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Mais c’est qui ce Richarlison ?
Débarqué l'été dernier à Watford, Richarlison s'apprête à vivre un été agité consécutif à une première saison européenne riche de promesses.
C’est l’histoire d’un type de vingt piges qui, enfermé dans un plan de com’ devenu nouveau joujou des représentants de joueurs, a passé l’automne à se vendre. Depuis, voilà l’étiquette : « Regardez, c’est le mec de Watford qui marque quelques buts et qui a eu un flingue sur la tempe lorsqu’il était ado. » L’anecdote a été balancée à tous les médias du monde et raconte beaucoup de ce que représente aujourd’hui le bonhomme. Extraits : « Quand j’étais mineur, un homme a cru que je lui volais sa drogue et il m’a pointé un pistolet sur la tête. Il m’a demandé de partir et m’a dit que s’il me revoyait dans le coin, il me tirerait dessus. » Voilà pour l’arrière-plan de la vie de Richarlison de Andrade, transféré derrière un train de curiosités de Fluminense à Watford l’été dernier contre un peu moins de treize millions d’euros. Plus de huit mois plus tard, le voilà en Angleterre avec un statut bousculé : ce que raconte aujourd’hui l’attaquant des Hornets dépasse son passé. C’est l’adaptation rapide, réussie, celle de la pépite qui débarque sur le Continent pour se faire les dents dans un club ambitieux et structuré avant d’aller voir sans aucun doute ailleurs, plus haut. Où ? C’est la question, désormais, car Richarlison est annoncé à Manchester United depuis plusieurs semaines, où le départ d’Anthony Martial lui ouvrirait une porte, mais aussi à Tottenham ou à l’AS Monaco. Et le voilà dans la position du courtisé au milieu des courtisanes alors que Watford n’est plus qu’à quelques pas de son maintien en Premier League.
Les glaces et les larmes
Mais pourquoi tant de succès ? Peut-être avant tout car grâce à son attaquant brésilien, Watford a réussi cette saison le meilleur début de campagne de son histoire et qu’au milieu de tout ça, Richarlison a scintillé. Pour prendre la mesure du potentiel, il suffit de se repasser son match à Goodison Park (3-2) début novembre ou encore sa sortie face à Chelsea (4-1) en février. Avec Marco Silva d’abord, puis Javi Gracia depuis fin janvier, l’international U20 brésilien s’est retrouvé dans une position d’ailier-interrupteur des offensives des Hornets et a parfaitement complété un effectif déjà bourré de promesses (Abdoulaye Doucouré en tête), au point d’en devenir sa monnaie d’échange prioritaire.
Mieux : en Angleterre, Richarlison a surtout confirmé qu’il était sorti de la galère d’une jeunesse faite d’un divorce brutal, de l’animosité des rues de Nova Venécia et de vols de glace au marchand du coin. Puis, il y aura les essais ratés et les rejets avant de taper dans le cœur de l’América Mineiro où il a pris la route de son idole, Fred. Un déclic, avant l’explosion lors de la Copa América U20, jouée l’hiver dernier en Équateur. Là, les scouts tombent sur lui, l’Ajax prend de l’avance, mais Watford gagne la bataille grâce à Marco Silva. On connaît la suite, entre des larmes lâchées après son premier but à Bournemouth en août et l’apprentissage de la culture européenne – notamment sur les simulations et les maillots retirés. Ainsi, malgré une deuxième partie de saison plus difficile, Richarlison s’apprête à prendre un nouveau tournant. Chaque été a son tube, l’Angleterre connaît déjà son feuilleton. Et il peut se jouer aussi lundi soir, à Wembley.
Par Maxime Brigand