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Lyon/Lille, comment ça va, faux frère ?

Par Eric Carpentier
Lyon/Lille, comment ça va, faux frère ?

Le transfert de Benzia à Lille a relancé un axe au point mort depuis le début des années 2010. Un nouveau départ dans une histoire de je t'aime-moi-non-plus ?

32 millions d’euros. C’est, au mieux, ce qu’aurait pu retirer Lyon du transfert de Martial à United si avait été négociée en 2013 une clause identique à celle incluse dans la cession de Benzia à Lille. À savoir, 40% du montant du prochain transfert – en plus du million d’euros versés par le LOSC. Un accord avantageux tant pour les Lillois qui ne roulent pas sur l’or, que pour les Lyonnais échaudés par leurs expériences passées avec les Nordistes en matière de transferts. C’est la première fois depuis 2009 qu’un joueur fait le trajet entre Saône et Deule. Comme un couple se réapprivoisant timidement après une déchirure, Jean-Michel Aulas et Michel Seydoux ont fait des efforts. En attendant un rapprochement passionné ?

C. Jérôme et frère Michel

À l’origine, l’amour est fraternel. C’est Jérôme, à Lyon, qui introduit le frère Michel dans le monde du foot en l’invitant à siéger au conseil d’administration de l’OL après son investissement de 18 millions dans le club, en 1999. Ce faisant, le patron de Pathé inocule le virus du foot à son cadet de 13 ans. En 2001, c’est au tour du boss de Camera One d’investir à Lille. L’un est actionnaire minoritaire mais incontournable, l’autre majoritaire et présidentiel. Les frères Seydoux Fornier de Clausonne, petits-fils de Marcel Schlumberger, grand-père et grand-oncle de Léa, ont un nouveau sujet de conversation. Heureusement, ils n’en usent jamais lorsqu’ils font route ensemble vers les derbys familiaux depuis leurs appartements parisiens. La liaison familiale aurait pu se révéler dangereuse.

Car entre 2004 et 2009, l’axe Lille – Lyon va faire le bonheur de la SNCF, moins celui des utilisateurs des transports en commun lyonnais. Le premier voyage est idyllique : Éric Abidal va former avec Florent Malouda un couloir mythique avant de partir 3 ans plus tard à Barcelone pour 14 millions. Devant tant de bonheur, JMA veut retenter l’expérience. Cette fois, il voit double avec Kader Keita et Mathieu Bodmer, la paire maîtresse du LOSC qui a fait tomber le Milan à San Siro. 22 millions d’euros pour quelques frémissements – le but de Bodmer contre Bordeaux en 2008… – et beaucoup de chagrin – l’ensemble de l’œuvre du double K. Mais Jean-Michel est accro, jusqu’à l’excès. En 2008, il pécho un Jean II Makoun pour 14 millions d’euros. Surtout, il tente le produit Puel, le départ d’un bad trip de 3 ans. Une dose de Michel Bastos à 18 millions en 2009 ne lui rendra pas le smile, tant s’en faut. Près de 60 millions d’euros plus tard, il décroche enfin : pas un Dogue n’a été signé depuis. Au total, 3 de ces transferts s’incrustent dans les 9 plus gros réalisés par Lyon, quand les 5 ont leur place dans les 13 plus belles ventes de Lille.

Pierre Mauroy vs Lumières, Luchin vs Tola Vologe

Alors, quand le LOSC est champion, JMA l’a mauvaise : « L’élève a dépassé le maître, et il ne faudrait pas que ça dure trop longtemps. » C’est qu’avec ces deals, Lyon s’est départi d’une stratégie longtemps respectée, à savoir une politique de recrutement sage et de belles ventes, car non indispensables à l’équilibre des comptes. Du côté de l’élève, la leçon est trop bien apprise : après avoir suivi la même ligne, il prend le même virage suite au titre de 2011 : Roux, Martin, dans une moindre mesure Payet sont des folies d’un point de vue nordiste. Bons joueurs de Ligue 1 ciblés, gros salaires promis, et cassage de gueule au moindre faux pas dans les résultats. Les frères Seydoux doivent réinjecter de l’argent frais : 6,4 millions pour Jérôme en 2010, 5 pour Michel en 2011. Reste que les clubs veulent grandir. Objectif numéro 1 : un stade, pour augmenter les recettes indépendamment des transferts et des droits télé. Et si Lille a son Pierre-Mauroy depuis 3 ans, Lyon risque fort de prendre quelques années d’avance avec les Lumières, étant propriétaire et non locataire comme le LOSC.

Le parallèle se poursuit en matière de politique sportive. Après les « accidents industriels » Puel et Gourcuff, entre autres, Lyon a été contraint de réduire la voilure et de revenir à la formation. Idem pour Lille, pour des raisons différentes : un Grand Stade moins machine à cash que prévu et l’arrivée de nouvelles puissances dans le football français limitant de fait les rêves de Coupes d’Europe régulières et rémunératrices. Mais, encore une fois, les Lyonnais ont une longueur d’avance. Quand les gamins de Tola Vologe font déjà des étincelles, le changement au LOSC a véritablement éclaté cet été, avec le recrutement d’une palanquée de jeunes joueurs venant parfaire leur formation à Luchin. L’élève court toujours après le maître.

L’impertinence de l’amour fraternel

Sauf que, c’est dans son ADN, un petit frère sait emmerder le grand. La victoire contre un Lyon invaincu depuis 3 mois en février dernier a été autant une surprise qu’un coup d’arrêt dans la dynamique olympique : 3 journées plus tard, le PSG reprenait le sceptre de la Ligue 1. Il sait aussi être donneur de leçon, ainsi Michel Seydoux déballant en avril sur Twitter sa « honte d’être en charge d’un club de foot » en voyant « Aulas et Labrune se chamailler comme des écoliers pour une bille » . La réponse du boss du tweet-game est d’une politesse politicienne : « Mon cher Michel, j’espère que ta honte ne durera pas trop longtemps car, franchement, cela ne valait pas la peine d’un tweet » (après traduction, ndlr). La rancune tenace, il en rajoute une couche en mai, quelques jours après que Seydoux a pointé la tendance à l’ingérence du Lyonnais : « Je ne sais pas pourquoi Michel Seydoux dit cela, la défaite du LOSC à Paris 6-1 a dû le chagriner ? » (en VF, ndlr). Ce jour-là, Lille venait de gagner contre Lens, la baffe parisienne remontant à la semaine d’avant. La vengeance est un plat qui se mange froid.

Le dernier mot avant le prochain vient d’un Michel Seydoux apaisant, à France Football en juillet : « Ils (JMA & Nasser Al-Khelaïfi) ont tous les deux des qualités très différentes, mais ils ont un point fort en commun : ce sont des gagneurs. Ils viennent de deux horizons qui n’ont rien à voir, mais ils connaissent tous les deux très bien leur métier, avec la même envie de faire performer leur club, chacun avec sa méthode. » Soit l’admiration d’un cadet envers son aîné. Mais un petit qui compte bien faire son sale gosse ce soir.

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