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Lyon, le destin c’est les autres

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Lyon, le destin c’est les autres

Dernier acte de la lutte à distance entre l'OL et le PSG pour une place en tour préliminaire de Ligue des Champions. Où les Lyonnais sont encore maîtres de leur destin. A moins qu'ils aient décidé de le refiler aux autres...

Les dernières journées de championnat ont l’art de venir mettre à terre toutes les certitudes, y compris celles qu’on jugeait parmi les mieux établies. On sait à quel point le football moderne déteste que le cours des choses soit inversé. Entre autres certitudes servies tout le reste de la saison, on pourrait évoquer cet aphorisme que se refilent les entraîneurs accusés de faire jouer leurs équipes sur la défensive : « Si vous voulez voir du spectacle, allez au théâtre ! » . Dimanche soir, que l’on soit à Monaco ou à Saint-Etienne, c’est bien au stade que l’on se rendra pour voir un spectacle. Celui qui respire suffisamment la tragédie pour qu’on se foute bien cette fois de tout ce qui ressemble de près ou du loin à du jeu.

De guerre lasse

La tragédie qui a fini par se jouer autour de la troisième place qualificative pour le strapontin en tour préliminaire de Ligue des Champions a déjà le goût de l’inédit. Ne serait-ce que pour les deux protagonistes qui nous ont appris qu’on pouvait se lancer dans pareille lutte en confiant son destin au camp d’en face journée après journée. De guerre lasse, Lyonnais et Parisiens ont décidé pour la dernière de la saison de mêler à l’affaire leurs adversaires du jour, l’AS Monaco et l’AS Saint-Etienne.

En temps normal – comprendre pour n’importe quelle autre journée de championnat – , on aurait fait de l’Olympique Lyonnais l’équipe qui a les cartes qu’il faut pour emporter la mise au terme des prochaines 90 minutes. Avec deux points d’avance et une différence de buts à leur avantage, pas de doute, les Lyonnais sont encore maîtres de leur destin. Sauf qu’il s’agit d’une dernière journée de championnat, une tragédie, où les acteurs de la partie qui s’annonce sont dominés par leur destin plus qu’ils ne le dominent eux-mêmes. A commencer par le héros, personnage que les tragédiens grecs livraient à lui-même et que Claude Puel a fini par camper malgré lui : « Ce match conditionne l’avenir du club pour la saison prochaine. On ne parlera donc pas du mien » . Mieux vaut effectivement éviter de parler d’un avenir qui ne vous appartient plus. Alors que la liste de ses possibles successeurs n’a cessé d’enfler au fil des jours – Jean Fernandez, Eric Gerets, Claudio Ranieri, Rémi Garde et on en oublie… –, le coach lyonnais s’en est tenu à cette ligne de conduite qu’il avait établie au mois d’octobre dernier : « Si quelqu’un doit profiter par la suite de mon travail, il n’y a aucun problème. (…) Je bosse pour le club à long terme. J’en bénéficierai ou pas » . Difficile pourtant d’imaginer que pareille situation aide à préparer ce qui s’annonce comme le match le plus important pour l’avenir immédiat du club. Surtout quand au même moment les joueurs défilent à tour de rôle pour entretenir l’incertitude sur leur présence ou non au sein de l’effectif la saison prochaine. Après Bastos et Lisandro, ce fut cette fois au tour de Lloris de s’y coller : « Je verrai avec les dirigeants, mais j’espère vraiment être à Lyon l’année prochaine » . Jamais en aussi peu de temps, on aura entendu autant de monde nous laisser entendre que la décision d’une fin de saison n’appartient à personne.

Et les autres, c’est qui ?

Faut-il en conclure pour autant que les Lyonnais en sont à ce point d’incertitude qu’il vaut encore mieux compter sur les autres plutôt que sur eux mêmes ? Après tout, leurs derniers déplacements ne contredisent pas vraiment cette façon de voir les choses. A chaque fois, les Lyonnais ont donné l’impression que la nécessité d’une nouvelle qualification en Ligue des Champions ne pouvait résister face à la volonté des joueurs d’en face de sauver leur peau en Ligue 1. De quoi remettre en cause la solide expérience qu’ils se sont forgés ces deux dernières saisons lorsqu’il a fallu assurer leur qualif’ in extremis en C1 face à des équipes promises à la descente. A la différence des deux victimes précédentes, Caen puis Le Mans, l’adversaire monégasque du jour peut faire valoir son statut de bête noire historique de Lyon en championnat – cinq défaites, trois nuls et deux victoires rien que pour les dix dernières confrontations à Louis-II. Et comme un coup de latte du destin n’arrive jamais seul, on rappellera qu’il revient à Claude Puel de condamner à la descente et à une fin incertaine l’AS Monaco, son club vers lequel tout le ramène.

On commence à comprendre pourquoi les Lyonnais sont prêts à s’en remettre à d’autres pour assurer leur qualification ou non en Ligue des Champions. D’accord, mais à qui ? Aux Parisiens ? Difficile à première vue de confirmer la dernière bonne impression laissée au Parc sans Nenê, Hoareau et Tiéné suspendus, ni Chantôme blessé. Les Stéphanois ? On parle quand même de l’ennemi intime des Lyonnais qui n’a d’autre enjeu que de se battre pour une vague question d’honneur. Depuis qu’on nous a appris que les décisions de fin de saison pouvaient se faire depuis les virages d’un stade au bord de l’exaspération, on n’est plus très loin de penser que Geoffroy-Guichard a son mot à dire dans l’affaire. Grégory Coupet : « Les supporters de Saint-Etienne, je les comprends ! Ils n’ont pas oublié ces histoires de PlayStation du président Aulas ! » . Jérémie Janot : « Si une Playstation nous coûte 199 euros, elle pourrait bien coûter 40 millions d’euros aux Lyonnais de l’autre côté du Rhône » . Claude Puel lui préfère lever ce genre d’ambiguïté et ramener les choses là où il aurait souhaité qu’elles restent, sur le terrain : « On joue un match important en ayant notre destin en mains. Nous sommes en position de force. Je pense que les Verts joueront le jeu. Ce sont des pros » . La meilleure façon de s’en assurer est encore de demander à ses propres hommes de rester des joueurs professionnels jusqu’au bout. Pour ça, il faudrait qu’ils se remettent ce soir à disputer un match de football et rien d’autre. On pense avoir pigé que rien n’était moins sûr.

Serge Rezza

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