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Mais c’est quoi son problème, au juste, à Joachim Löw ?
Il est beau, il est élégant, il est champion du monde. Mais il a aussi un petit problème. Dimanche soir, à Lille, durant un match opposant son Allemagne à l’Ukraine, Joachim Löw s’est adonné à un rituel peu commun. Surtout devant les caméras du monde entier. Le sélectionneur allemand a-t-il un véritable trouble psychologique, ou est-il seulement un gros dégueulasse ?
Avoir gagné une Coupe du monde n’enlève rien à la pression placée sur les épaules d’un homme lors d’un match d’ouverture de l’Euro. Depuis l’interdiction de la clope sur le banc, on a connu les sucettes de Luis Fernandez, les chewing-gums d’Alex Ferguson et la touillette nerveusement mâchouillée par Laurent Blanc en comprenant que son 3-5-2 ne fonctionnait pas vraiment. Champion de la discipline, Joachim Löw s’est déjà illustré en fumant un paquet dans les tribunes et, surtout, en se curant le nez à maintes reprises.
Hier soir, au stade Pierre-Mauroy, le beau Joachim a plié le game. Première action, il plonge la main droite dans son caleçon, avant de renifler ses doigts comme Marcel Proust humerait le parfum d’une rose blanche un soir d’avril. Quelques minutes plus tard, il fait le break en enfouissant sa main entre ses fesses, se tordant d’une grimace inquiétante. Le trésor récolté est ensuite tripoté, observé avec intérêt, porté au visage avant d’être relâché sur la pelouse. L’affaire n’a pas échappé aux caméras de la RAI, ni aux internautes se transmettant les images dans un éclat de rire international. Et si ce n’était en fait pas si drôle, et que Joachim Löw avait un vrai problème ?
« Un mec orifice »
Il suffit de poser la question à un connaisseur pour obtenir quelques pistes.
Marie, doctorante en psychologie clinique et psychopathologie à l’université d’Aix-en-Provence réfléchit : « Spontanément j’associerais ça à du fétichisme. Presque comme s’il y avait des reliquats de l’enfant qui découvre son corps. » Elle reste cependant confuse : « Ça peut aussi être un toc de vérification, une solution contre-phobique ou un geste inadapté dans la psychose. On ne peut rien déduire… » Déroutant, le comportement de Löw dépasse l’expertise du simple psychologue. Pour désépaissir le mystère, il fallait taper plus haut, chez l’immense Marcel Rufo. Psychiatre et pédopsychiatre, le Toulonnais a publié une trentaine d’ouvrages dont Bébé à l’huile, Bébé au beurreen 1997. Il a également présenté de nombreuses émissions sur Europe 1, France 3 et plus récemment Allo Rufo sur France 5.
Pour le Freud 2.0, la pression a fait régresser Joachim Löw. « Lors de son développement, un enfant passe du stade oral au stade anal, à la propreté, puis au stade oedypien, c’est-à-dire lorsqu’on est amoureux. L’entraîneur de l’Allemagne, il a régressé. Il est tellement tendu qu’il est revenu à un stade archaïque de son développement. »
Rituel déjà pas tiptop seul dans son salon, les pratiques de Löw sont encore plus surprenantes sous les caméras du monde entier. Pour Marcel Rufo, le sélectionneur ne se rend pas vraiment compte qu’il est observé : « Il retrouve quelque chose qui est assez commun à nous tous, lesui generis. Vous savez, quand on est aux cabinets, on ne sent pas l’odeur détestable dont les autres se plaignent. Et là, il était tellement auto centré, tellement régressif, tellement le petit enfant qu’il a été, qu’il a senti son odeur parce qu’il ne supportait plus la tension. » Particulièrement stressé, le champion du monde ne serait pas bien différent de ses comparses. Rufo explique : « C’est juste que c’est un mec-orifice. Il aime les petits trous, il rêve de petits ponts, sans doute. Mais on pourrait étudier aussi les entraîneurs qui transpirent plus ou moins, qui ont des comportements conjuratoires. Pour lui, c’est une façon d’atténuer sa peur comme une autre. Se sentir pour se reconcentrer, en sentant un concentré de soi, c’est-à-dire la partie la plus odoriférante – avec le dessous des bras – la partie entre les jambes, la partie péri-anale, ou la partie des testicules. »
« On est tous l’entraîneur de l’Allemagne »
Comme suggéré par Marie, l’étudiante d’Aix, les maux de Löw peuvent être rapprochés à une sorte de fétichisme. « C’est quelque chose de ritualisé. Il est possible que ce garçon fasse ça souvent en situation de tension. Par exemple, s’il fait ça devant le notaire, ça va gêner le notaire. Mais c’est possible qu’il le fasse. Il faudrait demander à son notaire, aux gens avec qui il a signé des contrats, voir s’il ne le fait pas de manière répétitive pour réussir. »
En définitive, Joachim Löw dégoûte peut-être la terre entière, mais ce qui compte, ça reste bien ses résultats. Ainsi, se comporter comme un bambin à la crèche pourrait même s’avérer être une bonne chose.
« C’est plutôt bien qu’il fasse ça, ça veut dire qu’il est craintif. Il sent parce qu’il craint. » Quoi qu’il en soit, moquer le sélectionneur de la Mannschaft est, d’après le spécialiste, presque hypocrite. « Le matin, de bonne heure, on fait tous comme l’entraîneur d’Allemagne. On est tous l’entraîneur de l’Allemagne aux WC, une fois par jour. » Il reste que voir son mari sentir ses fesses sous les yeux du monde entier doit être légèrement gênant pour l’épouse de Joachim, Daniela Löw. D’une manière ou d’une autre, il va bien falloir guérir. Selon Marcel Rufo, il n’y a pas 36 remèdes : « Il faudrait qu’il gagne la Coupe d’Europe. Là, je pense qu’il n’aurait pas besoin de rite conjuratoire, il a déjà gagné la Coupe du monde, il faut peut-être le laisser ritualiser encore quelque temps avant que son équipe ne parvienne à sa belle destinée. » Il appartient donc à Toni Kroos et ses copains de libérer leur entraîneur de sa névrose. Vu le niveau affiché contre l’Ukraine, ça semble plutôt bien parti.
Par Thomas Andreï