- Ligue 1
- J20
- Lyon-Troyes (4-1)
Lyon s’amuse dans son nouveau stade
Pour son premier match dans son nouveau stade, l'OL a fait le spectacle. Complètement dominateurs, les Lyonnais se sont fait peur pendant cinq minutes, avant de reprendre le contrôle grâce à des buts sublimes.
Olympique lyonnais 4-1 ES Troyes Aube Champagne
Buts : Lacazette (18e), Ghezzal (72e), Ferri (81e) et Beauvue (90e) pour l’OL // Camus (67e) pour l’ESTAC
On joue la 72e minute. Depuis quelques instants, tout va mal pour l’OL. Après l’ouverture du score de Lacazette, Camus vient d’égaliser. Et le buteur lyonnais a dû céder sa place à cause d’une blessure. C’est à ce moment critique que Rachid Ghezzal, le meilleur Lyonnais sur le terrain, décide de sortir de sa boîte. Il hérite du ballon dos au but, crochète et frappe du gauche en pivot. Le tir surpuissant vient se loger dans la lucarne de Bernardoni. À 23 ans, l’éternel espoir lyonnais justifie enfin son statut. Trop souvent aligné au centre, où il n’a pas les épaules pour s’imposer, le changement tactique de Bruno Génésio combiné aux blessures de ses coéquipiers lui permettent depuis quelques matchs de s’exprimer sur l’aile droite. Et ça marche plutôt bien, puisque, même si Jordan Ferri enfoncera le clou, c’est Rachid Ghezzal qui vient de donner la première victoire de l’OL dans son nouveau stade. Et si la nouvelle enceinte et le nouveau coach accouchaient d’un nouveau Ghezzal ?
Lyon démarre fort
Tout démarre comme sur des roulettes pour l’Olympique lyonnais, après les petits discours de Jean-Michel Aulas et du sénateur-maire Gérard Collomb, entre deux shows pyrotechniques. D’entrée, les Lyonnais étouffent les Troyens. Ça faisait longtemps que les enchaînements n’avaient pas été aussi fluides en Ligue 1. L’OL se poste très haut et récupère le ballon très vite. À tel point que l’ESTAC a du mal à passer le milieu de terrain balle au pied. La maîtrise est totale. Ghezzal, très en jambes, alerte une première fois le gardien troyen. Bernardoni est obligé d’intercepter et de capter un centre en retrait dangereux de l’ailier lyonnais. Enfin, ailier, c’est vite dit. Ghezzal et Grenier, les deux hommes de côté de l’OL, squattent l’axe du terrain et jouissent d’énormément de libertés. Permettant à Morel et Jallet de se positionner très haut sur le terrain, et obligeant Camus et Cabot à se comporter comme des latéraux.
Peu après le quart d’heure de jeu, c’est de cette position axiale que Grenier peut lancer Alexandre Lacazette. L’attaquant met son adversaire sur le cul d’un subtil crochet, avant de se tordre les hanches pour croiser un maximum sa frappe. Petit filet. Bernardoni ne bouge même pas. Le Stade des Lumières tient là le premier buteur de son histoire. À ce moment-là du match, l’OL est très tranquille avec ses 75% de possession de balle. Umtiti se permet même de rester aux avant-postes après un coup franc pour placer un retourné acrobatique. Le ballon passe à ras du poteau. C’est le dernier frisson de la première période. Troyes profite de la baisse de régime de son adversaire pour pointer légèrement le bout de son nez sur coup de pied arrêté. Mais très, très légèrement.
Concours de frapasse
Au retour des vestiaires, Lyon semble avoir fait le plein d’énergie, après avoir baissé en intensité en fin de premier acte. Les Lyonnais repartent donc sur les mêmes bases et tentent d’assommer les Troyens. Malheureusement, c’est Sergi Darder qui se retrouve deux fois à la conclusion des actions lyonnaises. Et l’Espagnol est loin d’être assez incisif. À la 54e minute, Lacazette se retrouve dans la même position qu’en première période. Mais cette fois-ci, la frappe est trop croisée. Les Troyens, toujours aussi timides, se montrent encore une fois dangereux seulement sur coup de pied arrêté. Lopes est enfin mis à contribution.
Et puis, à la 67e minute, tout s’accélère. Fabien Camus sort une frappe extraordinaire des 30 mètres. Le ballon vient se loger en pleine lucarne. Au même moment, Lacazette sort sur blessure et laisse sa place à Claudio Beauvue. Ça sent mauvais pour Lyon, qui commence à effectuer de grossières erreurs de relance. Sauf que Rachid Ghezzal rassure tout le Stade des Lumières en un enchaînement pour aller chercher le but du 2-1. Suffisant pour remettre les Lyonnais sur de bons rails. Après un corner tiré en retrait, Jordan Ferri vient également placer son énorme frappe. Dans le temps additionnel, même Beauvue marque son but. Comme trop souvent, Troyes a complètement craqué.
Par Kevin Charnay