- France
- Ligue 1
- 28e journée
- Bordeaux/Lyon (1-2)
Lyon plombe Bordeaux
Après avoir été menés quasiment tout le match à Chaban-Delmas, les Lyonnais, plus réalistes sur la fin, ont fait sombrer un édifice bordelais jusque-là solide (2-1). Une victoire à l’arrachée et une bonne opération pour l’OL, un grand coup derrière la tête pour les Girondins.
Bordeaux – Lyon : 1-2Buts : Saivet (7e) pour Bordeaux – Bedimo (90+1e) et Tolisso (90+4e) pour Lyon.
Pendant quatre-vingt-onze minutes, les Girondins tenaient leur victoire face à leurs meilleurs ennemis lyonnais. Mais voilà, un match se joue parfois plus longtemps. Et ça, les garçons de Rémi Garde l’ont bien compris, puisqu’en moins de quatre minutes, ils parvenaient à retourner la situation en leur faveur. Deux coups d’éclat, venus d’Henri Bedimo et de Corentin Tolisso dans les arrêts de jeu, enterraient définitivement les espoirs marine et blanc, pourtant entretenus par un coup de tête d’Henri Saivet, en première période…
Phrases bateau et parodies
« Il faut gagner à tout prix » , avait indiqué, presque désabusé, Henri Saivet, en conférence de presse d’avant-match. « La victoire est quasi obligatoire » , faisait écho, de son côté, Alexandre Lacazette. Bref, de la grande philosophie made in foot, dans la grande tradition de la déclaration lambda du footeux – presque – décérébré. Mais pas idiote, dans le fond, la formulation, car même si cette affiche kitsch du soir n’impliquait que le 6e (Lyon/42 points) et le 8e (Bordeaux/40 points), il fallait reconnaître que le vaincu pouvait prendre cher. Dans la course à l’Europe, s’entend. Déjà que le week-end précédent, les Girondins avaient livré « une parodie de football » à Sochaux (défaite 2-0), selon Guillaume Hoarau… Quand les partenaires de Maxime Gonalons, eux, enchaînaient deux 0-0 consécutifs (Montpellier, après Lille). Des locaux pas assez efficaces dans les deux surfaces de réparation, et des visiteurs incapables de marquer plus d’un but (face à Odessa, en C3), toutes compétitions confondues, depuis quatre rencontres ! Il fallait donc inverser la tendance dans chaque camp. Mais pas de bol au départ, puisque Faubert, Maurice-Belay, Bréchet, Traoré, N’Guemo et Cheick Diabaté garnissaient l’infirmerie chez les premiers nommés, tandis que Grenier, Gourcuff et Gueida Fofana en faisaient de même chez les seconds. Mais Marc Planus était de retour, tout comme la défense à cinq, chez l’OL. Devant 17 000 spectateurs, seulement…
Les nains au pouvoir
Mais c’était parti pour le spectacle. Bon, fallait pas s’attarder à siphonner des verres de rouge au comptoir du coin, parce qu’après avoir montré d’entrée une réelle volonté de s’installer dans les trente derniers mètres rhodaniens, et eu le monopole du cuir, les Marine et Blanc, par l’intermédiaire de leur « nain » de service, Saivet, prenaient l’avantage. Centre d’un autre « nain » do Brasil, Mariano, côté droit, et tête piquée au second poteau = but (7e). Son troisième successif du front. Bref, des Lyonnais à la peine et des Aquitains bien plus offensifs. Déterminés, plus présents au duel et dans les impacts, ces derniers imposaient énergiquement leur puissance athlétique. Pressing maîtrisé, tonicité de gala, et Diego Rolan se prenait même pour Lucas Moura. En face, panne de 3G, donc. Seul Alexandre Lacazette montrait qu’il était possible de réaliser quelque chose sur les bords de Garonne, pourtant pas vraiment aidé par un Bafé Gomis en difficulté, face à Carlos Henrique. Lacazette, donc, tricard de l’équipe de France, mais seul à faire passer le frisson dans le dos d’un Cédric Carrasso vigilant (14e, 38e). Rémi Garde, probablement déçu de son système de jeu, changeait la donne en sortant un défenseur pour un attaquant supplémentaire…
Les buts après le néant
Un deuxième acte parti sur les mêmes bases, ça voulait dire du déchet dans les pieds lyonnais. Encore. Et de l’envie dans les crampons de leurs vis-à-vis. Encore. Les situations de but en moins. Même si Grégory Sertic tentait la chevauchée fantastique (51e), pour empêcher ses adversaires de jouer à la passe à dix dans leur moitié de terrain. Jimmy Briand, lui, profitait d’un télescopage entre Carrasso et Henrique pour frapper dans le but vide, mais Mariano revenait repousser sur sa ligne (61e). Et sinon ? Rien. Ah si, l’entrée de Jussiê après trois mois d’absence, et la sortie de Gomis, après soixante-dix minutes d’absence. Pas d’occases, que des corners, et le chrono qui s’égrainait lentement au profit de Planus and Co. Moins de rythme, moins de précision, une possession de balle à l’avantage des partenaires de Maxime Gonalons, mais toujours pas d’étincelle. Sauf du côté de Mariano et Orban, serial tacleurs. Et une fin de match sans passion. Ou pas, puisque Bedimo, dans un dernier rush, trompait au sol Carrasso (90+1e). Et trois minutes plus tard, suite à un centre de Gonalons, Tolisso, au point de penalty, catapultait au fond des filets une tête victorieuse (90+4e). Clap de fin. « Peut-être que devant, c’est meilleur que nous » , disait vendredi Francis Gillot. En concédant la défaite sur leur pelouse, ses joueurs ne l’ont pas totalement fait mentir, puisqu’ils restent derrière les Gones au classement. Quand ceux-ci se rapprochent tranquillement de l’Europe…
Bordeaux : Carrasso (cap) – Mariano, Henrique, Planus, Orban – Sané, Poko, Rolan (Jussiê, 64e), Sertic, Saivet, Hoarau (Poundjé, 84e).
Lyon : A. Lopes – M. Lopes, B. Kone (Briand, 37e), Biševac, Umtiti, Bedimo – Tolisso, Gonalons (cap), J. Ferri (Danic, 80e), – Lacazette, B. Gomis (Njie, 70e).
Par Laurent Brun, à Chaban-Delmas.