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Lyon, Monaco, OM, Rennes : ce qu’il faut retenir du tirage au sort des clubs français en C3 et C4
Il n'y a pas que la Ligue des champions dans la vie, il y a les autres compétitions européennes aussi. Ce vendredi midi, les quatre clubs français engagés en C3 et C4 ont découvert leur menu pour les huitièmes de finale à venir. En Ligue Europa, la rivalité franco-portugaise sera à l'honneur avec un FC Porto-Lyon et un Braga-Monaco. Dans la toute nouvelle Ligue Europa Conférence, l'OM ira se frotter au FC Bâle pendant que le Stade rennais poursuivra son histoire d'amour avec l'Angleterre en découvrant Leicester.
FC Porto-OL : les Dragons pour Lyon
Attention à ne surtout pas sous-estimer le FC Porto sur les bords du Rhône. Dans les faits, c’est tout simplement le 8e de Ligue 1 qui s’apprête à rencontrer le leader absolu du championnat portugais. Le parcours des Dragões est même effrayant puisqu’ils sont toujours invaincus après 23 journées (20 succès, 3 nuls), alors que Sérgio Conceição a récemment égalé le record de victoires consécutives détenu par André Villas-Boas, sans parvenir à le battre à cause d’un nul sur la pelouse du Sporting, tenant du titre et dauphin du FCP. Le menu n’a en revanche pas été le même sur la scène européenne, avec une 3e place dans le groupe de la mort de la Ligue des champions (Atlético de Madrid, Liverpool et AC Milan). Et donc un barrage corsé, mais remporté contre la Lazio (2-1, 2-2).
Alors, comment rassurer les Gones ? En tout cas, pas avec l’historique entre les deux équipes. Lyon n’a jamais battu le FC Porto en quatre matchs (3 défaites, 1 nul) et on se souvient du quart de finale de Ligue des champions gagné par la bande à Mourinho, Maniche et Deco (2-0, 2-2) l’année du sacre de 2004. Aujourd’hui, les joueurs de l’époque sont à la retraite, mais les ouailles de Peter Bosz devront se méfier de Toni Martinez, Mehdi Taremi, Uribe, Ruben Semedo, Pepe et compagnie. La tâche s’annonce immense pour l’OL, qui se déplacera dans le mythique Estádio do Dragão le 9 mars (oui, le mercredi soir, en mode C1) et recevra à la maison une semaine plus tard. Un défi de taille contre le double vainqueur de la compétition (2003, 2011), mais également une mission pour le FC Coefficient UEFA, la France bénéficiant encore d’une petite avance sur le Portugal (57 081 contre 51 382). Cocorico !
Braga-Monaco : une histoire de rochers
Sur le papier, l’AS Monaco a hérité du tirage jackpot. Les gars de la Principauté auraient pu se retrouver face à Barcelone, le Betis, le Séville FC ou encore l’Atalanta, ils se frotteront finalement à Braga. Les Arcebispos ont pourtant dû batailler pour glisser leur papier dans un saladier made in UEFA à Nyon. Après avoir terminé à la 2e place d’une poule composée de l’Étoile rouge de Belgrade, Ludogorets et Midtjylland, Braga s’est qualifié au bout du suspense ce jeudi soir en rattrapant son retard contre le Sheriff Tiraspol de Sébastien Thill (0-2, 2-0), puis en s’imposant lors de la séance de tirs au but (3-2 aux TAB). La mission de Philippe Clement sera très simple : réussir à contrarier le traditionnel 3-4-3 de Carlos Carvalhal, un coach né à Braga, et ne pas se faire transpercer par des joueurs comme Iuri Medeiros ou Abel Ruiz, la pépite venue du Barça et bien connue des amateurs de Football Manager (bon, il pèse seulement 2 pions en 28 apparitions cette saison, soyez rassurés).
Autre chose ? Oui, la cellule data de l’ASM pourra rapidement constater que les Portugais savent se montrer dangereux, comme en témoigne leur deuxième place au classement des xG cette saison en C3 (15,6 pour 14 buts), mais également que les copains de Vitinha sont les spécialistes pour concéder des penaltys (5 déjà en Ligue Europa). Reste que Monaco ne garde pas un très bon souvenir de ses voyages lusitaniens, avec deux défaites contre Benfica en 2014 (1-0) et le FC Porto en 2017 (5-2), sans compter une finale de C1 perdue contre ces mêmes Dragões en 2004. Pire encore, les clubs portugais ont historiquement un avantage conséquent sur ceux de l’Hexagone. Le bilan ? Six petites victoires françaises en 35 matchs, dont trois subies contre le PSG version QSI. Reste que l’actuel 4e de Liga Nos ne doit pas être une montagne pour les hommes du Rocher, qui pourront d’ailleurs visiter le superbe Estádio Municipal de Braga construit… dans la roche. Même pas peur, n’est-ce pas madame l’UEFA ?
#UELDraw Ça va passer pour l’@AS_Monaco… pic.twitter.com/ZDwJsDkBVT
— L’UEFA ?? (@UEFAcom_fr) February 25, 2022
OM-FC Bâle : le timing parfait
Une première pour l’OM ! Si le club phocéen avait déjà rencontré plusieurs clubs suisses dans sa riche histoire européenne, il n’avait jamais croisé la route du FC Bâle. Merci à la Ligue Europa Conférence pour cette affiche inédite, merci aussi à l’Albanais Altin Lala, qui a gâté l’OM en lui présentant un adversaire abordable. D’abord pour les supporters, qui pourront se déplacer en Suisse en nombre au Parc Saint-Jacques (quel blase) lors du match retour, le 17 mars. Ensuite d’un point de vue sportif. Sans aucune prétention, il est légitime de penser que l’équipe de Sampaoli enfilera le costume du favori à l’occasion de cette double confrontation.
Si les Rouge et Bleu ont tranquillement assuré la première place d’un groupe facile en C4, avec notamment Qarabağ (0-0 à l’extérieur et 3-0 à la maison), sorti par l’OM en barrages, ils sont dans le dur depuis de nombreuses semaines en championnat. Avec seulement trois victoires depuis le 30 octobre, le FCB pointe à la 3e place au classement, à égalité avec les Young Boys et à dix unités du FC Zürich, le leader. Résultat : Patrick Rahmen a été remercié par le club suisse cette semaine et c’est le jeune espagnol Guillermo Abascal, 32 ans, qui assurera l’intérim jusqu’à la fin de saison. Le timing est parfait pour Marseille, qui n’aura en plus pas à se soucier d’Arthur Cabral, l’attaquant brésilien transféré à la Fiorentina cet hiver. Une chance quand on sait que le bonhomme de 23 ans a marqué 27 fois en 31 matchs avant d’être cédé contre 14 millions d’euros. La défense phocéenne pourra cependant surveiller Dan Ndoye, prêté par Nice, ou bien Liam Millar, débarqué de Liverpool cet été.
Leicester-Rennes : les Bretons et l’Angleterre, acte IV
À ce rythme, le Stade rennais va bientôt pouvoir poser sa candidature pour rejoindre la Premier League. Depuis son retour dans les compétitions européennes lors de la saison 2018-2019, le club breton ne cesse de croiser le chemin des Anglais. Après Arsenal en 2019, Chelsea en 2020 et Tottenham en 2021, le SRFC va pouvoir se détacher de Londres pour se rendre à une centaine de miles plus au nord, à Leicester, dans la région des Midlands de l’Est. Une routine pour les supporters rennais, qui connaissent la route pour traverser la Manche et peuvent déjà se frotter les mains à l’idée de descendre quelques pintes au plus grand marché couvert d’Europe.
Une belle perspective, mais sportivement, Rennes aurait pu espérer mieux que l’équipe de Brendan Rodgers, légèrement effrayante sur le papier : Kasper Schmeichel, Youri Tielemans, James Maddison ou bien sûr Jamie Vardy, qui devrait faire son retour pour la double confrontation contre les Bretons après deux mois d’absence. Reste qu’en championnat, Leicester est coincé dans le ventre mou du classement, à la 12e place, avec trois matchs de retard, mais déjà un retard important sur les places européennes. De quoi donner un peu d’espoir à Bruno Genesio, qui n’a perdu aucun de ses cinq matchs disputés contre des clubs anglais sur le banc (3 victoires, 2 nuls). Pep Guardiola peut faire passer le message aux Foxes : c’est très loin d’être gagné.
Par Clément Gavard