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Lyon, une jeune Ajax à dompter
L’adversaire : une Ajax insouciante
La jeunesse. Voilà le pari d’Amsterdam pour retrouver un peu de son lustre d’antan. Et ça marche, puisque les Hollandais se retrouvent en demi-finales de Ligue Europa. Tout sauf un hasard. Sorti brillamment de sa poule G (premier avec quatre victoires et zéro défaite) dans laquelle se trouvait le Celta Vigo, un autre demi-finaliste, l’Ajax compte sur ses jeunes pousses qui ont aussi montré de très belles choses durant la phase finale. Copenhague l’a appris à ses dépens en huitièmes (1-2, 2-0), et Schalke 04 n’a rien pu faire au tour suivant à l’aller (2-0). Surtout, l’immaturité du groupe est comblée par une certaine fougue et une réelle joie d’évoluer ensemble. En témoigne ce quart retour face à des Allemands qui ont rattrapé leur retard, poussé les Néerlandais en prolongation et sont même passés devant au score. Même pas peur : la bande de Peter Bosz a sorti ses tripes et collé deux buts dans les derniers instants de la partie. Une équipe qui en a dans le froc, donc.
Les historiques de confrontation : rien de bon pour les Lyonnais
Quatre matchs depuis le nouveau siècle, aucune victoire : autant dire que l’Olympique lyonnais ne débarque pas en terrain conquis. En 2002-2003, les Français rencontrent leur prochain adversaire européen en phases de groupes de Ligue des champions et concèdent deux revers. 2-1 là-bas, 0-2 à domicile. Bim. Il s’agit pourtant d’une teamrhodanienne qui a de la gueule, avec Sonny Anderson, Mahamadou Diarra, Vikash Dhorasoo ou Edmílson. Un peu moins d’une décennie plus tard, les deux clans se retrouvent (même compétition, même stade de l’épreuve, même groupe). Cette fois, les Gones évitent les revers, mais ne parviennent pas à coller un seul pion au concurrent. Résultats : deux matchs nuls sans but. Ce qui signifie que l’OL n’a marqué qu’une fois en quatre rencontres. On soigne un peu ces statistiques, Messieurs ?
Les retrouvailles : Lucas Tousart, un an après
Le milieu s’en souvient certainement très bien. En février 2016, Tousart évolue encore avec les U19 et défie les jeunes de l’Ajax en huitièmes de finale de Youth League. Problème : les Lyonnais ne sont pas au niveau. Tout en maîtrise, Amsterdam colle un méchant 3-0 aux petits Français obligés de retourner à leurs chères études. Déjà supérieur à ses camarades à l’époque, Lucas a depuis escaladé les marches de l’équipe première à la vitesse de la lumière, mais garde une pointe de regret par rapport à ce parcours terminé trop tôt. L’heure de la revanche a sonné. Chez les pros, cette fois.
@leprogreslyon @OL très beau match de la Youth CLeague 7apm : 2 très belles équipes et 1 victoire trop sévère de l’Ajax : bravo à OL academy
— Jean-Michel AULAS (@JM_Aulas) 24 février 2016
Pourquoi c’est un bon tirage pour l’OL
Tout simplement parce que l’Ajax semble intrinsèquement moins bon que Manchester United et, à un degré moindre, que le Celta Vigo. Mais aussi parce qu’Amsterdam a montré quelques limites tactiques, notamment lors du quart de finale retour, dont il faut absolument profiter. Et puis, si les Hollandais peuvent compter sur leur insouciance et leur capacité à ne pas ressentir la pression, les Lyonnais, dont le talent est davantage développé, ne sont pas mal non plus à ce niveau-là. Dernière chose : Bertrand Traoré et ses potes sont plus que jamais en course pour le titre national. Deuxièmes à un petit point du Feyenoord Rotterdam, ils ne vont rien lâcher lors des trois dernières journées. Ce qui pourrait leur pomper pas mal d’énergie.
Le joueur à suivre : Justin Kluivert, fils de
Évidemment. Le descendant direct de Patrick, 17 piges, commence tout juste à pointer le bout de son museau et attire les regards. Titulaire lors des deux dernières rencontres de Ligue Europa, l’attaquant ultra technique cherche à inscrire son tout premier but dans une compétition européenne. Avec le défenseur Matthijs de Ligt, 17 printemps également, il pourrait représenter l’avenir du club. S’il continue de marquer aux Pays-Bas et prend confiance, Justin posera quelques problèmes à la défense rarement parfaite de l’OL. Qui doit ainsi rester sur ses gardes.
L’analyse de Stéphane G. : « L’Ajax, c’est pas Willem II »
« Ok, l’Ajax n’est actuellement pas Manchester United, mais ce n’est pas non plus une sombre équipe des Pays-Bas qui n’a rien à faire là. Rien que pour son histoire, Amsterdam mérite le respect éternel. Constamment présent dans les coupes européennes, le club sort chaque année des joueurs qui deviennent monstrueux et qui profite des parcours internationaux pour se faire les dents. Avec six titres européens (quatre C1, une C2, une C3), l’Ajax n’étonnerait pas les grands et vrais spécialistes si elle retrouvait les sommets dès cette année. »
Par Florian Cadu