- Ligue 1
- J25
- Guingamp-Lyon (2-1)
Lyon ne redore pas son blason au Roudourou
Seulement quelques jours après avoir subi la colère de ses supporters, l’OL était en quête de rédemption à Guingamp ce samedi. Mais, trop fébriles et trop peu inspirés, les Gones concèdent leur dixième revers de la saison en Ligue 1 et laissent l’opportunité à leurs poursuivants de regagner du terrain sur leur quatrième place.
EA Guingamp 2-1 Olympique lyonnais
Buts : Diallo (30e) et Benezet (34e) pour Guingamp // Lacazette (10e) pour Lyon
À coups de banderoles virulentes et explicites, le message avait pourtant été adressé. Si la manière des doléances formulées par une partie du peuple lyonnais pouvait largement être remise en question, le fond ne souffrait aucune contestation. Trois jours après une large victoire obtenue contre Nancy (4-0) marquée par une vive contestation, l’Olympique lyonnais n’a pas répondu favorablement aux attentes des siens et est retombé dans ses travers en s’inclinant logiquement à Guingamp. Il devait être question d’honneur, de rébellion, de fierté. D’ambition et de blason redoré, aussi. Il n’y a finalement eu au bout qu’une sixième défaite essuyée à l’extérieur, la troisième consécutive. Parce que les maux rhodaniens, à la fois défensifs et offensifs, restent trop nombreux pour prétendre à davantage. Et c’est l’En Avant qui en a profité, ce samedi. Sans vraiment forcer, en plus.
Trois minutes et le bond en avant salvateur
Dans le tumulte médiatique qui a ébranlé l’institution lyonnaise ces derniers jours, Bruno Génésio, souffrant pour ce déplacement en Bretagne, avait appelé à l’union sacrée : « L’ambiance générale doit s’apaiser si on veut vivre une fin de saison excitante. » Une sérénité qui doit passer par un succès au Roudourou. Les Gones, contraints de composer sans Valbuena (blessé) et Tolisso (suspendu), s’appuient donc sur les retours de Diakhaby et Ghezzal dans le onze titulaire, tandis que Tousart est reconduit au milieu au côté du capitaine Gonalons. En face, Antoine Kombouaré laisse choir son 4-4-2 aligné à Marseille et couche un 4-3-3 plus modulable. Kerbrat remplace Sorbon en défense centrale, le milieu s’articule autour du trio Diallo-Didot-Deaux et Benezet honore sa première titularisation cette saison en championnat. Les compositions de chaque équipe laissent deviner des intentions louables. Sauf que l’entame s’avère plus que timide et poussive de part et d’autre. Les approximations techniques s’amoncellent, les duels sont légion dans l’entrejeu et la paire Diakhaby-Yanga-Mbiwa écope de deux cartons jaunes. Et alors que les débats n’accouchent de rien de concret, Lacazette choisit de sortir de sa boîte. Profitant d’une feinte subtile de Fekir à l’entrée de la surface, l’attaquant enroule superbement sa frappe qui bat Johnsson. Au passage, il signe une troisième saison d’affilée à minimum vingt buts en L1, devenant le premier joueur à réaliser cette performance depuis Pauleta et le premier Français depuis Papin. L’OL, qui évolue très bas, pense être lancé face à une équipe guingampaise éprouvant de grandes difficultés à poser son jeu. Mais la quiétude lyonnaise n’est que de façade et l’édifice va se fissurer en à peine trois minutes. Sur la première occasion franche de l’En Avant et un contre express, Diallo égalise. Avant d’être imité dans la foulée par Benezet qui, auteur d’une tête sur un centre de Salibur, punit les largesses défensives des Gones. Et ce ne sont pas les timides réactions de Tousart ou de Ghezzal (45e) qui esquissent un début de révolte juste avant la pause.
L’OL, ce lion endormi
Au retour des vestiaires, Gonalons est le premier à secouer les siens, mais sa reprise du gauche passe de peu au-dessus (53e). Le jeu lyonnais manque toujours autant de fluidité, et son arrière-garde semble proche de céder sur chaque offensive bretonne. Alors Gérald Baticle fait sortir un Ghezzal quelconque pour laisser place à Depay. Entreprenant dès sa première prise de balle, le Néerlandais déclenche une première étincelle sur une frappe du droit qui passe non loin du cadre (68e). Ce qui a au moins le mérite de remettre du rythme. Recroquevillés dans leur camp, les Guingampais subissent les vagues adverses. Mais celles-ci sont plus que timides. Hormis une tête mal ajustée de Diakhaby sur corner (75e), les offensives franches sont plus que rares. Une main de Deaux dans la surface est tout proche de faire tout basculer (83e), mais l’arbitre Frank Schneider ne siffle rien. L’occasion est passée pour les Lyonnais et Briand se paye même le luxe de gâcher une balle de troisième but dans le temps additionnel (90e+3e). Après une série de six matchs sans succès en championnat, Guingamp repart de l’avant. Les Lyonnais, eux, sont encore loin de réussir leur opération réconciliation.
Résultats et classement de la Ligue 1Par Romain Duchâteau