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  • Journée internationale de la radiologie

Mais au fait, elle sert à quoi, la bombe de froid ?

Par Florian Manceau
Mais au fait, elle sert à quoi, la bombe de froid ?

Modestement surnommé la bombe magique, le spray froid sort de sa boîte dès qu’un bobo apparaît. Au point que son utilisation, fortement réclamée par les joueurs, est devenue systématique. Spoiler : la bombe de froid n’est pourtant pas si utile que cela.

Un choc entre deux footballeurs, l’un des joueurs qui reste à terre, les encadrants qui accourent, et… le spray magique qui fait son apparition. La scène est devenue tellement habituelle que plus personne ne la remarque. Tout le monde la trouve normale, même. Le médecin asperge de froid la partie douloureuse de son grand blessé avant que ce dernier ne se relève tout neuf et parte gambader à nouveau en ayant oublié ses tracas physiques. Voilà donc le bonhomme totalement réparé, rétabli par la seule substance contenue dans cette fameuse bombe de froid, quels que soient l’endroit abîmé et la nature de la blessure. Mais comment fait-elle ?

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Aucun super pouvoir

En réalité, l’outil n’a aucun super pouvoir et ne peut guérir un quelconque pépin physique. Au contraire. Son seul intérêt réside dans sa capacité à masquer la douleur. « Il s’agit seulement d’un composé de gaz qui va stimuler les récepteurs de la peau et emprunter des canaux de la sensibilité plus importants que ceux de la douleur. Résultats : le cerveau interprète différemment le message, et la douleur est atténuée, éclaire Erwan Lucas, kinésithérapeute et diplômé d’une formation sur la prise en charge du sportif. Le froid est un bon anti-inflammatoire. C’est d’ailleurs pour ça qu’on demande aux gens de « glacer » quand ils se font une entorse, par exemple. Là, avec la bonbonne, on a en revanche affaire à du froid très superficiel, juste pour diminuer la douleur. C’est ce qu’on appelle l’effetgate contrôle. Comme quand on se frotte quand on prend un coup. » Cet effet ne dure qu’une dizaine, voire une vingtaine de secondes (la douleur ne revient pas au-delà de ce laps de temps en raison de l’adrénaline et de la concentration de nouveau basée sur le jeu, ndlr) et dispose donc d’une portée limitée. En d’autres termes, la bonbonne n’a rien de magique, contrairement à ce que son surnom laisse augurer. « Ça n’améliore en rien l’état d’une blessure, ça ne l’aggrave pas non plus » , confirme le spécialiste.

Pas le temps, faut y aller

Dans ce cas, pourquoi est-elle systématiquement utilisée sur les terrains de foot dès qu’un coup est reçu ? Pourquoi est-elle considérée comme une arme indispensable dans la trousse de soin du médecin ? « Tout simplement parce qu’on n’a pas le temps de faire autre chose !, s’étrangle le kiné du sport.Dans la situation d’un coup, le seul objectif quand on arrive sur le terrain est de diminuer le plus possible la douleur en l’espace de quelques secondes. Pas le temps de niaiser ! » Pour les professionnels de santé du ballon rond qui connaissent son rôle restreint, la bombe de froid n’a ainsi pas d’égal pour soulager une douleur en un minimum de geste et de temps (même si certains kinés passent désormais « à la glace, mais c’est moins stylé » , selon Erwan Lucas). Le médecin s’agitant avec son spray sur le bord de la touche sait donc pertinemment que ce remède n’aidera pas son attaquant victime d’une réelle blessure, et qu’il faudra toujours passer des examens approfondis pour connaître la nature exacte du problème et les soins à administrer.

En Ligue des champions comme en District

Problème éventuel : les principaux concernés, à savoir les joueurs, ne sont pas forcément au courant de toutes ces données scientifiques. Et peuvent considérer le spray comme un médicament miracle. « La plupart des joueurs ne sont pas débiles, ils se renseignent sur la chose. D’autres pensent qu’ils en ont vraiment besoin » , réagit l’expert. Plutôt logique : outre le potentiel effet placebo qu’il ne faut jamais négliger, la bombe magique, très bon marché, fait partie de l’univers du football depuis des lustres et trouve sa place à tous les étages. « C’est évidemment un objet que tous les footeux connaissent, corrobore Erwan Lucas. De Neymar, qui s’en est mis tout seul l’autre jour lors de Marseille-Paris Saint-Germain, au footballeur de district. Il y a, et il y aura toujours Roger et sa bedaine qui se prendra pour un doc’ le dimanche après-midi et qui viendra t’asperger de froid en plein match. » Parfois même avant l’arrivée des pompiers. Histoire de soulager la douleur de la jambe cassée. Et tant pis si ça ne sert à rien.

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Par Florian Manceau

Propos recueillis par FM

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