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Lyon ressort les vieilles recettes
Avec deux départs et trois recrues, l’Olympique lyonnais s’est d’ores et déjà montré très actif sur le marché des transferts. Une activité qui va de pair avec l’arrivée du nouveau directeur sportif, Juninho, bien décidé à remettre l’OL au centre de la France du football. Et pour cela, rien de mieux que de ressortir les vieilles méthodes : acheter des très bons joueurs de Ligue 1, des Brésiliens qui ne demandent qu'à éclore en Europe, et vendre au prix fort ses internationaux français.
Que faut-il pour réaliser un mercato vite fait, bien fait ? Pas mal d’ingrédients, dont une bonne dose de réseau. Avec l’arrivée de Juninho en tant que directeur sportif et Sylvinho sur le banc, la renaissance de la filière brésilienne sonnait comme une évidence. Et elle a rapidement été réactivée avec la venue de Jean Lucas. Le milieu de terrain défensif a signé un contrat de cinq ans du côté de Lyon pour un montant de 8 millions d’euros.
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— Jean Lucas (@jeanlucas_08) 26 juin 2019
Une recrue issue du réseau de Sylvinho, qui avait l’intention de prendre le joueur pour les JO 2020 à Tokyo, étant sélectionneur de l’équipe olympique avant de se poser sur le banc du Groupama Stadium. Mais ce n’est pas tout. Le club rhodanien a conclu un partenariat avec la Pelé Academia, une école de football basée à Rio de Janeiro, afin de dénicher les perles du pays du Joga Bonito. Les Gones savent également se montrer ambitieux ailleurs qu’au Brésil puisqu’ils devraient signer très prochainement Joachim Andersen (23 ans), défenseur central danois prometteur de la Sampdoria méconnu du grand public. Un nouveau Cris en somme. Ce type de pari, l’OL n’avait plus l’habitude de les faire, privilégiant notamment son centre de formation qui par ailleurs reste toujours un puits de ressources non négligeables.
En effet, plusieurs jeunes joueurs devraient être intégrés en équipe première avec tout de même une sélection au préalable. L’OL avait coutume de rapidement inclure ses jeunes pousses en équipe première, comme cela a été le cas durant la période des Corentin Tolisso ou encore Alexandre Lacazette, en raison notamment des finances limitées du club avec la construction du nouveau stade. Il semblerait que désormais, les signatures à outrance soient terminées. La nouvelle politique du club consiste à ne signer que les meilleurs jeunes et de rapidement les blinder. Pour preuve, la récente signature du premier contrat professionnel de Rayan Cherki (15 ans), grand espoir du centre de formation suivi par quelques cadors européens. Titouan Thomas (17 ans), autre promesse du club, devrait également signer son premier contrat pro. De fait, le plan du troisième de la dernière saison de Ligue 1 pour améliorer son effectif est très clair : ne pas délaisser la filière internationale, s’appuyer sur le centre de formation et faire ses courses chez les concurrents directs.
Ambition modérée ?
Avec la signature de Thiago Mendes et celle de Youssouf Koné, Lyon repart sur Lille aux trésors. Une ancienne méthode qui consiste à piquer les meilleurs joueurs du LOSC, comme ce fut le cas pour Eric Abidal, Mathieu Bodmer, Kader Keita, Jean II Makoun ou encore Michel Bastos.
Ce procédé est même allé jusqu’au coach avec l’arrivée de Claude Puel sur le banc lyonnais en 2008. Rien d’étonnant tant les derniers résultats sportifs des Nordistes sont bons, tout comme les relations entre les deux clubs. « Jean-Michel Aulas sauve le LOSC deux fois par an, donc je m’entends bien avec lui. Après, chacun a sa boutique. Jean-Michel dira toujours qu’il est un bon acheteur, et moi je dirai toujours que je suis un bon vendeur. C’est de bonne guerre. C’est presque une boutade. Les joueurs ont été bien vendus, ils achètent des bons joueurs » , en a rigolé Gérard Lopez, président du LOSC, au micro de RMC Sport. Mais cela n’est pas forcément une garantie de succès. En effet, sur les joueurs précités, seuls Abidal, Makoun et Bastos ont été performants sous le maillot de l’OL, les deux autres étant plutôt à ranger au rayon des échecs. Cette approche visant à débaucher les meilleurs du championnat ne s’est pas arrêtée à Lille puisque cela a été fait avec Yoann Gourcuff à Bordeaux ou encore Kim Källström à Rennes quelques années plus tôt. Une habitude que Jean-Michel Aulas avait prise afin de renflouer les caisses des équipes de Ligue 1 : un ticket gagnant-gagnant, en somme.
Mais cette formule est-elle en adéquation avec la nouvelle dimension prise par l’OL depuis l’arrivée du duo Juninho-Sylvinho ? La question est légitime, car si le mercato lyonnais est aussi actif, c’est aussi parce que le club a déjà vendu. Les départs de Ferland Mendy et Tanguy Ndombele, deux joueurs qui feront probablement le bonheur de l’équipe de France dans les prochaines années, et celui quasi acté du champion du monde Nabil Fekir, peuvent remettre en question ce nouveau projet. Le mercato est toutefois encore loin d’être terminé, et l’Olympique lyonnais peut encore frapper un grand coup. Après tout, Mathieu Bodmer mérite peut-être une deuxième chance.
Par Claude-Alain Renaud