Lyon marche au 56k

Premier constat, qui tient de l’évidence : l’Olympique Lyonnais ne s’est pas trompé en embauchant Lisandro Lopez pour 24 millions d’euros. On le savait déjà, mais on se rassure comme on peut. On a suffisamment, sur ce site, douté de la rentabilité d’un tel investissement et de la qualité de l’Argentin avant le début de la saison pour ne pas reconnaître que les dirigeants lyonnais ont eu une fois de plus du flair. Lyon tient là un avant-centre labellisé Champions League, ça ne fait aucun doute. Ajouté à un gardien d’exception, ça peut faire sacrée colonne vertébrale. Sauf qu’en ce moment, Lyon a la scoliose. Il n’y a guère que son portier et son numéro neuf qui savent se montrer décisif actuellement. Et quand un gardien brille trop, c’est en général révélateur de la mauvaise santé d’une équipe. Amputée de Toulalan, écarté des terrains pour cause d’adducteurs en vrac, la formation rhodanienne évolue pour le moment à des années-lumière de ce que son classement peut laisser supposer.

Lyon patine, Lyon piétine

Les Gones viennent d’enchaîner trois résultats nuls et restent sur une nouvelle semi contre performance à domicile face aux Rennais dimanche soir, tout juste sauvée par un coup franc limpide de Lisandro. Pire, ils n’ont plus gagné à Gerland depuis la septième journée. Les hommes de Puel ont du mal à faire le jeu, c’est un constat. Autre témoin de la fébrilité actuelle des septuples champions de France, la faiblesse chronique de leurs entames de match. Qui se souvient aujourd’hui de la dernière grosse première période des Lyonnais ? La dernière fois que les coéquipiers de Govou sont rentrés aux vestiaires en menant au tableau d’affichage, c’était lors de la huitième journée et un déplacement à Lens. Une éternité. Là où ses devancières arrivaient souvent à faire la différence avant le repos et à se rendre les matches faciles, le Lyon de Claude Puel réagit plus qu’il n’agit.

Le turn-over en question ?

Principale raison avancée pour expliquer la mauvaise passe actuelle de l’Olympique Lyonnais, le turn-over instauré par son entraîneur. S’il est trop tôt pour juger de cette stratégie, dont on ne pourra évaluer l’efficacité que dans le money time du championnat, l’équipe apparaît aujourd’hui en manque de repères. Trop de joueurs changent d’un match à l’autre, et certains ne jouent jamais deux matches d’affilée au même poste. Manquerait plus que Vercoutre joue un match sur deux…

Dans ce brouillard, Jean Michel Aulas a tenu à rassurer son monde ce matin dans L’Equipe : « J’ai une grande confiance dans l’effectif, les joueurs ont progressé individuellement et collectivement. On va faire une grande saison : on est plus forts physiquement, on a mangé notre pain noir sur les blessures et le calendrier international va enfin nous laisser tranquilles. Je suis confiant » . Un optimisme finalement de rigueur car malgré tout, Lyon est deuxième du championnat, et va bien finir par se réveiller. De quoi faire regretter à ses concurrents de ne pas avoir distancé les Gones quand ils en avaient l’occasion ? Premiers éléments de réponse le 13 décembre prochain, avec la visite du leader bordelais à Gerland.