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Lyon, l’Olympique cool

Par Serge Rezza
Lyon, l’Olympique cool

Depuis sa défaite à Montpellier, les Lyonnais ne visent plus vraiment le titre. En revanche, à Marseille, l’OL luttera plus que jamais pour cette place de troisième qu’ils ont en tête. Pas forcément en favori au vu des limites affichées ces derniers temps, mais avec cette tranquillité qui dresse en creux son portrait. Et celui de son entraîneur.

Une éternité qu’on n’avait pas retrouvé l’OL engagé dans les quatre compétitions en cours au moment d’entamer février. Même en 2007, dernier exercice en date de vampirisation du championnat, le club avait trouvé le moyen de se faire sortir en Coupe de la Ligue quinze jours plus tôt. Reste que la comparaison avec les années de domination ne saurait aller plus loin. Car si les Lyonnais ont fait la démonstration de Zagreb à Lorient de leur mental à toute épreuve au moment de renverser les situations les plus compromises, il ne faudrait pas non plus se bercer de vaines illusions, à commencer par la Ligue 1 qu’ils s’apprêtent à retrouver pour un sommet olympique au Vélodrome. Suffit juste de s’arrêter au seul bilan comptable qui a si souvent permis de mesurer la valeur des équipes lyonnaises : avec plus de dix points de retard sur la tête et déjà sept défaites au compteur, le miracle a ses limites que même le cœur vaillant de cet OL-là ne peut ignorer. Véritable cheville ouvrière des derniers exploits lyonnais en date, Maxime Gonalons s’est déjà chargé de situer les ambitions du moment en championnat : « Le titre, on n’y pense plus trop. Ce qu’on vise surtout, c’est la troisième place. » Un retour au principe de réalité que le milieu à tout faire et ses coéquipiers ont préféré entamer après leur défaite à la Mosson, le 14 janvier dernier.

Football d’anticipation

Un constat qui tranche surtout avec l’impression laissée par l’OL ces dernières saisons à chaque fois qu’il avait dû se délester un peu plus de son titre de club dominateur. Du vestiaire jusqu’à la direction, personne pour manifester quelque amertume ou agacement que ce soit. La preuve que l’OL aurait définitivement intégré sa nouvelle place sur l’échiquier de la Ligue 1, celle d’un club à la domination outrancière contraint de rentrer dans le rang ? Il est sans doute question de cela si l’on s’arrête à la stratégie sportive entamée en début de saison à travers la promotion de la formation et les recrutements à moindre frais. Mais il y a encore tout le reste, l’essentiel même : le football. Si l’on est encore bien en peine de savoir celui que pratiquent les Lyonnais dans l’alternance des systèmes – de 4-2-3-1 en 4-4-2 –, on a au moins appris une chose cette saison : jouer au foot à Lyon ne se réduit plus seulement à ce retour à une certaine esthétique, du 4-3-3 de préférence.

Il a bien été question de renouer avec cette tradition au moment d’installer Rémi Garde à la tête de l’équipe. Après tout, ce genre de promesse ne coûte rien, surtout lorsqu’il s’agit de contenter un public en mal d’ivresses après trois ans de grinta puélienne. Ces considérations, Rémi Garde a préféré les laisser à ceux qui ont bien voulu les annoncer, son président et les suiveurs. Au lieu de quoi, il s’est révélé en renouant avec un autre passé, à peine plus lointain, celui de joueur. Ou plutôt celui de milieu avec ce sens de l’anticipation au dessus de la moyenne, comme aime à le rappeler Bernard Lacombe : « Rémi était endurant, très technique, mais ce qu’il faisait n’était jamais compliqué. Il avait une bonne vision du jeu, il jouait simple, anticipait tout le temps. » (Libération) Du football d’anticipation donc qui relèverait de l’éthique plutôt que de l’esthétique et qui marque les choix qui se sont installés au sein de l’effectif lyonnais ces derniers temps.

Faire autre chose

Des choix qu’on a d’abord soupçonnés d’être menés par défaut, entre blessures et autres absences qui continuent de rythmer la saison lyonnaise, avant d’être confirmés. Au milieu, avec Maxime Gonalons plutôt qu’une recrue réclamée l’été dernier, ou avec Clément Grenier plutôt qu’un titulaire annoncé au poste de meneur – Ederson ou Gourcuff. En défense centrale plus récemment avec la confiance accordée à Samuel Umtiti chez lequel Rémi Garde retrouve « un sens de l’anticipation qui rappelle Patrick Müller » . Reste encore à ce petit monde à prendre la mesure de l’intensité des matchs de Ligue 1. Ce que racontent à leur manière les dernières prestations lyonnaises où le milieu et la défense ont pu paraître par instants bousculés (face à Dijon et à Lorient), voire étouffés (à Montpellier) à chaque fois que le rythme et l’impact physique sont montés d’un cran. Face à un collectif marseillais qui a renoué avec sa souveraine maîtrise dans ces deux registres, la jeune garde promet d’être mise à rude épreuve.

D’autant que Rémi Garde l’a promis, « il y aura une dimension physique dans ce match. Ce sera du niveau de la Ligue des Champions. On a les arguments pour répondre en essayant de faire autre chose. » Faire autre chose, Garde l’a appris plus que tout autre quand, sur une fin de carrière émaillée par les blessures à répétition, il lui a fallu trouver une autre place. Ce fut celle qu’il occupa à Arsenal, chargé d’assurer le relais entre un vestiaire avec vieux grognards et Arsène Wenger avec ses nouvelles idées. C’est à peu de choses près celle qu’il confie aujourd’hui à Cris, un rien à la ramasse sur le terrain, après avoir pris soin d’annoncer son intention d’installer à terme la paire Lovren-Koné en défense centrale. Une façon de rester fidèle à une certaine ligne de conduite où il est question de déléguer tout en responsabilisant – et d’éviter ainsi les écueils du puélisme et du doménéchisme. Faire autre chose, c’est aussi pratiquer cette forme de détachement face au football et aux mystères plus ou moins épais qui l’entourent à l’occasion. Une mise à distance plus qu’une mise à l’écart à laquelle est renvoyée Gourcuff depuis quelques matchs, histoire de retrouver ce semblant d’équilibre qui manque au meneur autant qu’au jeu lyonnais. Autrement dit, à défaut de pouvoir défendre une place dans la course au titre, il pourrait bien être question pour l’OL de défendre une certaine idée du cool.

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