ACTU MERCATO
Mais où faire jouer Pierre-Emerick Aubameyang ?
Après plusieurs semaines de tergiversations, le Borussia Dortmund a fini par poser ses millions sur la table et ramener du lourd : si le très attendu Henrik Mkhitaryan vient de signer, il a été précédé de quelques jours par Pierre-Emerick Aubameyang. Pour acquérir le deuxième meilleur buteur de la Ligue 1 l'an passé, le BVB a lâché autour de 13 millions à Saint-Étienne. Mais comment Jürgen Klopp compte-il intégrer le Gabonais à son système ?
L’argent fait tourner les têtes comme le miel attire les mouches, ce n’est un secret pour personne. Aussi, quand les clubs européens ont su que Dortmund voulait recruter pour compenser la perte de Mario Götze (et celle prochaine de Lewandowski ?), les prix se sont mis à gonfler. Normal, le finaliste de la dernière Ligue des champions a les poches pleines grâce à la compétition reine de l’UEFA, entre parcours et droits télé, et augmenter les prix en conséquence est une pratique courante. Du coup, au lieu de commencer son stage d’avant-saison avec un effectif au complet, Jürgen Klopp voit ses recrues arriver au compte-gouttes : si le cas Sokratis Papastathopoulos a été réglé dès le début du mercato, le dossier Henrik Mkhitaryan a mis du temps à se décanter, le Shakhtar Donetsk voulant tirer un max de profit de la vente de son Arménien. Entre-temps, et de manière assez inattendue (de par la vitesse des négociations), le Borussia noir et jaune a fait signer Pierre-Emerick Aubameyang, 24 ans et auteur de 19 buts en 37 matchs de Ligue 1 l’an dernier.
Barre à gauche
« J’ai vu quelques vidéos de lui, il est incroyablement rapide » , se réjouissait le capitaine Sebastian Kehl à l’arrivée du Gabonais. Car s’il s’est avéré assez adroit devant le but lors des deux dernières saisons (45 buts en 92 rencontres, toutes compétitions confondues, plus 30 passes décisives), la qualité première de PEA, c’est la vitesse. On peut donc aisément l’imaginer galoper sur les lignes de touche du Signal Iduna Park. A priori, ce serait pour prendre le flanc gauche. Non seulement c’est là qu’il évoluait le plus souvent l’an dernier chez les Verts (surtout depuis l’arrivée de Brandão), mais cela permettrait aussi à Jürgen Klopp de repositionner Marco Reus dans l’axe, dans une position de neuf et demi que le natif de Dortmund occupait souvent quand il évoluait à Mönchengladbach. Aubameyang pourrait également occuper le flanc droit, si toutefois il arrivait à en déloger Jakub Błaszczykowski. Car même si le Polonais fait des matchs sans, au point de se retrouver remplaçant, il n’est jamais plus fort que lorsque Klopp le pousse dans ses derniers retranchements et le fait sortir du banc.
En pointe à la place de Lewandowski ?
Le banc de touche, c’est peut-être ce qui pourrait attendre Aubameyang, finalement. Tout dépendra de la forme des joueurs actuels. Après tout ce qui s’est dit dans la presse cet été, qui sait si Robert Lewandowski aura la volonté de faire aussi bien que l’an dernier (voire mieux), à un an de la fin de son contrat ? Et malgré l’envie de Klopp de croire en son joueur, et ses appels aux fans à soutenir son attaquant pour ce qui serait sa dernière saison au BVB, qui dit que « Lewa » ne risque pas de partir dès cet été ? Le Bayern vient de régler le cas Gómez (qui vient de faire ses valises pour la Fiorentina), et du coup, on pourrait assister à une dernière offensive des Bavarois pour le Polonais. Et les alternatives ne sont pas les meilleures pour les Schwarzgelben : dans le meilleur des cas, Lewandowski bouge chez le Rekordmeister. Dans le pire, il reste, forcé, et diffuse sa mauvaise humeur et son manque d’implication dans le vestiaire. Bref, si Lewa n’y est pas, Aubameyang pourrait se retrouver en pointe. Surtout qu’au milieu de terrain, ça risque de boucher un peu : avec l’arrivée de Henrik Mkhitaryan, Reus risque de rester sur son côté gauche, et laisser le poste dans l’axe à l’Arménien. Auquel cas Aubameyang pourrait tâter le banc. Car jouer avec deux gars en pointe perturberait la fluidité du jeu mis en place par Jürgen « Pöhler » Klopp – il ne l’avait pas fait quand il avait Barrios et Lewandowski en même temps, par exemple. Mais pas d’inquiétude : le Gabonais finira par être utilisé comme il faut par le coach à la barbe de trois jours, qui s’attend à une saison longue, très longue : « Là où le Bayern Munich a un bazooka, nous avons un arc et des flèches. » Dont une, en particulier, qu’il voudra dégainer au bon moment. Car PEA compte bien rendre pois pour fève.
Par Ali Farhat