- Ligue 1
- J34
- OL-MHSC (5-4)
Lyon : révolte, Général !
Inconsistant pendant une heure contre Montpellier, l'OL s'en est remis à son capitaine Alexandre Lacazette pour revenir dans le match.
« Il y avait quelques interrogations sur le fait de revenir, pour ne pas ruiner tout ce qui avait été fait par le passé », glissait Lacaz’ à So Foot, en février dernier. Dans une équipe en reconstruction aux prestations en dents de scie depuis le début de la saison, il est cependant resté au fil des matchs une des rares satisfactions au sein de l’effectif lyonnais. Faisant partie des meilleurs buteurs de Ligue 1 et malgré les nombreuses contre-performances de son équipe, il a maintenu presque à lui tout seul l’OL dans la course à la Ligue Europa Conférence. Bis repetita ce dimanche contre Montpellier, avec encore plus d’ampleur. Alors que les hommes de Laurent Blanc semblaient bien partis pour subir une correction monumentale en étant menés 4-1 à la maison par des Montpelliérains bien mieux en place et efficaces, l’OL s’en est en effet remis à son meilleur buteur pour maintenir le cap.
La tête sous l’eau
Peu avant l’heure de jeu de cet OL-MHSC, le Parc OL est partagé entre la grogne et des tribunes qui commençaient à se dégarnir avant la 60e minute. Balayé par les fulgurances d’Elye Wahi, l’Olympique lyonnais inquiète plus que jamais. Après une victoire peu probante face à Strasbourg et une défaite insipide contre l’OM les semaines précédentes, l’OL affiche encore ses lacunes au grand jour. La défense ? Systématiquement prise de vitesse par le turbulent buteur pailladin, et incapable de couvrir les espaces dans son dos alors que tout le monde est parti à l’abordage. L’attaque ? Alternant entre un manque d’inspiration criant et une propension à s’emmêler les pinceaux ou à ne pas concrétiser les nombreux ballons joués dans la surface adverse. Le milieu de terrain ? Distribue plus de caviars aux attaquants adverses qu’aux siens. Une inconsistance qui fait fulminer, mais qui ne surprend pas les résidents des tribunes du formidable outil. Visiblement préparés à voir leur équipe se faire rouler dessus comme l’ASM une semaine plus tôt, les supporters lyonnais dégainent une banderole qui charge l’état d’esprit des hommes en blanc sous les yeux du boss John Textor. « Grand stade, grand budget, grandes prétentions. À quand une grande armoire à trophée, et une vraie mentalité ? », se questionnent alors les Bad Gones.
Lolo les bons tuyaux
Un constat sévère, qui résonne avec les propos tenus par Laurent Blanc plus tôt cette semaine en conférence de presse : « Nous sommes moins libres dans le jeu à domicile, nous concédons beaucoup d’occasions et nous ne provoquons pas assez la chance. » Le contenu, peu reluisant jusqu’alors, proposé par ses protégés ne venait pas lui donner tort : tout heureux d’ouvrir le score sur la première frappe cadrée de la rencontre, les Lyonnais se sont ensuite contentés de mettre le pied sur le ballon en laissant les occasions et les buts pour leurs homologues montpelliérains ou en leur filant même de sacrés coups de main. À l’image du pauvre Johann Lepenant, fautif sur le premier but montpelliérain, mais aussi victime de l’aphasie de ses coéquipiers qui ne lui offrent aucune solution après sur une relance anodine. L’apathie collective permet à Wahi de renverser la situation en moins de deux minutes, donc. Au retour des vestiaires, Lovren concède un penalty et Thiago Mendes se foire à son tour à la relance : quatre buts évitables concédés en quinze minutes, et le radeau lyonnais semble désormais prendre l’eau au moindre remous causé par les offensives adverses. C’était compter sans son homme fort depuis le début de la saison, nommé Alexandre Lacazette.
Banderoles de dépit et score qui enfle dangereusement. 1-4…#OLMHSC pic.twitter.com/gS82PCx8Dc
— Le Progrès OL (@LeProgresOL) May 7, 2023
Loin de désespérer, Lolo White fait les bons choix, alors que son équipe est dans les cordes en faisant reculer d’un cran Maxence Caqueret au profit de Rayan Cherki. Le premier, pas assez tranchant dans les trente derniers mètres, et son compère, alors souvent à contretemps, retrouvent des couleurs avec leur poste de prédilection. Dans les secondes qui suivent, Lacazette est mis sur orbite par son meilleur pote Bradley Barcola et relance le suspense. Toujours sous l’impulsion de son capitaine, meilleur buteur et Général en chef Alexandre Lacazette, l’équipe lyonnaise retrouve de l’allant. Et, chose incroyable, se met à dégager une certaine force collective plus entrevue depuis longtemps. Quand Lovren permet aux siens de revenir à un but dix minutes plus tard, c’est Alexandre qui court récupérer le ballon au fond des filets avant de haranguer supporters et partenaires. Bien aidé par un Rayan Cherki retrouvé, Bradley aka le dragster tressé s’offre un triplé de passes décisives pour faire briller son capitaine. Après avoir explosé en un quart d’heure, les Gones répondent ainsi avec brio aux piques lancées vingt minutes plus tôt par leurs supporters. Il y a deux semaines, le destin avait été cruel avec l’OL qui envoyait tout seul la balle au fond de ses filets pour faire gagner l’OM. Cette fois, il lui a souri avec un péno logique accordé par la VAR au bout du temps additionnel. Obtenu et transformé par le Général, qui n’a pas sourcillé au moment d’aligner Benjamin Lecomte aux onze mètres. De quoi rappeler à son coach le scénario d’un match de l’OM contre cette même équipe de Montpellier il y a 24 années de cela, et de lui prouver qu’un Président peut toujours compter sur son Général.
Baptiste Brenot