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Maazou en est le Niger ?
Qualifié pour la seconde fois de son histoire pour la CAN, le Niger de Gernot Rohr tentera de faire mieux qu'en 2012. Un objectif raisonnable : au Gabon, les coéquipiers de Moussa Maazou avaient essuyé trois revers en autant de matchs.
Le CV Express
Les spectateurs présents au stade du général Seyni Kountché de Niamey le 14 octobre dernier se souviendront longtemps de ce dernier quart d’heure fou entre leurs protégés nigériens et la Guinée. Battus 1-0 à l’aller, les hommes de Gernot Rohr renversent la vapeur en dix minutes grâce à Mohamed Chikoto et Issoufou Boubacar Garba qui qualifient le Mena pour la deuxième CAN de son histoire, la deuxième d’affilée. Une belle performance pour l’actuelle 114e nation au classement FIFA, qui ne s’était jamais qualifiée pour un tournoi international avant 2012.
Pourquoi ils vont… glaner leur premier point en phase finale
Pas question pour les Nigériens de revivre le difficile apprentissage de 2012, où ils avaient été bizutés en subissant trois défaites en autant de rencontres. Placés dans un groupe qui les verra affronter la RDC, le Mali et le Ghana au premier tour, les Nigériens ne feront pas chou blanc. Défaite en amical face au Maroc (0-3) et à l’Éthiopie (0-1), le Mena a bouclé sa préparation sur une victoire probante face au Togo. De quoi rassurer avant de débuter la compétition face à des Maliens dont le football n’est actuellement pas la principale préoccupation. Et puis Gernot Rohr a un plan : « Si on fait un bon résultat contre le Mali, je pense que la RD Congo aura du mal à nous battre. » Imparable.
L’homme à suivre : Issoufou Boubacar Garba
Oui, un chômeur. Sans club depuis la rupture de son contrat avec le Club africain de Tunis, l’attaquant de 22 ans ne devrait pas rester inactif bien longtemps. Auteur du but décisif pour la qualification face à la Guinée, son deuxième en sélection, l’ancien joueur du FC Phuket à un profil à faire frétiller les recruteurs amateurs d’exotisme. Et puis un homme qui avoue sur Facebook être fan de hip-hop et de Louisa Nécib et qui like la page ★♥♫Monde Merveilleux★♫♥Joie De vivre★♥♫ ne peut être qu’un atout dans un vestiaire.
La banane : Moussa Maazou
Forcément. Le meilleur, chez Ouwo Moussa Maazou, c’est bien évidemment son agent, le Togolais Malik Halil. À la suite de son périple européen, lors duquel il a été prêté sans réussite cinq fois en trois saisons par le CSKA Moscou, le capitaine nigérien porte depuis juillet 2012 les couleurs de l’Étoile du Sahel. Sans plus de succès, avec sept rencontres de championnat disputées en 18 mois. Qu’à cela ne tienne : à l’issue de la CAN, le joueur qui avouait en janvier 2011 qu’à Bordeaux « il faut faire des passes, tout ça… On joue au football, c’est plus compliqué » s’engagera avec les Sud-Africains de Chippa United. À 24 ans, le joueur qui déclarait n’avoir « rien à envier à un joueur du Barça ou du Real » trouvera-t-il enfin un championnat à son niveau ?
Le portrait-robot
22% d’esclavage. Parce qu’au Niger, il ne fait pas bon faire partie des quelques dizaines de milliers de personnes vivant encore en situation d’esclavage.
32% de prostitution. Parce que le Niger reste une source de choix pour les amateurs d’exploitation sexuelle.
37% de scolarisation. Dont seulement 9,6% de filles.
9% d’otages. Parce que pour un occidental, passer ses vacances au Niger n’est pas un projet.
Le dicton
« Niger, ni soumis »
Pourquoi le Mena ?
Parce que le mena est une antilope locale très rapide, mais un peu embarrassée au moment de changer de trajectoire. Un peu comme Moussa Maazou.
L’hymne officieux
Une certaine idée de la modernité :
par Mathias Edwards