onze clubs, Rodolfo Arruabarrena, coach de Boca, lui attribue le surnom d’El Loco, comme un certain Martín Palermo, idole du club xeneize. Le tour est joué. Les débuts de l’international italien sont prometteurs : des buts et des gestes de classe, que le public de la Bombonera ne voyait plus depuis la retraite de Riquelme. Seulement, Osvaldo montrera rapidement son vrai visage : celui d’un homme qui préfère squatter la rubrique « people » plutôt que les journaux sportifs. Dès son premier rassemblement avec Boca, la presse argentine s’enflamme : Osvaldo aurait organisé une « fête sexuelle » (selon les termes du journal La Nación) à l’hôtel, avant un match contre Temperley. Une sombre histoire de violence conjugale viendra briser le rêve bleu et jaune du natif de Lanús.
Pourtant, son bilan sportif à Boca Juniors est plutôt bon : sept buts en quinze matchs. Son contrat arrivé à échéance le 30 juin dernier, Osvaldo est toujours en Argentine, officiellement à la recherche d’un club. De nombreux médias lui attribuent un début de dépression, après sa séparation avec l’actrice Jimena Barón. En attendant, Osvaldo squatte l’appartement de son pote Fernando Gago, les boîtes de nuit de Buenos Aires et s’embrouille avec des journalistes.
Osvaldo et ses bonnes habitudes
Les dirigeants de Boca Juniors sont clairs : Osvaldo et son salaire conséquent étaient des poids pour l’institution. Le joueur a même refusé une proposition insuffisante des dirigeants. L’élimination de Boca en Copa Libertadores a aussi avancé la fin de l’idylle du joueur avec le club qu’il supporte (une clause de prolongation avait été négocié si le club allait au bout de la compétition). Mais la réalité est tout autre : il fallait faire de la place pour Carlos Tévez. Surtout, les problèmes extrasportifs de l’attaquant tombaient au pire moment pour le club, encore sous le choc du scandale du gaz moutarde jeté sur les joueurs de River lors du Superclásico de la Copa Libertadores.
Idem pour Southampton. Recrue la plus chère du club anglais, Osvaldo avait rapidement fait ses valises après un coup de tête qui a valu un cocard au capitaine José Fonte. « Il a la réputation qu’il mérite. C’est un joueur de caractère, avec beaucoup de cœur et de passion, très émotif. Je suis satisfait de son comportement, c’est un bon coéquipier » , déclarait quelques jours avant l’agression Mauricio Pochettino, ancien entraîneur de Southampton et mentor du joueur lorsqu’il évoluait à l’Espanyol Barcelone. Habitué de la baston (avec Mingazzini à Bologne, Lamela à la Roma, Icardi à l’Inter), l’attaquant n’a pas dérogé à sa règle en Argentine. Outre les polémiques en dehors, Osvaldo a foutu le bordel sur les terrains de Primera División. Il a proposé de l’herbe à un défenseur d’Estudiantes, chauffé Carlos Sánchez sur l’infidélité de sa femme et insulté les « gros en costard » de la CONMEBOL qui ont décidé de la disqualification de Boca Juniors après le scandale de la Bombonera. Avant ce match, il a même été photographié en train de fumer, dans un café du quartier chic de Puerto Madero. Son bon rendement sur le terrain est donc vite oublié, et les rêves des supporters de Boca de voir un duo Osvaldo-Tévez fouler la pelouse de la Bombonera s’envolent.
Pas d’offres concrètes
À 29 ans, l’attaquant passé par la Juve et l’Inter jouit encore (malgré tout) d’une bonne cote auprès des recruteurs. Surtout en Italie : en effet, la Lazio, la Sampdoria et Palerme cibleraient l’attaquant aux quatorze sélections avec la Squadra Azzurra. La section sud-américaine d’ESPN annonçait, elle, « qu’un groupe d’investissement étranger avait acquis les droits du joueur » . Comme souvent avec Osvaldo, les rumeurs fleurissent. Celui qui passe ses soirées à chanter dans des concerts de rock à Buenos Aires serait aussi convoité par Grêmio et un club américain. Dernièrement, l’attaquant formé à Huracán a été filmé sur scène, micro à la main lors d’un concert du groupe La Beriso. Osvaldo chantait « No me olvides » ( « Ne m’oublie pas » , en français). Un dernier message pour son club de cœur ?
Par Ruben Curiel, à Buenos Aires