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Mais au fait, il en est où ce projet de socios à Marseille ?
Ce dimanche soir, à l’occasion de la réception de Metz, le Massilia Socios Club va distribuer des tracts devant le Vélodrome, afin d’augmenter le nombre d’adhérents. Histoire de prouver que le projet de socios lancé depuis le mois de janvier commence doucement à avoir de la gueule.
Le Massilia Socios Club a bien grandi. Au mois de janvier, le projet de socios lancé par Arnaud Thibault et Julien Squarella, deux supporters marseillais qui travaillent dans l’immobilier, semblait pour certains être irréalisable, peu crédible. Une sorte d’utopie. Dix mois plus tard, l’initiative s’est structurée, avec un site internet dédié à la description du projet, à la collecte de fonds et à l’engagement de ceux qui se reconnaissent dans ce projet. Aujourd’hui, ils sont un peu plus de 1800 à avoir lâché les 80 euros d’adhésion pour entrer éventuellement dans le capital. Depuis l’annonce de la reprise par Frank McCourt, l’association compte accélérer les choses, et entend bien « convaincre le repreneur et atteindre les 15 000 adhérents avant fin décembre » , date à laquelle l’Américain devrait reprendre officiellement les rênes de l’OM. Pas étonnant donc, de voir Arnaud et toute son équipe distribuer des tracts devant le Vélodrome avant Marseille-Metz.
De plus en plus crédible
Au mois de juillet, quand le Massilia Socios Club a commencé à médiatiser son action, le but était de fédérer des anciennes gloires de l’OM et les groupes de supporters autour du projet, pour lui donner une réelle ampleur. Autant dire qu’aujourd’hui, la mission est accomplie. « On a pas mal communiqué dans les médias pour faire passer l’idée. On se rend compte quand on discute avec les gens à Marseille que tout le monde en a entendu parler, c’est positif. » Si Arnaud Thibault se réjouit, c’est que la majorité des Marseillais sont déjà séduits par l’idée. Outre le succès rencontré sur les réseaux sociaux, les groupes de supporters comme la Vieille Garde et les Dodgers se sont tous ralliés à la cause. Le président de ces derniers, Christian Cataldo, a officiellement pris sa carte de membre.
Du côté des figures emblématiques du club, Éric Di Meco, Marcel Dib, Manuel Amoros ou encore Jean-Pierre Papin se sont exprimés en faveur du projet. « C’est un projet valable et viable. Comme les autres, j’ai pris ma carte d’abonnement et j’ai payé ma cotisation ! » , déclarait JPP dans les colonnes de La Provenceil y a peu. « On avait absolument besoin de ces personnalités pour, en quelque sorte, valider le projet. Ils sont tous convaincus de sa nécessité. Ce n’est que le début, Papin en parle aux anciens de l’OM 1993, et Di Meco pèse dans les médias. Richard Scott, le président des socios des Glasgow Rangers, nous soutient aussi, tout comme le CNSF (conseil national des supporters de football), qui fait la promotion de l’intégration des supporters dans les composantes décisionnelles du football. C’est un gage de crédit » , abonde Arnaud Thibault.
Compatible avec le projet McCourt ?
Fort de ce nouveau poids en matière de crédibilité, le Massilia Socios Club a pu tenter de se rapprocher tout l’été des éventuels repreneurs du club. L’association assure avoir eu des contacts avec quasiment tous les candidats, de Pablo Dana à Gérard Lopez en passant par le groupement d’entrepreneurs marseillais dont le projet socios « faisait partie intégrante de leur offre à Margarita Louis-Dreyfus » . Mais finalement, c’est Frank McCourt, un Américain, pour qui la notion de socios est totalement étrangère, qui a remporté la mise. Un profil qui aurait pu refroidir Arnaud Thibault et son équipe. Mais c’était sans compter leur détermination. « Maintenant que le repreneur est bien identifié, c’est plus facile de nous rapprocher des bonnes personnes. Et puis, c’est un entrepreneur, un dirigeant d’entreprises, qui peut rapidement saisir l’intérêt pour lui que peut avoir un projet de socios » , assure-t-il.
Il faut dire que lors de sa première conférence de presse, l’ancien propriétaire des Los Angeles Dodgers a brossé les supporters dans le sens du poil en affirmant qu’il « voulait fournir le meilleur environnement qu’on pouvait trouver en Ligue 1 aux supporters marseillais » . Mais ce qui est encore plus encouragent, ce sont les propos de Didier Poulmaire, l’un des avocats de Frank McCourt, dès le mois d’avril sur LCI, alors que le projet en était encore à l’état de fœtus : « Cette reprise de l’OM doit permettre d’instituer et de créer un premier mouvement de socios digne de ce nom. Si on ne le fait pas à Marseille, je ne sais pas où on pourra le faire.(…)Il y a vraiment moyen d’intéresser et d’associer les supporters à la vie du club. Ce serait une erreur de les laisser de côté. » De quoi conforter le Massilia Socios Club dans son idée, si les supporters sortent vraiment le bleu de chauffe.
Des contacts avec l’entourage de l’Américain
Pour éventuellement convaincre Frank McCourt, le Massilia Socios Club doit arriver avec de sérieuses garanties. Et la première de ces garanties, c’est le nombre de supporters prêts à s’engager réellement. « C’est le serpent qui se mord la queue. Pour convaincre le repreneur, il faut être nombreux. Et pour être nombreux, les supporters attendent que le repreneur se prononce officiellement en faveur du projet. Donc, au risque de me répéter, la balle est dans le camp des supporters. Il ne faut pas être passif » , rappelle Arnaud Thibault. Surtout que si le projet n’aboutit pas, les cotisations seront remboursées, comme c’est souvent le cas pour les financements participatifs. « Et s’il aboutit, on sera les plus heureux du monde. » En attendant, Arnaud Thibault assure être déjà en contact avec l’entourage proche de Frank McCourt et que le dossier lui a été transmis via un interlocuteur privilégié. « Ça prouve bien qu’ils sont à notre écoute. »
Par Kevin Charnay