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Lyon, la raison est fauve

Par Serge Rezza
Lyon, la raison est fauve

Trois jours après avoir forcé le miracle à Zagreb, les Lyonnais voudront se rapprocher du podium ce soir face aux Merlus (21 heures). L’occasion pour Rémi Garde et ses joueurs de signer un retour à la raison après s’être vu disputer le droit à l’irrationnel.

Pas la peine de se demander ce qu’il restera ce soir du miracle de Zagreb au moment où les Lyonnais rentreront sur la pelouse du Moustoir (21 heures). La journée de jeudi a réglé la question : un soupçon. On a beau avoir compris que les Lyonnais étaient les dupes de l’affaire, cette histoire ramène une fois de plus l’OL à sa malédiction originelle, celle d’un club trop rationnel pour avoir droit lui aussi à sa place au Panthéon des plus grands exploits européens du football français. La faute à ces clubs de l’Est qui sentent le souffre et les petits arrangements entre parieurs. La faute à ce scénario irréel qui voit une équipe croate lâcher prise pendant que le Real ouvre la voie des huitièmes aux Lyonnais du côté d’Amsterdam. La faute à cette soirée d’un autre temps où l’impossible remontée finit par prendre forme dans le semi anonymat d’une rencontre qui n’intéressait guère ce soir-là que les supporters lyonnais.

Soupçon d’exploit

Rémi Garde et Jean-Michel Aulas ont toutes les raisons de se sentir « blessés » à force de devoir se justifier d’un exploit que certains ont jugé trop coupable pour être vrai. Se voir refuser ainsi cette divine surprise après laquelle les Lyonnais courent depuis des années pour gagner quelques cœurs de plus a de quoi agacer. Pouvait-il en être autrement ? A sa manière, l’épisode est venu rappeler la place toute singulière qu’occupe l’Olympique Lyonnais dans le football français, celle d’un club où la raison l’a toujours emporté sur tout le reste. Quand l’OL impose sa domination sur le foot français des années 2000, c’est une méthode patiemment pesée, pensée, ordonnée que l’on invoque. Dans la tourmente qui s’empare de Claude Puel la saison passée, tout reste en ordre au nom d’une gestion qui se refuse à dépendre de l’instant. Pour les joueurs, le principe reste le même. Pjanic peut bien être le type le plus décisif du début de saison, il finit par partir histoire de remettre les comptes et l’effectif à l’équilibre.

Alors forcément, quand l’irrationnel fait irruption le temps d’une soirée dans une maison où tout est cadré, le doute n’est jamais très loin. Du coup, on oblige les Lyonnais à révéler une part du mystère qui entoure généralement les histoires qui se jouent côté vestiaire. Où l’on apprend que la connaissance du score à Amsterdam à la mi-temps (0-2 pour le Real) et le rappel de l’observation ramenée par Gérald Baticle après supervision du Dinamo Zagreb – « Cette équipe s’écroule régulièrement après avoir pris deux buts » – ont fini de convaincre Rémi Garde d’appeler ses joueurs à l’exploit. Ouf ! La raison est sauve !

Retour au pays natal

Pour ce déplacement à Lorient, considéré par Lacombe comme « le match le plus important de la semaine » , tout peut reprendre sa place : l’OL à la 4ème au classement, Cris comme capitaine, la paire Gonalons-Källström en Starsky et Hutch du milieu, Lisandro en supplément d’âme. Jusqu’à Gomis qui, à la faveur de joyeuses retrouvailles avec le chemin des buts et d’une contracture dernière minute de Bastos, peut à nouveau prétendre à une place de titulaire dans le onze-type. Reste le cas Gourcuff. Pour son retour au pays natal, le seul grain de folie lyonnais de ces dernières années – transfert à 22 millions d’euros et un statut de star offert sur un plateau – n’a toujours pas trouvé sa place. C’était encore le cas mercredi dernier.

Fidèle à sa ligne de conduite, le meneur de jeu ne parle toujours pas. Alors, on le regarde. S’échauffer à l’écart du groupe, se tenir à l’abri des manifestations joyeuses qui ont agité le retour à Lyon depuis Zagreb, jouer chaque fois un peu plus seul une fois sur le terrain. Dans un match où les Lyonnais ont planté à sept reprises, Gourcuff n’a pas envoyé une seule passe décisive. Sans pour autant démériter, la partie la plus visible de sa prestation s’est concentrée en une série de dribbles et de coups de pied volatiles. Une gestuelle plaisante, à la limite du spectaculaire, mais pas de quoi emporter la décision. L’aveu, on le tient de l’intéressé lui-même, en 2009, alors qu’il gravitait au sommet de la hype : « Sur un terrain, seul, je ne suis rien. (…) Dans mon football idéal, il n’y a pas de dribble. Juste des passes. Pour moi, si on ne dribble pas, c’est positif. Parce que cela veut dire qu’il y a du mouvement, des partenaires disponibles, des décalages possibles. » Mercredi dernier comme lors de tous les autres matchs qui ont précédé cette saison sous le maillot lyonnais, il a précisément démontrer l’inverse. Sur le terrain, Gourcuff est seul. On peut en tirer les conclusions que l’on veut et se dire qu’on l’a peut-être perdu, Rémi Garde semble par avoir rejoint son vestiaire pour faire son choix. Et si l’on s’en tient à la préparation que le coach lyonnais a bien voulu faire du match, tout laisse à penser que Gourcuff retrouvera le Morbihan dans la peau d’un figurant : « Lorient est une équipe intelligente. Elle pratique un football de qualité et c’est obligatoirement une réponse collective qu’il faudra apporter. »

On n’y est peut-être pas encore, mais c’est tout comme : un an après avoir reproché à Puel d’avoir voulu dissoudre ses plus belles individualités dans le collectif lyonnais, voilà l’OL prêt à sacrifier Gourcuff non pas pour des raisons sportives ou économiques, mais au nom du collectif érigé en principe absolu. Les Lyonnais en auront certainement besoin pour faire sauter ce soir la défense merlue, la meilleure du championnat à domicile (trois buts encaissés, aucune défaite). Sauf à considérer qu’un brin de talent individuel dans la nasse n’était pas exclu non plus. Décidément, la raison est fauve.

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