- Ligue 1
- J13
- OL-Lille (1-0)
Lyon-Lille : Laurent Blanc immaculé
Sous l'eau pendant la première période, les Lyonnais sont revenus des vestiaires bien plus entreprenants, ce dimanche soir contre le LOSC (1-0). Laurent Blanc a montré qu'il savait toujours coacher.
Il n’a donc pas oublié comment on ajustait une équipe à la mi-temps. Six ans après avoir quitté notre beau championnat, on pouvait légitimement se demander où en étaient les capacités de coaching de Laurent Blanc. Et il a parfaitement répondu ce dimanche en battant Lille (1-0). Pourtant, la première période a davantage montré que l’ex-technicien du PSG était en train de se faire marcher dessus par Paulo Fonseca. À la tête d’un LOSC qui sortait d’une série de trois succès consécutifs, le coach portugais a aligné son traditionnel 4-2-3-1. Un milieu dense qui a facilement étouffé l’entrejeu lyonnais, lequel n’a jamais su se défaire du pressing nordiste. Aucune occasion, Moussa Dembélé et Alexandre Lacazette sevrés de ballons, des passes latérales ou vers l’arrière : le trio Aouar-Caqueret-Mendes ne marchait pas, et Lyon se noyait. Heureux de voir le lob de Jonathan David heurter la barre, les Rhodaniens regagnaient les vestiaires en détresse respiratoire.
Le bon ajustement
Mais la pause a été absolument cruciale pour le match de l’OL avec l’entrée de Johann Lepenant, qui a remplacé Damien Da Silva, peut-être un peu court pour disputer plus de 45 minutes. C’est ce changement qui a chamboulé le scénario de la rencontre. Laurent Blanc a opté pour un 4-4-2 losange en gardant Thiago Mendes en sentinelle, plutôt que de le reculer en défense centrale où il évoluait sous les ordres de Peter Bosz. « On a beaucoup souffert en première période, dans l’utilisation du ballon notamment. Si vous ne maîtrisez pas le milieu de terrain, vous reculez et c’est plus compliqué d’attaquer parce que le but adverse est plus loin », détaillait Blanc pour Prime Video après la rencontre. Passés en surnombre au milieu, les Rhodaniens ont maîtrisé la possession. « Le changement de système a fait qu’on a pu garder un peu plus le ballon et apporter le danger », a de son côté expliqué Anthony Lopes au même micro. Laurent Blanc a donc répondu à Paulo Fonseca, dont les changements n’ont pas permis aux Dogues de reprendre l’avantage dans la domination.
« Même quand ils ont changé de système, c’est Lille qui s’est créé les meilleures occasions », a tout de même insisté l’entraîneur nordiste après le revers. Effectivement, le LOSC n’a pas coulé après la pause, mais la sortie prématurée d’Ismaily, blessé, a été compliquée à encaisser. Et surtout, les visiteurs ont buté sur un grand Anthony Lopes. Après le succès glané à Montpellier, Lyon enchaîne donc une deuxième victoire consécutive. De là à user de poncifs et évoquer un « effet Blanc » ? Mentalement, cela semble évident ; tactiquement, cela reste à voir. Parce que ce dimanche, le technicien lyonnais a su corriger son milieu, mais ça ne sera pas forcément toujours le cas. Et Johann Lepenant, qui « a fait une très bonne entrée et a récupéré un nombre incalculable de ballons » dixit son entraîneur, aurait pu ne pas finir le match après une grosse semelle assenée à un Lillois cinq minutes après son entrée.
Obsession possession
Laurent Blanc va désormais se tourner vers le déplacement au Vélodrome dimanche prochain, alors qu’il a l’occasion de recoller à un point des Phocéens. Après cette victoire face aux Dogues, il s’est également satisfait de l’état physique de ses joueurs, alors que Marseille a tendance à imposer un gros tempo. « On a fait beaucoup de progrès par rapport au premier match, à Rennes. C’est encourageant pour la suite. On aurait joué Lille il y a deux semaines, on n’aurait pas gagné ce match », s’est-il félicité. Il est peu probable de le voir lâcher sa défense à trois, puisqu’il a avoué après le match que c’était la première fois que ses hommes évoluaient à quatre derrière. De toute manière, pour lui; le but est surtout d’imposer sa politique, peu importe le système. « Ma façon de jouer est toujours la même. À quatre ou à cinq défenseurs, il faut avoir le ballon. Toujours. » Un Président avec des convictions.
Par Léo Tourbe