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- Ce qu'il faut retenir de la 24e journée
Lyon, l’OM et Paris, un coup pour rien
Des favoris qui se neutralisent, des petits qui se rebiffent, et un arbitrage toujours plus controversé : la Ligue 1 respecte encore certains de ses standards. Et la 24e journée n'y a pas échappé.
Devant, c’est nul
Ce week-end devait être celui de tous les chambardements : Lyon qui creuse l’écart, le PSG qui s’installe sur son trône, l’OM qui profite de cette confrontation pour chiper la couronne… Finalement, la nique entre les trois concurrents n’aura apporté ni plaisir ou bouleversement. Côté marseillais, la situation est paradoxale. Toujours à portée, les petits cramés de Bielsa ne rassurent pas dans le jeu et voient se déliter semaine après semaine leur attaque si prolifique en début de saison. Entre coups de sang et crises d’égo, il a fallu qu’Ocampos, fraîchement débarqué pour redynamiter le tout, glisse sa patte face à Rennes pour glaner le point du nul. Décevant de la part d’une équipe qui avait tant enchanté, et surtout à la vue du résultat du choc entre l’OL et le PSG. Un match étrange, globalement dominé par le PSG, mais dont le talent est ressorti lyonnais, notamment grâce à cette action limpide conclue par Njie. D’autant qu’à Paris, beaucoup d’éléments semblent faire défaut. La défense perd trop de ballons faciles, le milieu marche au ralenti, tandis que Cavani tente de battre le record d’occasions manquées établi par Thierry sur le terrain municipal de Pouilley-les-Vignes un soir de mars 95. Finalement, cet OL-là, qui doit encore récupérer son arme fatale nommée Lacazette, serait le mieux préparé pour l’assaut final. En espérant que l’attaquant des Gones soit l’homme de tous les chambardements.
Le résumé d’OL-PSG Et ses notes Le résumé de Rennes-Marseille
Vous avez manqué Saint-Étienne – Lens et vous n’auriez pas dû
C’est un fait : Lens joue bien. Mais Lens souffre d’un mal : celui de défendre comme une chèvre à l’agonie. Une dualité qui se ressent au niveau comptable, et qui a trouvé sa meilleure expression lors de la rencontre face aux Verts. Courageux, les Nordistes ont su refaire un retard de deux buts (dont l’un inscrit par N’Guemo d’une frappe que l’on n’imaginait pas sortir de ses pieds) et même repasser devant Sainté à moins de 15 minutes de la fin. Mais voilà, Lens ne conjurera pas le sort de suite. Sur une dernière faillite à l’arrière, Mevlüt Erding a pu se la jouer MVP et sortir un point d’un Chaudron inquiété par la remontée. Un spectacle rafraîchissant, mais qui n’arrange personne, puisque Sainté a manqué l’occasion de larguer Monaco, tandis que les Lensois pleins de vie n’arrivent pas à s’extirper du fond du panier. Presque une hérésie, mais une réalité cruelle.
Le résumé d’une avalanche de buts
La polémique de la machine à café : Clément Turpin est-il un juge sévère ?
Rarement rencontre n’avait provoqué autant de commentaires à propos de l’arbitrage avant son déroulement. Force est de constater qu’elle le fera après. En ordonnant de retirer le penalty manqué par Zlatan Ibrahimović, Clément Turpin a nourri la bête. Une bête déjà mise en bouche par les déclarations d’Hubert Fournier et définitivement rassasiée après cette décision pour le moins contestable. Qu’elle soit motivée par l’entrée prématurée de Bedimo dans la surface ou l’avancée de quelques centimètres de Lopes devant sa ligne, rien ne semble pouvoir légitimer l’initiative de l’homme en jaune. Car si les supporters parisiens s’érigeront en éminents juristes, intransigeants quant au respect des lois, les plus lucides constateront que la jurisprudence en la matière ne conduit que très rarement à un tel jugement. Mais pour Clément Turpin, se faire le garant d’une stricte interprétation de la loi était visiblement plus important. Un choix dont l’opportunité laisse à désirer dans ce contexte.
L’analyse définitive : Caen est en plein trip
Depuis plus d’un mois, la Ligue 1 est une ode à la vieillesse glorieuse. Et celle-ci porte un nom : Julien Féret. Une barbe de trois jours et des pieds brillants, qui permettent au club normand de déposer peu à peu ceux qui les imaginaient encore hier en victimes expiatoires. Face à Toulouse, la passe de 4 a été réussie, avec un duo Privat-vieux briscard qui n’en finit plus de faire remonter Caen au classement. Certes, les deux réalisations doivent beaucoup à un Ahamada placé sous neurasthénique et à un Yago maladroit. Mais à l’image de Lens, les succès en plus, Caen a décidé de s’en sortir en jouant, alignant notamment près de 5 joueurs à vocation offensive face au TFC. Dont un magicien, nommé Julien Féret.
Le top 5
– Jonas Lössl (Guingamp) : Bon sur sa ligne, solide dans les airs, pas Malössl. Et cornichon de choix.- François Kamano (Bastia) : Un lob qui touche à la perfection contre Metz (2-0). Kamano, un homme pas like you. – Raphael Guerreiro (Lorient) : Le plus beau pied guesh de la Ligue 1. – Nolan Roux (Lille) : Buteur à Montpellier (1-2). Rare, donc notable.- Lamine Gassama (Lorient) : Gassama abandonne Lamine pour l’exter’ face à Reims (1-3). Un régal.
Ils ont dit
– « Il n’a pas à me parler comme ça. Fils de pute va ! » Thauvin a de la suite dans les (courtes) idées lorsqu’il répond à Dimitri Payet.
– « Ça fait une heure et quart que t’es insupportable, arrête-toi un moment, ça va maintenant !
– Tu me parles du rôle d’éducateur à moi ? Oh ! – Dégonfle un peu ton citron. »
Nouvelle semaine de Dupraz, nouvelle pensée de Pascal. Et c’est le gesticulant Willy Sagnol qui mange.
– « L’arbitre a peut-être arbitré en fonction de la qualité extraordinaire d’Anthony. Il vaut mieux en sourire qu’en pleurer, mais des fois on a envie de pleurer. » Jean-Michel Aulas et les larmes d’un nul.
– « Je regrette le but refusé à Carlos Eduardo, il était magnifique et aurait changé beaucoup de choses devant une équipe de Nantes qui ne se déforme pas, qui ne donne rien et qui n’a pas eu une seule occasion. » Claude Puel qui aurait préféré affronter de la pâte à modeler.
– « C’est toujours un plaisir de revenir à la Mosson. On retrouve des amis avant le match, on a eu un petit titre, en 2012 je crois, y a des gens qui s’en souviennent un petit peu, tout le monde n’était pas content que je parte… » René Girard se rappelle du bon vieux temps à Montpellier.
La stat
842 minutes, et une fin de série d’invincibilité pour Subašić contre Guingamp (1-0). Face à Dorian Lévèque et son chignon, la pilule passe mal.
Par Raphael Gaftarnik