- C1
- 8es
- Lyon-Barcelone (0-0)
Lyon résiste au Barça
Pas d'exploit, ni de déculottée. Après s'être longtemps convaincu qu'il pouvait regarder le Barça dans les yeux, l'OL a surtout compris que le mieux qu'il pouvait tirer de ce match aller était un résultat nul. Et c'est peut-être aussi bien comme ça : le retour ne pourra être que plus alléchant.
Olympique lyonnais 0-0 FC Barcelone
Une tendance lancée sur un podium européen peut parfois prendre du temps avant de se concrétiser dans les magasins. Et ce mardi soir, face à l’exigeant Barça, l’Olympique lyonnais s’est d’abord évertué à présenter à son public de la solidarité, de la ténacité, de l’abnégation et quelques élans de courage. L’exploit attendu est donc loin d’être ficelé, mais en gardant sa cage inviolée (0-0) face à Messi et compagnie, l’espoir est encore permis au retour. Pour que celui-ci prenne forme, il faudra cependant ajouter au défilé quelques bons bouts de créativité et tailler un peu dans la timidité entrevue ce soir.
Jaunes et jolis
« C’est jaune, c’est moche, ça ne va avec rien, mais ça peut sauver la vie. » Difficile de savoir si ces propos ont été réellement prononcés par feu Karl Lagerfeld, mais il s’agit bien du slogan d’une campagne pour la sécurité routière à laquelle était associé le patron de Chanel. Si le pape de la couture peut s’envelopper dans un gilet fluorescent, c’est que le message était clair : au moindre accroc, il ne faut pas hésiter à sacrifier son style pour privilégier la sûreté. Un message que n’a absolument pas appliqué l’Olympique lyonnais face à un Barça aveuglant dans son maillot extérieur. Dès les premières secondes, la couleur est annoncée. Ousmane Dembélé profite d’un brèche dans la chaussée rhodanienne pour mettre dans son rétro Léo Dubois, mais croise trop sa frappe. Lyon a déjà allumé ses warning, mais continue de rouler les fenêtres ouvertes et le son à fond : Aouar perd bêtement le ballon devant Sergi Roberto, voit filer Léo Messi et n’a pu balancer un tacle un peu sale par derrière pour le stopper. Heureusement, l’Argentin ne trouve pas le cadre (3e).
Tout le premier acte sera de cet acabit : les secousses seront nombreuses, sans réussir à abîmer la carrosserie des gars de Genesio. Dembouz (12e, 19e, 20e, 38e, 43e), Messi (17e, 29e), Rakitić (15e) et Suárez (36e) manquent de réussite ou de précision pour conclure les longues phases de possession catalane. De quoi conforter Lyon dans son itinéraire : la solution passera par les accélérations. Bien en place en phase défensive, pouvant compter sur Jason Denayer en intercepteur inspiré ou Léo Dubois pour fermer les voies d’urgence, les Gones se permettent de violentes pointes de vitesse, en rupture. Aouar d’abord pour chauffer Ter Stegen (5e), mais surtout Martin Terrier à deux reprises. L’invité surprise oblige le portier allemand à claquer sa frappe pure sur la transversale (9e), avant d’envoyer hors cadre une tentative après un double une-deux avec le point de fixation Moussa Dembélé. La première étape du voyage a été mouvementée, se termine sur une frappe de Sergio Busquets déviée in extremis par le funambule Ndombele, et Lyon peut rentrer au garage sans une éraflure. L’OL a très peu le ballon, encore moins d’occasions, mais peut-être les meilleures.
Sur un fil
Reprenons donc le fil, puisque c’est avant tout de haute couture dont il s’agit. Au retour des vestiaires, Bertrand Traoré se remet à tricoter. Mais écharpé par Alba, c’est Memphis Depay qui en profite pour chatouiller le poteau de Ter Stegen (52e). Le Néerlandais se permet de remettre une touche de frayeur dans les jupons barcelonais d’un centre-tir vicieux (60e), quand Moussa Dembélé sert le café-crème à Lenglet, sans aller jusqu’au bout de ses idées (62e). Des excentricités qui ne sont pas pour enchanter les puristes blaugrana, et notamment leur créateur en chef, Lionel Messi. Le marquage d’Aouar étant assez lâche, le numéro 10 place une accélération sur le côté enchaînée d’une frappe croisée, bien repoussée par Lopes (64e).
Le capitaine sera ensuite relayé par Luis Suárez. Mais un cafouillage miraculeusement contré par Dubois (63e), une reprise filant inexplicablement hors du cadre (70e) et un centre d’Alba lui filant sous la semelle frustrent l’Uruguayen, qui n’a plus marqué à l’extérieur en C1 depuis septembre 2015, alors que Coutinho voit Lopes sortir un bond félin pour sortir sa frappe sèche. Lyon devient alors pudique, ne se découvre plus d’un fil, alors que ses supporters poussent plus que jamais à la résistance. Un appel entendu par Lopes qui repousse une nouvelle tentative de Sergio Busquets, et le mur lyonnais bloquant un dernier coup franc de Messi. En attendant le retour dans trois semaines, un conseil, de Lagerfeld encore : « Gardez le meilleur, oubliez le reste. »
Lyon (4-2-3-1) : Lopes – Dubois, Marcelo, Denayer, Mendy – Ndombele (Cheikh, 84e), Aouar – Traoré (Tousart, 68e), Depay, Terrier (Cornet, 75e) – Dembélé. Entraîneur : Bruno Genesio.
Barça (4-3-3) : Ter Stegen – Semedo, Piqué, Lenglet, Jordi Alba – Roberto (Vidal, 80e), Busquets, Rakitić – Messi, Suárez, Dembélé (Coutinho, 67e).Entraîneur : Ernesto Valverde.
Résultats et classement de la Ligue des championsPar Mathieu Rollinger, au Groupama Stadium