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Lyon-Marseille : la cible Dimitri Payet
Venu à Lyon pour croiser le fer avec son meilleur ennemi et donner de l'amour pendant 90 minutes, Dimitri Payet n'en a passé que deux sur le terrain... Avant de devoir rentrer à l'infirmerie, après avoir reçu une bouteille en plein sur le crâne. Une triste habitude pour le Réunionnais, qui symbolise malgré lui le bourbier actuel dans les tribunes de Ligue 1.
On s’en léchait déjà les babines : Dimitri Payet face à Lucas Paquetá, les deux meneurs de jeu des Olympiques à leurs sommets en ce moment, face à face au Parc OL en prime time ce dimanche soir. Mais d’étincelle, il n’y a pas eu, les deux virtuoses ayant à peine eu le temps de tâter le cuir avant que Ruddy Buquet ne soit obligé de mettre fin à la rencontre après moins de trois minutes de temps de jeu effectif. Juste le temps pour Payet de recevoir en pleine figure un bon 25 centilitres de Cristaline, alors qu’il s’apprêtait à tirer le premier coup de pied de coin de la rencontre. Le maître à jouer marseillais les aime, d’habitude, ces ambiances : ce n’est pas son premier Olympico, et il est même peut-être l’homme qui, aujourd’hui, représente le mieux l’esprit de cette affiche devenue si particulière. Rompu à ce mélange de rivalité sportive et de fierté entre deux des plus grosses métropoles du pays, il avait très bien senti l’animosité qui descendait des tribunes à son encontre et restait sur ses gardes au moment de se diriger vers le point de corner. Mais il ne s’attendait certainement pas à un choc aussi violent.
« Il est touché psychologiquement »
Le 22 août dernier, à l’Allianz Riviera, c’était déjà lui qui avait été la victime de la bêtise niçoise. Dans le dos. Encore une fois alors qu’il ne regardait pas. Encore une fois au coin du terrain. Le même procédé, aussi triste que basique. Cette fois-là, sous le coup de la colère, le Réunionnais n’avait écouté que son instinct et avait mis le feu aux poudres en procédant à un retour à l’envoyeur. Ce qui, de toute évidence, n’avait rien d’une bonne idée. Ce coup-ci, si tant est que Payet n’avait pas retenu la leçon, la gravité de l’incident ne lui a même pas permis de riposter. Retourné aux vestiaires avec une couche de glace sur le crâne, il a dû se demander ce qu’il avait bien pu commettre pour mériter un tel traitement aux quatre coins de l’Hexagone.
Comme si cela ne suffisait pas et que l’esprit du jeu ainsi que l’image de l’Olympique lyonnais n’avaient pas déjà été assez salis en tribune, Payet est rentré en essuyant de gentils noms d’oiseau au moment où faire profil bas aurait été plus opportun. Artisan de l’excellent spectacle offert sur les pelouses de Ligue 1 depuis l’entame de cet exercice 2021-2022 et revenu au sommet de son art à 34 ans pour le plus grand plaisir du peuple marseillais ou des gens qui savent apprécier le football raffiné, l’ancien Nantais est pourtant devenu une cible privilégiée pour certains sombres personnages qui garnissent les tribunes. Pire : son sort n’a pas semblé inquiéter grand monde ce dimanche, alors que les instances (voire l’OL) poussaient cyniquement pour que cette rencontre reprenne. « Je suis rentré dans le vestiaire, il est touché psychologiquement, ce n’est pas normal, a expliqué le président Pablo Longoria, sur Prime. Et ça touche tout le monde, c’était un peu violent pour lui. » Voilà comment le numéro 10 a vu son rendez-vous olympien être gâché dès les premiers frissons, lui qui avait pour sûr coché cette date depuis belle lurette. Le foot a encore perdu ce soir, et Dimitri Payet en est certainement l’un des plus abattus.
Par Jérémie Baron