Comment as-tu connu Neymar ?
En fait, Neymar a intégré le groupe pro de Santos car j’étais blessé au genou. C’était une des promesses du club, un bon joueur avec beaucoup de qualités, mais qui devait encore travailler pour s’imposer au plus haut niveau. Et c’est ce qu’il a fait. Il n’a cessé de progresser. Techniquement, il a toujours été incroyable, et petit à petit il a gagné la confiance nécessaire pour briller au plus haut niveau. Aujourd’hui, c’est la référence mondiale que l’on connaît et je crois qu’il dispose encore d’une marge de progression.
Quelles étaient ses carences quand il a intégré le groupe pro ?
Il avait surtout besoin de jouer, pour s’adapter à l’exigence de la première division. Quand tu arrives des moins de 20, tu peines logiquement à t’imposer. À ses débuts, certains doutaient de lui et je crois qu’aujourd’hui, il n’a plus rien à prouver à personne. Sa plus grande qualité, c’est la vitesse avec laquelle il pense. Il voit tout autour de lui. Par exemple, il peut recevoir un ballon délicat et sembler n’avoir aucune chance de surprendre les défenseurs, mais il va réaliser un geste phénoménal pour exploiter l’infime espace dont il dispose. Peu de joueurs pensent aussi vite que lui. Neymar est un joueur génial. C’est le mot, génial.
On l’a souvent taxé de joueur individualiste…
Franchement, je ne crois pas qu’on puisse le qualifier ainsi. Neymar parle toujours au nom du groupe, plus que de lui. Sur le terrain, c’était un plaisir de jouer avec lui, car il est très intelligent, dynamique, il peut jouer sur tout le front de l’attaque et se rend toujours disponible.
Quand a-t-il commencé à devenir une star ?
Je crois qu’il a commencé à être célèbre en 2009, mais que dès la fin 2010, il ne pouvait plus se montrer dans un lieu public, aller faire des courses, boire un verre dans un bar… On était alors certains qu’il serait un joueur hors du commun, comme Messi ou Cristiano Ronaldo.
A-t-il été déstabilisé par cette célébrité ?
Au départ, peut-être. La presse parlait vraiment beaucoup de lui. Il a été pris dans un tourbillon, et avec ses entraîneurs il a connu des problèmes. Il ne respectait pas toujours les consignes. Mais il a vite appris. Neymar a toujours été une bonne personne. Aujourd’hui, sa notoriété a pris des proportions extrêmes : il ne peut plus sortir dans la rue, mais lui est tranquille. C’est une célébrité mondiale. Il va devoir vivre avec cela toute sa vie.
Outre son talent balle aux pieds, Neymar a aussi commencé à faire parler de lui pour sa fameuse coupe de cheveux façon renard mort. Comment as-tu réagi quand tu l’as vu débarquer à l’entraînement coiffé ainsi ?
On pensait tous que sa coupe était affreuse (rires). On se moquait de lui, mais vu ce qu’il fait sur le terrain, il peut tout se permettre. Neymar nous disait que sa coupe était jolie, mais ce n’est pas le cas, c’est vraiment moche (rires).
Quelle est l’idole de Neymar ?
Quand tu es formé à Santos, il est difficile que ta référence ne soit pas Pelé, mais je sais que Robinho représente aussi beaucoup pour Neymar. Il a joué avec lui. Santos est une machine à produire de grands joueurs. Bref, je crois vraiment que Pelé et Robinho sont ses deux principales références.
Quand Neymar a signé pour Barcelone, faisais-tu partie des sceptiques qui doutaient de sa réussite ?
Non. Pour moi, il était évident qu’il avait le niveau pour jouer au Barça. Bien entendu, il pouvait connaître des problèmes à ses débuts comme n’importe quel joueur qui intègre un nouveau club, mais il était aussi évident qu’il allait rapidement s’imposer, car des joueurs comme lui, il y en a peu.
A-t-il les épaules pour être le leader du Brésil dès ce Mondial ?
Oui. Le Brésil a tout misé sur lui, et je crois que même si on dispose d’autres joueurs capables de faire la différence, il sera notre leader. Le pays entier est convaincu de cela. Pour moi, avoir connu Neymar, c’est un cadeau de la vie.
Neymar est aussi dans le So Foot spécial Brésil actuellement en kiosques.