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Lyon-Leipzig : la peur de l’ombre
Dans un Groupama Stadium plein à craquer, Lyon a rendez-vous avec le RB Leipzig, ce mardi soir, pour composter son billet pour les huitièmes de finale de Ligue des champions. Si un succès assurerait la première place du groupe à l'OL, un nul pourrait aussi suffire aux Gones pour revenir en février. Et sur le banc, Rudi Garcia espère s'offrir un nouveau beau souvenir contre le club allemand afin de briser son plafond de verre en C1.
Au surlendemain de la fin de la Fête des Lumières, Lyon ne souhaite pas retomber dans l’obscurité. Ce mardi soir, la capitale des Gaules compte sur l’Olympique lyonnais pour prolonger les festivités. Au programme : la réception du RB Leipzig et la possibilité pour l’OL de se faire une place en huitièmes de finale de la Ligue des champions pour la onzième fois de son histoire, la deuxième depuis 2012 après la double confrontation contre Barcelone la saison dernière. « Pour le club, c’est très important de rester en C1, a posé le capitaine Memphis Depay à la veille du grand rendez-vous. Et ça l’est aussi pour les joueurs, pour la ville. C’est le genre de matchs qu’on veut jouer, surtout quand il est décisif. Demain, ce sera le moment idéal pour montrer ce qu’on peut faire. »
L’équation est simple : dans un Groupama Stadium qui devrait afficher complet, les Gones doivent battre le club allemand ou décrocher un meilleur résultat que le Zénith Saint-Pétersbourg à Lisbonne pour s’incruster dans la cour des grands en février. Au-delà des calculs d’épicier, Rudi Garcia, lui, a été plus direct que l’attaquant néerlandais : « Il va surtout falloir montrer qu’on a envie de se qualifier par des actes, et pas seulement par des paroles. » Messieurs, jouez.
Les revers de Garcia, les amortis de Lopes
Deux mois seulement après son arrivée sur le banc lyonnais, Rudi Garcia sait qu’il ne devrait pas être inquiété en cas d’échec contre Leipzig. D’autant plus que le RBL est un club contre lequel il a vécu sa « meilleure soirée européenne » au printemps 2018 avec l’OM en Ligue Europa. En revanche, le technicien rhodanien est probablement conscient qu’une défaite (ou un nul synonyme d’élimination) mettrait un nouveau coup à sa crédibilité sur la scène européenne. Après le revers à Saint-Pétersbourg il y a quinze jours, la terrible statistique est tombée entre les mains d’Opta : avec 0,85 point par match en C1, Garcia détient la plus faible moyenne dans l’histoire de la compétition pour un entraîneur ayant dirigé un minimum de vingt rencontres. Cruel, mais prévisible, pour celui qui s’est contenté de cinq succès (contre le CSKA Moscou deux fois, le BATE Borisov, le Bayer Leverkusen et Benfica) en vingt-sept matchs dans le tournoi. À Lille comme à la Roma, la Ligue des champions s’est toujours présentée comme un plafond de verre impossible à briser pour l’entraîneur français. Même chanson à Lyon ? La réponse est imminente, mais une première qualification pour les huitièmes de finale pourrait ressembler à une jolie consolation.
Pendant ce temps-là, Garcia n’a toujours pas été accepté par la majorité des supporters lyonnais – et la bascule est loin d’être gagnée -, mais Anthony Lopes est venu défendre son coach dans Téléfoot dimanche : « Il nous a apporté pas mal de discipline. Il est arrivé totalement frais et nous a apporté un peu de confiance, on en avait énormément besoin parce qu’on en avait laissé pas mal derrière nous. Il nous a remis dans le droit chemin, la tête à l’endroit. » Comme pour faire comprendre que le discours passe mieux qu’à l’époque de Sylvinho et que cette équipe est prête à se dépouiller pour son coach. Et ça tombe bien, Garcia a mis l’accent sur l’investissement nécessaire pour gagner cette « finale » . « Il ne faut pas seulement se concentrer sur les aspects techniques ou tactiques, mais aussi sur le plan mental, a-t-il insisté face à la presse. Il va falloir montrer beaucoup d’envie, beaucoup de générosité et beaucoup courir. » Une forme d’union sacrée avant la grande soirée, celle qui pourrait changer la face de la saison lyonnaise.
À la recherche de certitudes
Dans l’autre camp, Julian Nagelsmann n’a pas écarté l’idée de faire légèrement tourner, tout en envoyant un message à son adversaire : « Je vais vous décevoir, mais nous ne jouerons pas ce match à la légère. On veut terminer à la première place du groupe. Il n’est pas question que l’on lâche un match, d’autant que nous avons perdu à l’aller et qu’on aimerait battre au moins une fois chacun de nos adversaires. » Déjà qualifié sans encore être assuré d’être premier, le RB Leipzig ne compte pas tomber une deuxième fois dans le piège lyonnais après leur première rencontre en octobre. « Cette victoire à l’aller, ça ne veut plus rien dire avant ce nouveau match, a balayé Memphis. Mais on connaît bien cette équipe, on sait ce qu’il faut faire et il a falloir être 100% agressif pour bien entrer dans la partie. »
Si le succès de Lyon dans le bourbier des Costières, vendredi soir, au bout d’une rencontre croquignolesque n’est pas le meilleur moyen de se mettre en confiance, Garcia devrait pouvoir s’appuyer sur quelques certitudes, avec son 4-2-3-1 installé et les retours d’Aouar et Depay, tous les deux absents en Russie, pour gagner en qualité technique. Les absences en défense (Dubois et Koné forfaits, Marçal et Rafael incertains) ? « On va avoir besoin de joueurs à 100%, donc si on doit composer avec des absences derrière, il faudra être inventif » , dixit l’entraîneur de l’OL. Aussi, ce dernier n’aura cette fois pas le droit de se tromper dans son coaching et dans ses choix, surtout que Nagelsmann est réputé pour sa proactivité. Garcia est prêt : « Il va falloir mettre de la folie dans ce match. On connaît l’enjeu et la seule option envisagée, c’est de gagner. » Pour laisser la lumière allumée.
Par Clément Gavard