- Ligue Europa
- 3e tour préliminaire retour
- Lyon / Mladá Boleslav (2-1)
Lyon se qualifie avec douleur
Profitant d'une baisse physique de son adversaire du soir, Lyon a emporté la deuxième manche de ce tour de chauffe de Ligue Europa, grâce à Fekir et au jeune Njié. Mais l'OL n'a pas que gagné. Il a aussi perdu, déjà, quelques forces vives dans ses lignes arrières, Bedimo en tête.
Il aura donc fallu une heure de jeu pour sortir ce match retour de sa petite torpeur, à Gerland. Une heure et une plongée physique de la part de Tchèques qui avaient jusqu’alors bien tenu, à défaut de proposer un peu de football. Nabil Fekir, auteur d’une très bonne seconde période, a débloqué la rencontre en se faufilant sur l’aile gauche, plus rapide, plus technique, plus en jambes et éliminant le tout-venant jusqu’à la surface de réparation. Par réussite, son centre en retrait est détourné par un défenseur et arrive dans les pieds de Lacazette, qui ouvre le score à 2 mètres d’un but vide, au second poteau (58e). Mais une heure, cela reste très long pour des Lyonnais qui en avaient collé 4 à l’extérieur lors du match aller.
Pendant près de 60 minutes, les hommes d’Hubert Fournier ont manqué d’imagination, peinant à aligner 5 passes consécutives pour se mettre dans les meilleures conditions. Et quand les conditions semblent réunies pour aller chauffer les gants de Hruska, les attaquants de l’OL pêchent par précipitation – Benzia, mauvais contrôle aux 18 mètres à la 20e et un tir -tacle manqué à 1 mètre du but adverse à la 36e – ou accumulent un nombre de positions de hors-jeu effrayant, notamment pour Benzia, toujours, mal placé ou mal servi par Lacazette, dans un 2 contre 1 face au gardien du Mladá Boleslav (30e). Cette domination stérile aurait même pu être punie par les Tchèques, adeptes du centre enroulé dans la surface de Lopes. Autour du quart d’heure de jeu, Lopes sort par exemple des poings quelque peu à l’aventure. Aux abords de la surface, Jan Stohanzl reprend d’une volée lobée qui touche la transversale du but désertée par le portier lyonnais (18e). Rien de bien folichon sinon, jusqu’à cette heure de jeu donc.
Avec plus d’espaces, les vagues offensives lyonnaises mettent bien plus en danger la défense tchèque. Lacazette manque de peu un duel face à, alors que Fekir voit son coup franc « greniesque » , avec rebond vicieux, bien repoussé par Hruska. Les visiteurs, conscients que la qualification n’était pas franchement l’enjeu de ce match retour, ont tout de même passé leur dernière demi-heure à essayer, pour l’honneur, d’égaliser. Empruntés devant, ils ont réussi à profiter d’une erreur d’appréciation de Koné, en pleine surface lyonnaise, pour remettre les deux équipes à égalité, sur pénalty (panenka à Gerland de Milla, ancien de l’ASSE, 70e). La fin de match est une partie de cour de récré où les Tchèques oublient le repli défensif et les Lyonnais partent en contre-attaques, en supériorité numérique. Sur la dernière d’entre elles, Gonalons alerte d’une passe laser le nouvel entrant Njié, qui part seul à l’assaut des 18 mètres et score d’un extérieur du pied. Lyon a réussi, des mots de Maxime Gonalons, la moitié de ses objectifs : « On voulait gagner, mais sans prendre de buts. » Le sourire n’est donc pas total et tire même vers la grimace. Hubert Fournier a effectué trois remplacements ce jeudi soir, tous pour cause de blessures, impliquant trois de ses défenseurs : Bedimo – a priori absent pour quelques semaines -, Umtiti et Lindsay Rose. Tout sauf anodin.
Par Ronan Boscher