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Lyon, la lutte déclasse

Par Serge Rezza
Lyon, la lutte déclasse

La saison dernière, l'OL a atteint son objectif : le podium. Le club de JMA a surtout hérité d'un cadeau empoisonné avec ces deux tours préliminaires menant à la Ligue des champions. Le premier passé, rien n'est encore perdu, mais tout reste à faire.

Le bilan de l’été

Avril 1999, Jérôme Seydoux investit 18 millions d’euros dans l’OL. Le bon petit club de province peut enfin convaincre Sonny Anderson de se pointer et changer de dimension avant d’amorcer sa domination sur la Ligue 1. Juillet 2013, Aulas et Seydoux lâchent 50 millions. Il faut cette fois boucler le financement du Grand Stade. Du coup, l’OL doit encore creuser le sillon entrevu les saisons précédentes : recrutement cheap (Danic, Miguel Lopes et Bedimo pour 3 millions d’euros), recours à la formation (six joueurs dans le onze type du moment) et bras de fer d’un nouveau genre qui voit Aulas s’en prendre un peu plus aux gros salaires de l’effectif. L’affaire a même tourné au feuilleton sur Twitter autour du cas Gomis. D’un côté, le président lyonnais qui clashe sec, de l’autre Gomis qui répond « Heal the world ! » en se prenant en photo au milieu d’enfants. OL Land contre Neverland donc. A priori, rien de nouveau au regard de ce qui s’était passé l’été d’avant. C’est oublier l’arrivée de Monaco et la place directe en Ligue des champions de l’OM qui menacent déjà de reléguer un peu plus l’OL dans la hiérarchie. Ce qui finit par faire toujours plus de contraintes pour Rémi Garde. Le coach lyonnais peut vouloir renouer un plus avec le 4-3-3 d’antan en filant les clés à Grenier et en remettant à l’honneur le passage par les côtés, le premier acte face à Zurich s’est révélé trop poussif pour croire au retour de flamme. Comme si, à peine commencée, la saison promettait d’être longue.

Le coefficient de résistance au PSG

49,9 %. Lyon, capitale de la Résistance ? L’OL a eu toutes les raisons d’y croire. Le 16 décembre 2012 d’abord, quand les Lyonnais se pointent au Parc avec trois points d’avance et le titre officieux de meilleure équipe du moment en Ligue 1. Premier 1-0 dans le buffet et la trace des crampons de Zlatan sur la gueule de Lovren : on a compris. Au retour, ils ont bien l’occasion de retarder un peu plus le titre des Parisiens. Garde doit terminer la partie avec Bahlouli, Martial et Mvuemba alors que ses hommes sont menés. Manquer de retrouver son blaze de Capitale des Gaules pour mieux accepter la domination de Paris, après tout ce n’est jamais que la même histoire qui se répète depuis que Lugdunum s’est fait griller par Lutèce. C’est même un destin, celui d’une ville qui espère retrouver un jour la place qu’on lui a prise. D’ici là, il faudra se contenter du seul titre restant, celui de Capitale de la Province.

Le portrait robot

30 % Carte Jeune 18-27

20 % la ville aux trois fleuves : le Rhône, la Saône et le troll qui coule dans les tweets d’Aulas.

10 % de restes d’ADN européen quand OLTV ne rediffuse pas OL-Real de 2005.

10 % canuts : « Nous allons tout nus ! »

10 % « T’as maté le dernier coup franc de Juni sur You Tube ? »

15 % les femmes. « Qu’elles retournent à leurs casseroles ! » (Bernard Lacombe) « La femme est l’avenir de l’OL. » (Luis Aragonés)

5 % « We are the champions ! » (CRO Boules)

Le type en qui on ne croit plus : Arnold Mvuemba

On ne tire plus sur les ambulances, surtout quand elles sont sur le départ. Dégagé du poste de meneur et de starlette du moment par Grenier, Gourcuff aurait pu espérer jouer les utilités en début de saison. L’arrivée de Danic sur le côté gauche où il a terminé le précédent exercice a encore réduit sa marge d’un cran. Ne reste que des bouts de piges autour de la 60e quand Malbranque commence à tirer la langue. À condition que Garde ne lui préfère Fofana, jamais aussi convaincant que lorsqu’il retrouve ses marques au poste de relayeur. Si la marge de Yoyo paraît aussi limitée, celle de Mvuemba a fini par s’abîmer dans ce triangle des Bermudes qui sert de milieu au 4-3-3 lyonnais. Pas faute d’y avoir cru quand Lacombe y est allée de son trailer qui accompagne chaque nouvelle arrivée à l’OL : « Sa qualité de passe me rappelle celle de Tiago. » Encore faut-il avoir des ballons pour passer. Et du temps de jeu aussi. Lequel a fini par se réduire à peau de chagrin, jusque dans les matchs de préparation où l’ancien protégé de Christian Gourcuff n’a eu droit qu’à quelques minutes par ci, par là, relégué derrière la nouvelle jeunesse montante. Garde a fini par lâcher le morceau : « Quand je fais rentrer Arnold, il ne montre d’exceptionnel. » Aussi bon soit-il, un trailer ne peut décidément rien contre une erreur de casting.

Le rookie à suivre : Anthony Lopes

À Lyon, il n’y a qu’un seul homme à suivre : Jean-Michel Aulas et c’est sur Twitter. Pendant qu’il clashe, son club continue de sortir chaque année un nouveau rookie à qui il ne faut qu’une saison pour devenir indispensable. Il y a deux ans, c’était Gonalons qui prenait la succession de Toulalan comme si de rien n’était. Aux deux extrémités de la saison dernière, c’est Grenier qui a pris le relais, ramenant Gourcuff à un rôle de doublure, avant de prendre celui du clutch player dans la course à la troisième place. Pile le bon tempo pour que la hype s’emballe et qu’un nouveau venu en profite pour prendre ses marques. Même s’il a fallu faire vite en étant lancé dans le grand bain un jour de Derby chaud bouillant, Anthony Lopes a respecté à la lettre le plan de carrière qu’on avait tracé pour lui. Premières apparitions dans le groupe à 19 ans, le temps de se frotter à la méthode Bats et d’apprendre le métier aux côtés de Lloris et de Vercoutre. En marge, le garçon de Givors entame une carrière d’international portugais dans les sélections de jeunes et fraye un temps avec les Bad Gones. Un compliment de Victor Baia et la réputation de nouveau crack qui enfle du côté de Tola Vologe font le reste lorsque le départ de Lloris se précise. En cas de coup dur pour Vercoutre, la relève semble donc assurée. Pas de quoi effrayer le supporter et encore moins Lopes lui-même taillé pour reprendre le poste du gardien de combat là où Coupet l’avait laissé. Pour l’instant ça passe et pas trop mal. La chance du débutant pour les moins convaincus. Peut-être bien. En se disant aussi qu’il faut bien ça derrière une défense en rodage permanent.

Ce qu’il va se passer cette saison

L’OL tient pour le moment deux certitudes : le début des travaux du Grand Stade et les premières places de Ligue 1 devenues inaccessibles. Derrière, tout est possible. À commencer par un nouveau dévissage dans la hiérarchie en championnat du fait d’un calendrier intenable. Faut dire que l’OL a tout misé sur ce tour préliminaire de Ligue des champions face au PSV Eindhoven. Les hommes de Rémi Garde veulent en finir avec leurs anciens démons, mais ils payent la note dans la foulée : Rennes, Nantes et Lille viennent se servir à Gerland. Pendant ce temps, Lady Gaga en profite pour faire son coming out en couv’ de La Tribune-Le Progrès : « Mon nom est un hommage à l’ASSE. Le maillot de Lyon me dégoûte ! » Renvoyés en seizième de finale de Ligue Europa, les hommes de Rémi Garde jouent le coup à fond, mais se font cueillir par Valence. Trop distancés pour occuper les premiers rôles, l’OL traîne son blues jusqu’à la fin de saison et retrouve une place à la hauteur de son standing : celui des années 90. Entre la 5e et la 10e place.

La banderole de supporter

« We are back to the 90’s. We are less ambitious. We are Le Bon Coin. »

Le nom de derby tout pourri

Derrière le Classico, son presque homonyme, sa version cheap aussi pour équipes en voie de déclassement : le Classéco entre l’OL et le LOSC. Le dernier joyau de la famille Seydoux ne se trouve donc plus à Lyon ou à Lille. Il s’appelle Léa.

La chanson de l’année

Liane Foly – Au fur et à mesure

L’art de la dessape à la lyonnaise.

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