- France
- Ligue 1
- 3e journée
- Lyon/Lens (0-1)
Lyon s’embourbe, Lens jubile
Lens n'avait plus gagné en terre lyonnaise depuis 1997. Une éternité à laquelle les hommes d'Antoine Kombouaré avaient manifestement à cœur de mettre un terme. Opération réussie pour les Sang et Or qui ont mieux joué et donc gagné. Le foot est parfois assez simple, surtout quand il est joué avec envie.
Nomenjanahary (9′) pour Lens.
Quand le 13e de Ligue 1 reçoit le 19e classé, on sait pertinemment qu’il faut s’attendre à voir monter sur la pelouse 22 mecs un peu tendus et à cran. La peur de mal faire pousse souvent les principaux protagonistes de ces représentations pas comme les autres à déjouer. C’est exactement ce que le froid réalisme lensois du début de match est parvenu à provoquer dans le fief de Lyonnais bien partis, mais soudainement pétrifiés. Cet après-midi, Lyon n’a pas tout raté, mais a quand même pas mal perdu. Pas la face forcément, mais au moins trois points. Et encore, sans une incroyable quantité d’occasions manquées au retour des vestiaires par des Nordistes parfois bien maladroits, l’addition aurait pu – dû – être bien plus lourde. Si les chiffres du jour sont restés cléments, la réalité chiffrée du mois d’août est, elle, plus inquiétante que jamais côté lyonnais. L’OL reste sur trois défaites et jouera déjà une part importante de sa saison jeudi prochain contre Astra.
La fougue du jeune loup
Coup d’envoi 14h à Gerland, un dimanche d’août. Ce Lyon-Lens avait des allures de premier rendez-vous. La boule au ventre en début de match, le jeune promu lensois aura pourtant vite fait de prendre toute la mesure de l’enjeu. Parce qu’on ne fait pas 700 kilomètres pour se prendre une veste et repartir, les Sang et Or acceptent de faire le gros dos en début de match. Passés l’orage et les balbutiements offensifs d’un Alexandre Lacazette survolté, mais un brin trop entreprenant, et d’un Steed Malbranque trop rodé pour être réellement à l’aise, les hommes d’Antoine Kombouaré passe à l’offensive. Avec ses atouts et sans crainte du râteau, Adamo Coulibaly sonne alors la révolte. Deux bons contrôles, trois bonnes passes et une glissade foireuse de Bakary Koné plus tard, la contre-attaque meurtrière amorcée par le Franco-Ivoirien s’est transformée en un coup de maître. Nomenjanahary ne s’est pas fait prier pour conclure. Lens a marqué en premier, la balle est maintenant dans les pieds lyonnais.
Le manque d’expérience du vieux lyon
Dos au mur, on aurait pu penser que les Lyonnais allaient arrêter de tergiverser. Qu’un éclair de Lacazette parviendrait à mettre tout le monde d’accord, que les perches tendues par Christophe Jallet allaient bien finir par trouver preneur. Sauf qu’entre l’ouverture du score lensoise (11e) et le retour au vestiaire, les principales ouvertures se feront dans l’arrière-garde lyonnaise et pas ailleurs. Anthony Lopez empêchera certes Lyon de couler (12e) trop vite, mais cela ne changera pas grand-chose. À l’heure de jeu, l’OL est toujours muet. Paralysés, presque incapables de provoquer du danger offensif, les Lyonnais subissent plus que jamais les coups de sang de leurs opposants. Pendant dix longues minutes, Gerland va donc s’amuser à compter les occasions de break manquées par la bande à Kombouaré. Nomenjanahary (53e) et Touzghar (57e, 59, 65) se tirent la bourre, mais oublient l’essentiel. Une erreur de débutant qui aurait pu coûter cher contre un adversaire décidé. Malheureusement pour les supporters gones, Lyon n’acceptera jamais d’enfiler sa tunique d’opposant crédible. Aujourd’hui, ce sont bien les Lensois qui ont laissé la meilleure impression. C’est donc logiquement que les hommes d’Antoine Kombouaré repartent le cœur léger.
Par Martin Grimberghs