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Mais où est passée la Roma ?

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Mais où est passée la Roma ?

Une seule victoire en quatre matchs de Serie A, sept buts encaissés, une défaite en Champions contre une modeste équipe roumaine, la Roma n'est que l'ombre de ce qu'elle était la saison dernière. Mais où est donc passée la Roma ?

Quand la Roma fut créée en 1927, le deal était assez simple : il fallait une grande équipe propre à la capitale capable de faire la nique au reste de l’Italie. Dans ce contrat, il était stipulé que la victoire était facultative à condition que le football pratiqué soit conforme à une certaine dolce vita fellinienne – gel dans les cheveux, gelato en centre ville avant les matchs et propension à se foutre de tout.

Il était fort plaisant de regarder gambader sur un rectangle vert onze joueurs pour qui la tactique était avant tout l’affaire des grandes écuries du nord. Leur truc à eux, c’était la spontanéité, le jeu rapide en mouvement, une sorte de football total avant l’heure dans lequel tout schéma prédéfini n’avait plus lieu d’être dès que les matchs commençaient. Tout n’était qu’audace, éclat et insolence ; le spectacle passait toujours avant l’efficacité. Rien d’étonnant, donc, à ce que la Roma ne glane que trois scudetti en 81 ans d’existence (1942, 1983, 2001) dans la liesse la plus totale.

Seulement voilà, les temps changent, le football aussi. Taper dans un ballon sur une pelouse n’est plus un simple jeu et l’obligation de résultat commence à poindre le bout de son nez. Avec le passage aux années 2000, fini les lobs en pivot et les slaloms dans les défenses adverses : le troisième millénaire sera efficace ou ne sera pas.

En ligne de mire, une certaine coupe aux grandes oreilles. Il faut dire que la Roma n’a jamais remporté la Champions et que la finale de l’édition 2008-2009 se déroule à l’Olimpico. Autant dire les choses telles qu’elles sont : l’ASR a une sacrée pression sur les épaules et quand la Roma a les chocottes, elle perd ses moyens. Elle se professionnalise, pire, elle s’italianise, et, péché ultime, elle s’européanise.

En quatre journées de championnat, la Roma n’a gagné qu’une seule fois, perdu deux matchs, et concédé le nul. Surtout, la Louve s’est fait violenter en Ligue des Champions contre Cluj, modeste équipe roumaine inconnue du grand public.

À la veille d’affronter l’Atalanta, la Roma est l’avant-dernière plus mauvaise défense du calcio avec sept buts encaissés. Sur le terrain, les joueurs paraissent bridés, se montrant incapables de dépasser le 4-2-3-1 de Mister Spalletti. L’irréductible résidu d’irrationalité propre à la Roma n’est plus. Sur le terrain, tout n’est qu’arithmétique et l’on croirait presque avoir devant les yeux un mauvais pastiche de la rigueur et de la discipline des équipes du nord.

Alors, comme c’est souvent le cas, les tifosi locaux trouvent deux explications. La première, indémodable, est imparable : « Contre le Genoa, nous avons été volés. Punto e basta. Le hors-jeu sur Panucci est inexistant, tout le monde l’a vu dans le stade » explique Guglielmo, un des leader de la Curva Sud. « À mon avis, beaucoup de gens seraient ravis de voir la Roma échouer en Champions parce que nous ne sommes pas vraiment italiens. Nous, nous sommes Romains. Nous ne sommes pas comme eux. À partir de là… »

La deuxième explication est également un grand classique de la littérature romaniste : l’absence de Francesco Totti, toujours blessé, et dont la rentrée est sans cesse retardée de quelques jours. Andrea, un collègue de Guglielmo : « Si tu regardes notre équipe, il y a beaucoup de joueurs qui ne savent pas ce qu’est la romanità, notre mode de vie, notre façon de jouer. Des types comme Riise pensent qu’à Rome, tout est carré. Du coup, l’équipe actuelle pratique un football aseptisé, un football européen. Quand Totti reviendra, tout redeviendra comme avant. Lui, il est comme nous. Avec De Rossi, ils montreront aux autres comment les choses se passent ici. Nous ne sommes jamais aussi bons que lorsque que nous jouons de manière spontanée, sans trop réfléchir. Avec la finale de la Champions à Rome, les joueurs se sont auto-muselés. Mais tu sais quoi, mon pote ? Chasse le naturel, il revient au galop. Et pour répondre à ta question, je vais te le dire où est passée la Roma : elle est à l’infirmerie avec Totti et elle est suspendue avec De Rossi. Laisse lui trois semaines et elle renaîtra de ses cendres » . CQFD.

Par Lucas Duvernet-Coppola

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