- Ligue 1
- 2e journée
- Lyon/Troyes (4-1)
Lyon plie Troyes en quatre
Une chaleur étouffante, un Cris tout rouge, des ratés mais un doublé de Gomis, un vélo de Bastos. Puis le coup de froid sur Lyon, avec une nouvelle blessure pour Gourcuff. Ça y est, la saison de l’OL est lancée.
Lyon – Troyes : 4-1
Buts : Gomis (2x), Bastos et Lisandro pour Lyon. Bahebeck pour Troyes
37,2 l’après-midi. Il fait chaud sur la pelouse de Gerland et les buts de Lloris, toujours là pour les garder. Devant lui, Dabo plutôt que les genoux de Reveillère à droite, Koné et Cris en défense centrale (Bisevac, donc, est conservé au frais sur le banc) et Cissokho, toujours pas parti à Valence, à gauche. Au centre, la doublette Fofana-Gonalons, bien partie pour faire la saison, à droite Jimmy Briand, en pointe Bafé Gomis et Licha perché plutôt vers la gauche. Yoann Gourcuff, lui, est au centre du dispositif et de toutes les attentions. Son début de match est d’ailleurs encourageant. Disponible, serviable, il claque dès la troisième minute un bel enchainement poitrine-volée, capté par un autre Yoann, Thuram celui-ci, le cousin de Lilian et gardien de l’ESTAC.
Trois minutes plus tard, nouveau signe de Gourcuff, vers son banc cette fois, et beaucoup moins encourageant. Le meneur, en voulant récupérer son propre ballon perdu, s’est fait mal au genou droit dans un choc avec Benjamin Nivet. Après un léger moment de flottement, la décision tombe et le meneur va quitter l’aire de jeu. Douzième minute de jeu, Gourcuff est couché sur le dos, le visage caché dans ses mains, peiné par la douleur au genou, et sans doute plus encore par celle de devoir laisser sa place et une nouvelle fois passer sa chance. Car ce match devait confirmer les bonnes dispositions de Gourcuff, ses efforts pour revenir au top, sa forme et son jeu retrouvés. Hélas, le sort en a encore une fois voulu autrement pour lui, et ce premier match de la saison à Gerland a surtout confirmé sa fragilité.
Il va falloir faire avec, ou plutôt sans
En attendant de connaître son indisponibilité – les kinés craignent une torsion -, une chose est certaine : les bâtons adorent se glisser dans ses roues et le destin lui mettre des coups. Comme vient en témoigner cette nouvelle blessure le jour même où L’Equipe faisait sa une sur son bel été. Il fait toujours aussi beau sur Lyon, mais le soleil est maintenant de plomb et l’ambiance un peu pareil. Le match continue sans Yoyo, mais avec Clément Grenier (qui du coup va peut-être pouvoir oublier cette histoire d’échange à Nice avec Jérémy Pied pour Monzon…) en position de meneur de jeu. Le système en 4-2-3-1 est conservé ; Lyon continue de dominer son adversaire. Les hommes de Jean-Marc Furlan sont acculés dans leur camp et, autour de Fofana et Gonalons, ceux de Garde s’appliquent à bien faire circuler le ballon sur la largeur. La possession est pour eux, à près de 70%. Mais Gomis, même à deux mètres de la ligne de but, sait toujours se montrer maladroit, ratant une belle occasion de but suite à une forte tête de Gonalons.
Les Lyonnais vont devoir penser à concrétiser, mais leur emprise sur la rencontre est totale. Leur base arrière tient l’adversaire comme le jeu, et quand c’est nécessaire, comme devant Bahebeck (la principale menace troyenne), Dabo et Fofana viennent faire le retour en plus. Mais même quand tout a l’air de bien se passer, l’OL sait se mettre en danger tout seul. Comme lors de cette mise en place offensive où Gomis balance un peu sa remise vers l’arrière. Là, Cris patauge son contrôle et offre une occasion toute faite à Obbadi, qui file rater son face à face avec Lloris. Entorse de Gourcuff, possession de balle, occasion ratées, maladresses dans le dernier geste, perte de balle, duels gagnés par Lloris et frayeurs évitables : en une mi-temps, c’est toute la saison passée de l’an dernier qui vient d’être résumée. Et l’image de la nouvelle ne semble pas vraiment inédite. Tout rouge, Cris est agenouillé sur la pelouse. Le Policier n’en peut plus. La chaleur semble le faire atrocement souffrir. Le rythme d’un match de Ligue 1 également.
La Bastos de Michel
La seconde mi-temps à peine entamée, Cris est trop court sur un centre de N’Sakala, mais pas Bahebeck qui vient fusiller Lloris. En plus d’être blessé, le Lyon est maintenant mené. C’est le moment que choisit son fauve, Lisandro, pour aller chercher un pénalty qu’il aurait déjà pu provoquer en première mi-temps. Licha se charge lui-même de gâcher son péno, repoussé par Thuram. Mais sur le corner de Grenier, Gomis trouve le cadre et égalise de la tête. Le match s’équilibre au milieu du terrain où un certain Tiago fait beaucoup de bien non à l’OL, mais à son ESTAC d’adversaire. Briand laisse sa place à Bastos. Premier centre du Brésilien, premier corner obtenu. Repoussé par la défense adverse. Second corner, tête de Cris contré sur sa ligne par un défenseur troyen, le ballon revient vers Bastos qui claque un retourné, un vrai, avec le dos parallèle au sol au moment de la frappe. Superbe. 2-1. Deux buts encaissés sur corner par Troyes, et deux buts de joueurs dont l’OL cherche à se séparer. Reste à savoir si leurs buts vont faire changer d’avis le Président Aulas, ou au contraire le pousser encore plus à vendre des joueurs qui viennent de confirmer leur valeur…
Nouvelle pause rafraîchissement à la mi-temps de la mi-temps. Derrière, énorme savate de Faussurier sur Cris, rouge quelque peu sévère de monsieur Millot. Le plan de jeu de Furlan vient de voler en éclats. D’autant que juste avant l’expulsion, il venait d’effectuer un changement (Bettiol pour Nivet). Malgré la chaleur, les coups du sort, les maladresses de Gomis et le souffle court de Cris (sorti à la 83è pour Bisevac), Lyon a su se rendre le match facile ; Licha puis Gomis y allant même de leur petit rafraichissement en fin de match. 4-1, c’est plié. Toutefois, de cette victoire résultent plus de questions – quel schéma de jeu sans Gourcuff ? Quel homme fort ? Quel avenir pour Grenier, auteur d’une très bonne partie ? Voire pour Bastos et Cris ? – que de réponses pour l’OL. Mais une certitude pour finir : les vieux n’aiment définitivement pas la chaleur. Même s’ils sont brésiliens.
Par Simon Capelli-Welter