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Lyon : retour à la casse départ
Aisément démembré par l'OM ce mercredi au Vélodrome (3-0), l'OL a replongé dans ses travers. Les légères éclaircies aperçues samedi à Lens n'ont pas duré, et les Lyonnais ont montré le même niveau que depuis quatre mois.
Le 29 octobre dernier, l’OL se ramenait au Vélodrome avec seulement trois points dans la besace, et six revers dans la sacoche. Fabio Grosso devait coacher son cinquième match à la tête des Gones et devait se rattraper après une défaite amère mais logique face à Clermont (1-2). Finalement, le 29 octobre dernier, il s’est tout passé, sauf du foot. Le bus lyonnais caillassé, la paupière de Grosso ouverte et le service juridique en fusion, les Rhodaniens avaient quitté Marseille sans pouvoir se défendre. Et c’était presque tant mieux pour eux. Même si leurs adversaires n’étaient pas non plus en grande forme et que Gennaro Gattuso tâtonnait monstrueusement, s’ils avaient ramené ne serait-ce qu’un match nul, les visiteurs auraient probablement été ravis.
Des chamboulements, mais pas de changement
Un peu plus d’un mois après cet épisode qui a fait passer la France du foot pour la risée de l’Europe, Lyon semble toujours au même niveau. Pas comptable, puisque l’OL s’est depuis imposé à Rennes et a gratté un point contre Metz au Groupama Stadium. Mais après la claque reçue ce mercredi au Vélodrome (3-0), le constat est le même que celui qu’on aurait pu tirer après une éventuelle défaite le 29 octobre. Pourtant, les Rhodaniens ont vécu quelques chamboulements depuis 38 jours. Il y avait, donc, eu cette victoire à Rennes (0-1). À onze contre dix dès la cinquième minute de jeu, les hommes de Fabio Grosso avaient dû arracher leur première victoire de la saison aux forceps, grâce à un but de Jake O’Brien. Et puis, il y a eu la trêve internationale et le revers contre le LOSC (0-2), il y a dix jours. Une défaite sèche, sans contestation, à la maison.
Cette leçon a été le point de bascule de ces dernières semaines. John Textor a dû défendre son dossier devant la DNCG afin que le gendarme financier autorise son club à avoir les mains libres sur le mercato hivernal. Chose qu’il a obtenue ce mardi. Puis, deux jours après son audition, il a décidé de faire sauter Fabio Grosso, pour nommer Pierre Sage, le directeur du centre de formation, en tant qu’intérimaire. En coulisses, ça s’est également bousculé, avec les arrivées de Laurent Prud’homme, en tant que directeur général du club, et celle de David Friio, transfuge de l’OM, en qualité de directeur sportif. Ce dernier serait même en charge de nommer le prochain coach de l’OL. S’il décide de le faire, puisque le match de Lyon à Lens samedi, malgré la défaite 3-2, aurait rassuré en interne et qu’il était question de laisser Pierre Sage œuvrer un peu plus longtemps que prévu.
Fin du match.#OMOL pic.twitter.com/SmFJ1e4an8
— Olympique Lyonnais (@OL) December 6, 2023
S’en remettre à un exploit
Malgré tous ces réajustements, l’OL a quasiment reproduit les mêmes problèmes que l’on voit depuis le début de saison : manque total de confiance, friabilité défensive effarante, maladresse technique criante… Les quelques ressorties de balles entrevues à Bollaert semblent déjà très loin. Si on veut tirer un peu positif dans cette rencontre, les Lyonnais ont joué quasiment dans la même compo que face à Lens (seuls Tagliafico, blessé, et Alvaro, écarté par Sage, n’étaient pas dans le onze).
La stabilité, c’est ce sur quoi mise le coach intérimaire de 44 ans. « On ne peut pas considérer que l’on va réagir avec une somme d’individualités, on va être obligés de jouer en équipe. On est obligés de bâtir un jeu collectif. Ça prend du temps, et on n’en a pas beaucoup. Il ne faut pas sortir de notre chemin et il faut continuer de se dire qu’on construit ce jeu de manière à la stabiliser », plaidait-il en conférence de presse après la déroute, sans savoir qu’aucune équipe pointant à 7 points ou moins après 14 matchs de Ligue 1 n’a pu se sauver depuis le FC Sète en 1947-1948, selon Opta. « Il ne faut pas tout remettre en question », estimait en zone mixte Clinton Mata, qui a qualifié cette défaite d’« inacceptable ». Cela fait 38 jours depuis le 29 octobre, et l’OL n’y voit pas plus clair sur son avenir. Et pour cause : il n’a jamais été aussi sombre.
Par Léo Tourbe, au Vélodrome