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Mahrez, le loser du mercato
Un jour annoncé à la Roma, le lendemain à Arsenal, le surlendemain à Chelsea, puis à Barcelone, à Paris et à Manchester United, Riyad Mahrez a connu un été de globe-trotter, du moins dans les rubriques transferts des gazettes. À son grand dam, l’international algérien va devoir défaire ses valises, car son avenir s’écrit encore à Leicester.
31 août, minuit, le mercato est en train de vivre ses derniers instants. Les dirigeants de Leicester viennent de se mettre d’accord avec ceux de Chelsea pour le transfert d’un des leurs. Ce transfert finalisé juste avant la clôture du mercato ne concerne pas Riyad Mahrez, annoncé sur le départ depuis des mois, mais son coéquipier Danny Drinkwater. Après avoir pourtant tout tenté pour quitter les Midlands, l’international algérien restera bien chez les Foxes, au moins jusqu’en janvier prochain.
Leicester pas si vendeur
« Avec toute l’admiration et le respect que j’ai pour le Leicester City Football Club, je veux être totalement honnête et transparent avec le club et je l’ai informé que je sens qu’il est temps pour moi de partir. » Dès le mois de mai, Riyad Mahrez annonce la couleur. L’ancien Havrais est resté pour la saison post-titre, malgré des touches à Arsenal, mais pour l’exercice à venir, ses envies d’ailleurs se font bien trop pressantes. À cette période-là, l’international algérien est persuadé qu’il ne portera plus la tunique bleue la saison prochaine. Il faut dire qu’après trois ans de bons et loyaux services, le milieu de terrain est en droit de penser que ses dirigeants lui offriront un bon de sortie avec le sourire. Et pourtant, malgré l’intérêt persistant de la Roma, d’Arsenal, et ceux plus furtifs de Chelsea, Paris et Barcelone, sans bloquer le joueur, les Foxes ne semblent pas être plus vendeurs que cela. Les cinquante millions d’euros réclamés par les dirigeants refroidissent les éventuels prétendants. Seule l’AS Roma se risque à formuler une offre. Mais avec ses trente millions d’euros mis sur la table, le club romain est bien loin du prix demandé. Alors que Riyad Mahrez est annoncé un peu partout en Europe, Leicester ne lui cherche d’ailleurs aucun remplaçant. Les semaines passent, le dossier n’avance pas. Le joueur de l’année 2016 de Premier League voit son destin lui filer entre les doigts et tente le tout pour le tout le dernier jour du mercato.
Un sprint final plein d’espoir
Pour cette dernière ligne droite, l’international algérien reprend à son compte les paroles de Donna Summer : « Yes, it’s my last chance, for transfer, tonight » . La Roma et Arsenal ont lâché l’affaire, Paris a recruté Neymar et Mbappé, mais Chelsea et surtout Barcelone sont toujours sur le dossier. Les Blaugrana semblent avoir fait de Riyad Mahrez leur plan B en cas d’échec de la piste Philippe Coutinho. Réellement décidé à quitter Leicester cette saison, le joueur, mal conseillé par son agent, agit dans le dos de ses dirigeants. Averti d’offres imminentes de la part des Blues et des Catalans, il est autorisé à quitter la sélection à quelques jours d’un match crucial dans la course au Mondial russe. Les Foxes ignorent alors tout des manœuvres de leur milieu de terrain et de celui qui le représente.
C’est par un tweet de la Fédération algérienne gonflée de fierté – et retiré depuis -, annonçant le départ du joueur pour régler son transfert dans un top club européen, que ces derniers sont mis au courant de possibles négociations. Braqués, ils attendent de pied ferme une offre qui n’arrivera jamais. Malgré un dernier coup de force pour tenter de rejoindre Manchester United, à la recherche d’un ailier depuis l’abandon de la piste Ivan Perisić, et malgré la fermeture tardive du mercato espagnol, Riyad Mahrez est et restera un joueur de Leicester. Il a pourtant tout tenté, mais la stratégie de son agent s’est finalement retournée contre lui. Après avoir déçu les supporters des Fennecs, le milieu de terrain risque de s’être mis les tribunes du King Power Stadium à dos. Finalement, Mahrez est un peu ce pote qui discute avec plein de nanas en soirée et qui finalement n’arrive à conclure avec aucune.
Par Maeva Alliche