- Ligue 1
- J16
- Nice-OL (1-4)
Lyon, les fauves sont lâchés
Tino Kadewere qui continue de mettre tout le monde d'accord, Memphis Depay qui fait grimper sa cote avant l'hiver, Karl Toko-Ekambi au pic de sa forme et une machine offensive qui tourne à plein régime : même provisoire, l'OL fait un beau leader.
Sourire en coin, Laurent Paganelli rit au nez de Marcelo devant la caméra de Canal+, en lui rappelant les faits : pour sa centième en Ligue 1, le Brésilien et ses potes n’ont pas réussi à garder leur cage inviolée à l’Allianz Riviera ce samedi soir, la faute à leur vieille connaissance Amine Gouiri. Mais l’agitateur de la chaîne cryptée ne réussira pas à gâcher la soirée de l’ancien du Beşiktaş. Oui, l’OL prend des pions, en moyenne un par match en ce moment, et affiche le plus gros total « buts contre » du top 4. Ça ne l’empêche pas de figurer au sommet de la Ligue 1, ce dimanche matin, en attendant que le LOSC et le PSG ne s’entretuent en clôture de cette 16e journée. C’est que pour compenser, de l’autre côté du pré, le septuple champion de France est dans une forme démoniaque dont Nice a fait les frais (1-4). La faute à un trio d’attaque inarrêtable.
La confirmation Kadewere, le doute Memphis
3-0 face à Reims, 3-1 à Metz, 2-2 devant Brest, 4-1 en terres niçoises… en ce moment, le récent demi-finaliste de C1 fait dans le spectacle et le tremblement de filets. En chef de meute du moment, un homme qui est passé précipitamment de bonne pioche estivale à pilier d’attaque : Tino Kadewere, lequel a pris en otage la Côte d’Azur sans crier gare, embellissant un peu plus son mois de décembre – le but à Paris, c’était lui – après une cuvée de novembre (Saint-Étienne, Angers) déjà mémorable. Cette fois, il a donc plié le match en une heure de jeu : un penalty provoqué d’abord en surgissant dans la surface, le bon coup senti pour gratter le ballon du break – son sixième pion en deux mois – face à un Hicham Boudaoui perdu et l’accélération puis la passe décisive sur le contre menant à la troisième réalisation des siens. Bref la totale, encore une fois, alors qu’il avait mis presque 30 minutes à se mettre en route face aux Aiglons. Et pendant que Moussa Dembélé prend de plus en plus de retard sur la concurrence, aux côtés du Zimbabwéen, ses compères ne sont pas non plus en reste.
Bénéficiaire du caviar de Kadewere hier, Karl Toko-Ekambi en a profité pour faire parler la poudre pour la huitième fois en neuf semaines, alors que les passes décisives s’empilent elles aussi pour l’ancien Angevin (il en a compilé six entre la J8 et la J14). Les doutes de l’été sont loin pour KTE, qui ferme des bouches semaine après semaine. Et dans l’axe, un certain Memphis, brassard de l’OL au bras, continue de terroriser les défenses de Ligue 1 – pas sûr que sa panenka de ce samedi soit homologuée – et de se mettre en valeur (8 buts, 4 caviars en 2020-2021) en attendant de quoi sera fait l’avenir. Lui qui arrive sur ses 27 ans va voir son contrat dans le Rhône expirer en juin prochain. C’est-à-dire que son employeur va une nouvelle fois se retrouver face à un dilemme, en janvier, au moment de faire partir dès cet hiver, ou non, son maître à jouer et l’une de ses plus grosses valeurs marchandes. Selon les indiscrétions de L’Équipe, l’OL pourrait dire banco aux alentours de 5 millions d’euros. En attendant, Lyon régale et on l’a encore vu à Nice, au-delà des stats et de la feuille de match : ces trois-là ont développé une entente qui arrive à maturation – le Néerlandais se régalant avec ces deux flèches autour de lui, à l’image de ses deux passes clés pour Kadewere sur les premier et troisième buts – portée par un trident de velours dans l’entrejeu (Bruno Guimarães, un Houssem Aouar dans tous les bons coups samedi et la nouvelle hype du moment, Lucas Paquetá). Tout va toujours très vite, dans la capitale des Gaules. Rendez-vous au prochain checkpoint.
Par Jérémie Baron