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Maintenant, l’ISL s’attaque à la formation

Par Paul Pradier, à Mumbai
Maintenant, l’ISL s’attaque à la formation

Alors que l'Indian Super League touche à sa fin, c'est désormais la formation des jeunes footballeurs indiens qui préoccupent les organisateurs de la compétition. Pour en faire la promo, quoi de mieux qu'un acteur de Bollywood ?

Dimanche dernier, autour d’un terrain de foot dans la cour d’une école privée du quartier de Bandra Est, des dizaines de photographes, cameramans et journalistes patientent sous un soleil de plomb. Ce n’est pas un match d’Indian Super League qu’ils sont venus couvrir, mais le lancement d’un programme appelé « Young Champs » . Destiné à promouvoir le football chez les jeunes Indiens, il est entièrement financé par la Fondation Reliance.

« Faire de l’Inde une puissance du football mondial »

Reliance Industries, deuxième plus grosse entreprise indienne, organise l’Indian Super League en partenariat avec le groupe de marketing sportif américain IMG. Ce géant de l’industrie l’a bien compris, pour perdurer et gagner en popularité, le football indien a besoin de développer « ses joueurs » . « Ce programme a pour objectif de toucher 500 000 jeunes dans tout le pays. Il y aura une sélection, et les meilleurs joueurs bénéficieront de bourses. Ils s’entraîneront et poursuivront leur scolarité en parallèle » , déclare en introduction Nita Ambani, présidente de la fondation et femme de Mukesh Ambani, PDG de Reliance Industries et, accessoirement, 35e fortune mondiale. « Mon objectif est que l’Inde devienne, dans les années qui viennent, une puissance du football mondial » conclut-elle, très apprêtée et perchée sur ses hauts talons.

Avec la famille Ambani – qui occupe seule un immeuble de 26 étages estimé à un milliard de dollars -, on ne fait pas les choses à moitié. Un drone filme l’événement. Mark Bolton, l’homme de terrain de la chaîne Star Sport, diffuseur de l’ISL, a été réquisitionné pour mettre l’ambiance. Autour du terrain, deux tribunes d’environ 200 places ont été montées spécialement pour la journée. Des gamins issus des milieux défavorisés de Mumbai ont été invités. Avec leurs tee-shirts et casquettes rouges offerts à l’entrée, ils garnissent les tribunes et secouent frénétiquement des drapeaux. Pour célébrer le lancement de ce programme, un match de foot est à l’affiche. Il oppose des enfants – filles et garçons – pris en charge par des ONG. Celles-ci sont, évidemment, financées par le groupe Reliance. « Ils ont entre 12 et 14 ans et participent régulièrement à des tournois inter-ONG » , explique l’attaché de presse de l’événement.

« Young Champs, rien à faire »

Pour faire parler de « Young Champs » , il faut une touche glamour. Alors pour l’occasion, Mme Ambani a fait venir l’acteur indien Salman Khan, l’un des plus populaires de Bollywood. « Young Champs et le développement du football chez les jeunes Indiens, rien à faire » , avoue un photographe. S’il est venu ici, c’est bien sûr pour voir la superstar, avec son sourire bright, ses lunettes de soleil vissées sur la tête et son tee-shirt moulant qui fait ressortir ses biceps d’acier. Quand il fait son entrée sur le terrain sous les acclamations du public, il se dirige, accompagné par la milliardaire, vers la tribune de presse. Ils posent ensemble pendant de longues minutes. Les flashs crépitent. On se croirait en mai à Cannes. Un tour d’honneur et un coup d’envoi fictif plus tard, le match peut commencer. Il oppose – a ne s’invente pas – l’équipe Ambani à l’équipe Khan. Le folklore est poussé à l’extrême.

Dans cette ambiance surréaliste, une personne suit le match attentivement. Dinesh Nair, colosse d’1m90, est en charge du développement de la formation pour le Mumbai City FC, club de Nicolas Anelka. « Je suis venu voir s’il y a quelques talents » raconte-t-il, pendant que la sono balance les chansons des films de Salman Khan. Son club a lui aussi démarré un programme il y a quelques semaines. « Depuis le lancement de l’Indian Super League, nous organisons des rassemblements dans différents coins de Mumbai. Chaque week-end, 200 à 300 écoliers viennent nous montrer ce dont ils sont capables. 50 rassemblements sont prévus jusqu’en août prochain, on a en déjà fait 10 » , se félicite M. Nair. Pendant ces « festivals » comme ils les appellent, les enfants font des oppositions sur demi-terrain, montrent leurs qualités techniques et leur adresse devant le but à travers des petits jeux. Une centaine d’enfants a déjà été présélectionnée par le Mumbai City FC. « Les meilleurs iront dans nos centres d’excellence, poursuit-il. Dans quelques années, ils seront les meilleurs joueurs de l’Indian Super League. »

Le modèle occidental

« En Inde, les parents ne comprennent pas que leurs enfants peuvent devenir footballeurs professionnels. Contrairement au cricket, ce n’est pas une option de carrière pour eux, explique un porte-parole de l’Indian Super League. Le but est de changer les mentalités. » Rassemblements, sélections, centres de formation : les responsables du football indien reprennent à la lettre les méthodes européennes. Après 20 minutes de jeu et un score nul et vierge, la séance de penalty départage les deux équipes. C’est l’équipe de Salman Khan qui s’impose 3 tirs au but à 1. La remise de trophées terminée, les journalistes accourent vers l’un des buts. Bousculades et engueulades entre collègues viennent clôturer cette matinée. Voir Salman Khan, puis Nita Ambani tirer un penalty, c’est une image qui vaut de l’or.

Et si Riquelme n’avait pas été remplacé lors d’Allemagne-Argentine 2006 ?

Par Paul Pradier, à Mumbai

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