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Lyon-Lille : Maxence Caqueret prêt à confirmer les promesses
Lyon n'a plus gagné à domicile face à Lille en championnat depuis octobre 2014. Pour enfin mettre fin à cette série noire, l'OL dispose d'un atout de choix : la forme merveilleuse de Maxence Caqueret. Le jeune milieu de terrain marche sur l'eau et ses adversaires depuis le début d'année.
Les souvenirs de l’été 2020 n’ont pas disparu, les promesses non plus. À cette époque où la Covid-19 était encore la préoccupation numéro un d’un monde partant à la dérive, Maxence Caqueret, 20 ans, s’était présenté à l’Europe du foot en brillant lors du Final 8 à Lisbonne face à la Juventus ou encore Manchester City. Et maintenant ? Après dix-huit mois passés à souffler le chaud et le froid, le Gone de cœur a mis derrière lui son début de saison décevant, pour ne pas dire catastrophique, pour se ressourcer et rappeler que l’été lisboète n’était pas seulement une parenthèse enchantée. Depuis le début de l’année 2022, Caqueret, qui a récemment fêté ses 22 piges, domine son sujet, c’est-à-dire l’entrejeu, et fait de nouveau le bonheur de l’Olympique lyonnais, dont il est un des tout meilleurs éléments.
Guimarães, miettes et Bleus
La forme du milieu de terrain aux cheveux laqués a quasiment fait oublier le départ précipité de Bruno Guimarães pour Newcastle. Oui, Tanguy Ndombele a posé ses valises entre Rhône et Saône entre-temps, mais, à l’image du match à Lens le week-end passé (1-1), c’est bien Caqueret le boss du milieu. Insatiable gratteur de ballons, expert en orientation du jeu, il recycle tous les déchets en pièces de luxe pour ses attaquants, qui ne lui rendent pas toujours la pareille. C’est sûrement le natif de Vénissieux qu’il ne fallait pas vendre cet hiver au risque de définitivement déséquilibrer une formation qui reposait déjà sur assez peu de valeurs sûres. Face à Lens, comme contre Nice, Marseille, Saint-Étienne, Paris et même lors de la débâcle à Monaco, il a survolé sa zone et n’a laissé que des miettes à ses adversaires. Les miettes en question ? Une poignée de relances osées, mais ratées, quelques dribbles dangereux non loin de sa surface ou des fautes peu utiles. Des toutes petites miettes, rien de plus. Il y a encore trois mois, cela pouvait constituer la mie et la croûte. Il ne manquerait plus qu’un peu plus d’efficacité devant le but pour devenir l’un des milieux incontournables du championnat français.
Son duo avec Ndombele a donc largement les moyens de faire taire la plupart des milieux de Ligue 1. À commencer par Lille, dès dimanche. Pas plus tard que mardi dernier, les Nordistes ont souffert dans l’entrejeu contre Chelsea. Sans pour autant comparer Caqueret et Ndombele à Kanté et Kovačić, Gourvennec a de quoi craindre une nouvelle défaite dans cette zone généralement capitale. L’ancien de Tottenham a d’ailleurs déjà connu les honneurs d’une convocation avec les Bleus (7 sélections), et Peter Bosz pourrait bien compter sur un double pivot entièrement international dans un futur proche. Serait-ce vraiment étonnant que les lèvres de Didier Deschamps prononcent le nom du numéro 25 lyonnais, le 17 mars lors de la prochaine liste ? Corentin Tolisso est absent, Adrien Rabiot, Jordan Veretout et Mattéo Guendouzi ne paraissent pas indéboulonnables. À quelques mois du Mondial, Caqueret fait partie des candidats potentiels aux Bleus derrière les tauliers, ce qui est déjà une petite victoire pour le Lyonnais.
Prolonge-moi, je te fuis
Avec un tel talent, l’OL s’assure d’avoir de la qualité au milieu pour les années à venir… Enfin, pas tout à fait. Son contrat prend fin à l’été 2023, et les négociations semblent au point mort. Caqueret et Aulas se livrent à une petite guéguerre dans les médias depuis quelques semaines. « Je lui ai déjà dit que je mettrais un point d’honneur à ce qu’il reste. On est en pleine négociation et quand ça se fait par presse interposée, ça coûte plus cher », expliquait le président de l’OL le 16 février dernier. Deux jours auparavant, Maxence Caqueret semblait bien pessimiste au micro de Canal + : « Honnêtement, je ne suis pas sûr d’être lyonnais la saison prochaine. » Que ce soit pour faire monter les enchères ou non, sa sortie a de quoi faire peur à l’état-major rhodanien. D’après L’Équipe, Lyon a proposé 150 000 euros mensuels à celui qui émarge pour l’instant à 60 000. Pas encore suffisant pour convaincre la pépite. Finalement, c’est bien Aulas qui résume le mieux l’importance de Caqueret dans le projet lyonnais : « Maxence est l’emblème de la jeunesse triomphante de l’académie. » Le patron de l’OL doit maintenant faire en sorte que celui-ci ne rejoigne pas ses petits copains Melvin Bard et Amine Gouiri pour faire les beaux jours de Nice.
Par Léo Tourbe