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Lyon, parole à la défense
Par Kevin Charnay
Depuis le début de la saison, l’Olympique lyonnais pédale dans la semoule en défense et donne l’impression que la moitié des défenseurs du groupe peuvent à tout moment coûter un but.
Les rares satisfactions :
Emanuel Mammana Quatre matchs complets ont suffi pour prouver que l’Argentin était le meilleur défenseur central de l’Olympique lyonnais. Ses performances majuscules contre Lorient et surtout contre Saint-Étienne pour son premier derby ont rappelé un certain Edmilson, notamment dans sa capacité à jouer propre et à balancer des transversales millimétrées sur chaque relance. Suffisant pour convaincre tout le monde qu’il était, de loin, le meilleur défenseur central de l’effectif. Tout le monde, sauf le principal intéressé, Bruno Génésio, qui l’a replacé sur le banc contre Guingamp et qui estime qu’il « alterne des bonnes choses et des moins bonnes choses. Ça reste un très jeune joueur qui découvre un autre football, un autre pays, une autre culture, une autre langue. Il n’a que vingt ans et il a besoin d’un temps d’adaptation peut-être supérieur à ce que l’on pouvait penser. » Une fois qu’il sera véritablement installé, un premier pas sera fait vers la solidité de l’arrière-garde lyonnaise.Rafael Même si ses qualités défensives sont toujours sa faiblesse, le Brésilien fait largement le boulot dans son couloir droit, surtout dans le 3-5-2 de Bruno Génésio, où il semble être le seul latéral de l’OL capable d’offrir des solutions offensives. Une qualité essentielle dans ce système. En plus, Rafael est un type bien. Comme l’a révélé L’Équipe il y a quelques jours, Rafael a refusé d’être rémunéré lors de sa longue période d’indisponibilité en 2015, préférant reverser son salaire pour payer le robot qui arpente le Parc OL pour permettre à des enfants malades de suivre le match et parler aux joueurs dans les conditions du direct. D’ailleurs, ce serait bien pour l’OL que le Brésilien en finisse définitivement avec les pépins physiques.Emanuel Mammana vs Lorient (Best of) pic.twitter.com/l6npzlRv0Y
— Loka #CDC (@lokakilOL) 25 septembre 2016
Ils sont égaux à eux-mêmes :
Nicolas Nkoulou Plus les saisons filent, plus il semble loin, le Nicolas Nkoulou de l’AS Monaco, future pépite du championnat de France, pisté un temps par le FC Barcelone. Sur la lancée de ses dernières années compliquées du côté de l’Olympique de Marseille, le Camerounais peine à convaincre entre Rhône et Saône. Celui qui devait sécuriser techniquement la charnière lyonnaise semble toujours à la limite de la boulette. « Il vient d’arriver et il a eu une préparation tronquée, car il a eu besoin de renforcer son genou. Il n’est pas à 100% de ses capacités, mais il joue à l’expérience. Je pense qu’il a une bonne marge de progression quand, physiquement, il va retrouver son niveau. Avec le temps et l’enchaînement des matchs, on va retrouver le défenseur qu’il a été à Monaco et Marseille » , tente de rassurer Bruno Génésio. Malheureusement, plus personne n’y croit. Mapou Yanga-Mbiwa « Mapou Yanga-Mbiwa, la-la-la-la-la. » C’est sympa, mais le mirage vient de se dissiper. À la fin de la saison dernière, l’Olympique lyonnais pensait avoir retrouvé le vrai Mapou Yanga-Mbiwa, solide dans les duels et pas si dégueulasse à la relance. Mais finalement, plus le temps passe, plus l’on se dit que le vrai visage de l’ancien international français est celui qu’il affiche depuis la reprise du championnat. Retombé dans ses travers d’imprécision et de saute de concentration, Mapou fait figure de vraie erreur de casting. Difficile d’imaginer une défense sereine avec l’ancien Montpelliérain. Jérémy Morel Difficile d’en vouloir vraiment à Jérémy Morel. Au moment où il est arrivé à Lyon, même s’il sortait d’une grosse saison, sa première, sous Marcelo Bielsa, l’OL savait très bien à quoi s’attendre. Depuis le début de la saison, l’ancien Marseillais rend des copies en adéquation avec ses capacités. Plutôt rapide, très costaud à l’épaule, dans les duels et dans le jeu aérien malgré sa petite taille, volontaire et discipliné, il en garde malgré tout les mêmes défauts. Et malheureusement, ce sont les mêmes que Mapou et Nkoulou, à savoir sa propension à se trouer régulièrement et à relancer un peu n’importe comment. Maciej Rybus Habitué à jouer en tant que milieu latéral, le Polonais revient tout juste de blessure et montre logiquement quelques carences défensives, au niveau du marquage et du placement. « Concernant mes performances, j’estime que c’est du 50-50. Certaines étaient bonnes et d’autres non. En même temps, c’est normal, je viens de rejoindre l’équipe. Je me sentirai de mieux en mieux sur le terrain au fil des matchs » , a-t-il jugé récemment au micro d’OLTV. Mais à vingt-sept ans, la marge de progression du Polonais semble limitée.Les points d’interrogation :
Mouctar Diakhaby Auteur d’une très bonne performance en Ligue des champions contre la Juventus, Diakhaby semblait devoir régler tous les maux défensifs de l’OL. Mais le gamin a à peine vingt ans, et ce n’est pas aussi simple. Contre Guingamp, un match où il était censé confirmer tout le bien que les supporters pensaient de lui, il a coûté deux buts à son équipe. Le premier en remettant parfaitement le ballon dans la course de Jimmy Briand et le second en relançant directement dans les pieds de Lucas Deaux. Si le Franco-Guinéen a indéniablement du potentiel, il est impossible de dire pour l’instant dans quelle mesure il va l’exploiter. Christophe Jallet Le divin chauve de l’OL n’a pas refoulé les prés français depuis le Trophée des champions. Blessé au dos, Christophe Jallet a fait partie du groupe lyonnais une seule fois en Ligue 1, contre Dijon, et il n’est pas sorti du banc. À trente-deux ans, il est difficile de l’imaginer retrouver son niveau de jeu post-blessure. Devra-t-il se contenter d’un simple rôle d’homme de vestiaire ? Jordy Gaspar Toujours pas de contrat pro pour Jordy Gaspar, mais déjà un match de Ligue 1 et un match de Ligue des champions dans les jambes, contre Séville et Nice. Grâce ou à cause des blessures récurrentes de Rafael et Jallet, on devrait le revoir sur les terrains de l’élite cette année. Mais compliqué de jauger son niveau pour l’instant, même s’il semble très appliqué.
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