- Copa Libertadores
- Finale
- River-Boca
Mais bordel, comment va se terminer cette finale entre River et Boca ?
Ce week-end, la finale de la Copa Libertadores 2018 entre River et Boca devait se dérouler pour désigner le vainqueur de la compétition. Au lieu de cela, l’événement a laissé place à un désastre sportif sans précédent. Désormais, quelle issue est-il possible de donner à cette tragédie ?
L’avis des clubs
Après avoir délaissé leurs hôtels respectifs où les deux équipes séjournaient pour démarrer cette manche retour, River et Boca ont quitté une zone de guerre autour du Monumental, entourés par des forces policières déjà en pleine bataille avec la population locale. Du côté de Boca Juniors, il y a forcément beaucoup de rancœur à avoir subi une réelle agression populaire au moment d’arriver en bus aux abords du stade. De fait, les deux présidents Daniel Angelici et Rodolfo D’Onofrio ont signé ensemble « El Pacto de Los Caballeros » (Le Pacte des Gentlemen, en VF) visant à reporter la finale à une date encore inconnue. De plus, le président Angelici a déposé une plainte auprès de la CONMEBOL afin de mettre en lumière certains points de règlement favorables à l’équipe xeneize. Entre autres, Angelici fait référence à l’article 18 du code de discipline de la CONMEBOL, considérant « la gravité et les actes de récidive » . Lors de la Copa Libertadores 2015, Boca avait été exclu de la compétition au profit de River après avoir lancé du gaz poivre à l’encontre des Millonarios dans le tunnel de la Bombonera. De son côté, le compte Twitter de River incite ses supporters à conserver leur billet d’entrée dans l’attente d’une nouvelle date et d’une nouvelle heure afin de jouer cette foutue manche retour (2-2 à l’aller).
À la espera de la reprogramación del partido, solicitamos a todos los espectadores que conserven sus tickets. Los mismos serán válidos para ingresar al Estadio Monumental el día que la CONMEBOL designe para disputar la final.
— River Plate (@CARPoficial) 25 novembre 2018
L’avis des institutions
D’abord désireuse de jouer le match malgré les débordements extérieurs au stade, mais confrontée au refus écrit des deux clubs de jouer la rencontre, la CONMEBOL va devoir statuer sur ce fameux article 18 de son propre règlement. Cet article expose les différentes possibilités de sanctions envers le club organisateur de la rencontre, à savoir River Plate. En voici la traduction :
« Les alternatives de sanctions sont, avec la possibilité d’une application singulière ou plurielle :
a) Mise en garde.b) Répression, avertissement ou sommation.
c) Amende économique, qui ne sera jamais inférieure à 100 dollars américains ou supérieure à 400 000 dollars.d) Annulation du résultat d’une rencontre.
e) Répétition d’un match.f) Déduction de points.
g) Décision du résultat d’un match. h) Obligation de jouer à huis clos.
i) Fermeture complète ou partielle des tribunes.j) Interdiction de jouer un match dans un stade prédéfini.
k) Obligation de jouer la rencontre dans un pays tiers. l) Disqualification de compétitions en cours et/ou exclusion des compétitions futures.
m) Retrait d’un titre ou d’un prix. n) Retrait de licence professionnelle.
o) Interdiction de vente/achat de billets. »
De son côté, la FIFA, organisation souveraine de toutes les organisations internationales du football, a annoncé via son compte Twitter qu’une décision serait prise mardi matin.
Today’s rescheduled @Libertadores final has been postponed. @CONMEBOL will announce the new date following a meeting with @BocaJrsOficial and @CARPoficial on Tuesday morning. https://t.co/tA2nQ9Koec
— FIFA.com (@FIFAcom) 25 novembre 2018
Quand est-il possible de jouer le match ?
La date de la prise de décision étant déjà actée, il est maintenant nécessaire de trouver une nouvelle date à l’organisation de la rencontre, alors que le match a déjà été repoussé deux fois. De plus, les instances sont sous la pression des dates actées du Mondial des clubs, organisé du 12 au 22 décembre aux Émirats arabes unis. Dès lors, plusieurs médias argentins font déjà état d’une possible réorganisation du Superclásico pour le 8 décembre prochain, soit quatre jours seulement avant le début du Mondial et dix jours avant l’entrée en lice du champion d’Amérique du Sud. Autant dire que River et Boca pensent maintenant avec un chronomètre dans la tête.
Où est-il possible de jouer le match ?
C’est la grande interrogation pour toute l’Argentine.
Le match doit-il se jouer au Monumental au vu des événements passés ce week-end ? Le match doit-il se jouer en dehors du territoire argentin ? Plusieurs idées circulent à ce sujet, et la tendance va vers un match joué sur terrain neutre en dehors même du pays. D’après une information d’ESPN, c’est Abu Dhabi qui tiendrait la corde pour offrir au monde une conclusion à cette finale du siècle. Pourquoi ? Tout simplement parce que d’un point de vue géographique, cela permettrait au futur vainqueur de la Libertadores 2018 de rester aux Émirats afin de préparer au mieux le Mondial des clubs. Le perdant n’aura en revanche que ses yeux pour pleurer et rentrera à la maison les mains vides.
¡ATENCIÓN! En #SportsCenter te contamos que si llegara a decidirse el martes que la final de la Libertadores no se juegue en el Monumental, CONMEBOL analiza que se juegue directamente en Abu Dhabi y el campeón se quedaría allí por el Mundial de Clubes. pic.twitter.com/PEMu0vxSiN
— SportsCenter (@SC_ESPN) 25 novembre 2018
Le match se jouera-t-il à huis clos ?
Que la rencontre ait lieu en Argentine ou hors du pays, la CONMEBOL pourrait prendre exemple sur le récent barrage d’accession en Ligue 1 joué entre l’AC Ajaccio et le Toulouse FC au stade de la Mosson à Montpellier, en raison des débordements occasionnés lors de la précédente rencontre entre l’ACA et Le Havre à François-Coty. Durant ce match, aucun spectateur n’était invité à assister à la rencontre. Et tout était parfaitement rentré dans l’ordre. Enfin, presque.
Quels seront les joueurs de River ou Boca susceptibles de manquer la rencontre du fait des débordements ?
L’effectif de Boca Juniors a subi plusieurs dégâts collatéraux liés aux différentes attaques de la part des personnes présentes autour du stade à cet instant. Victimes de vomissements à la suite de l’inhalation de gaz lacrymogène, Dario Benedetto et Carlos Tévez devraient pouvoir tenir leur place en cas de nouvelle rencontre programmée. Enfin, le capitaine de Boca Pablo Pérez, touché à l’œil lors de l’attaque du bus, a confirmé qu’il pouvait aussi jouer la rencontre si cela était nécessaire même si « cliniquement, il n’est pas en condition » d’après son ophtalmologue. Avec quelques jours de récupération supplémentaires, l’homme devrait être en pleine possession de ses moyens, la rage au ventre incluse.
¡EXCLUSIVO! Pablo Pérez salió de la clínica y le aseguró a ESPN que NO se opera y está para jugar esta tarde. pic.twitter.com/bzRlugoPiI
— ESPN Fútbol Club Argentina (@ESPNFCarg) 25 novembre 2018
Par Antoine Donnarieix