- Ligue 1
- J32
- Nantes-Lyon (2-1)
Lyon, la grande mascarade
Défait pour la troisième fois consécutive face à un adversaire plus modeste, l'OL a confirmé qu'il était malade et bouclé une nouvelle semaine catastrophique, entachée par de grosses tensions qui seraient apparues dans le vestiaire.
Avant de quitter la cité des ducs ce vendredi soir, Jean-Michel Aulas a évoqué le coup d’éclat d’Anthony Limbombe en laissant afficher un sourire qui traduisait en réalité tout sauf de la satisfaction. « J’ai cru comprendre que c’était son premier but en Ligue 1, ça m’a fait penser au coup franc de Dimitri Liénard l’an dernier face à nous. On n’a pas beaucoup de réussite. » Pour sûr, quelque chose a clairement décidé de fuir les Rhodaniens sur les trois dernières rencontres qu’ils ont eu à disputer. Mais en se vautrant dans les grandes largeurs dans une Beaujoire qui n’a rien d’une forteresse imprenable en ce moment, après avoir déjà laissé filer deux rencontres à domicile face aux « ogres » que sont le Stade rennais et le Dijon Football Côte-d’Or, l’OL a prouvé que le diagnostic pouvait aller au-delà d’un simple manque de « réussite » , et que ce n’est pas simplement le coup de patte du feu follet belge des Canaris qui est la cause du trou dans lequel le septuple champion de France s’enfonce.
Baston à l’entraînement démentie, tentative d’envahissement de terrain contenue
Arrêt sur image(s). D’un côté comme de l’autre, ce Nantes-Lyon fut l’occasion d’observer les cris du cœur respectifs d’ultras refusant de laisser leur club prendre une mauvaise tournure. Pour les locaux, les banderoles déployées à l’heure de jeu dans les rangées de la Tribune Loire étaient surtout destinées à piquer au vif une nouvelle fois le président Waldemar Kita. En revanche, la tentative d’envahissement de terrain de plusieurs Lyonnais situés dans le parcage et stoppés par des stadiers, incident qui a causé un flou et un break de quelques secondes dans le temps additionnel, visait lui tout un club, de la direction aux joueurs en passant, évidemment, par l’entraîneur. Une scène loin d’être anodine, mais pourtant presque passée inaperçue. Il faut dire que ce n’est pas le premier « évènement » de ces derniers jours : l’institution OL n’en finit plus de nous régaler, et pas qu’en matière de glissade sportive.
Après la récente conférence de presse quasi culte donnée par JMA au soir de l’élimination en Coupe de France, un épisode beaucoup plus glaçant est venu s’ajouter à cette drôle de période lyonnaise. À la veille de ce déplacement en Loire-Atlantique, plusieurs joueurs en seraient venus aux mains à l’entraînement, selon Canal +, qui donne même des détails : un duel Fekir/Marcelo d’un côté et une opposition Ferland Mendy/Depay de l’autre. Hier soir, Bruno Genesio et son président, après avoir expédié les angoisses du terrain, se sont fait une joie de coller l’étiquette « 100% fake news » à cette nouvelle, arguant que Mendy, blessé, ne participait même pas à la séance. Mais comment prendre les non-titularisations surprises de Nabil Fekir et Memphis Depay, dans ce cas ? « Dans les moments où c’est un peu plus compliqué, c’est normal qu’il y ait des tensions » , s’est contenté de lâcher le soldat Anthony Lopes au micro de Canal.
« Une causerie époustouflante, j’en avais des frissons »
Sans son capitaine, entré en fin de match, l’Olympique lyonnais (à 5 points de Lille avant PSG-Lille dimanche) a réussi la performance de se faire balader pendant une bonne partie du match par ce FC Nantes qui puait pourtant bien plus la déprime que lui avant le duel. En laissant sur la pelouse nantaise la triste impression qu’un ressort était vraiment cassé. Bruno Genesio, lui, ne voit « pas de manque de cohésion » ni « de joueurs qui n’ont pas envie de faire les efforts » , mais tout simplement une perte de confiance et des éléments « qui osent moins » .
Aulas, dont la communication est très peu lisible, n’a pas accablé son entraîneur, au contraire des hommes que ce dernier avait alignés sur le carré vert : « Quand vous mettez autant de titulaires sur le banc, ça prouve que vous cherchez des solutions. Changer d’entraîneur d’ici la fin de saison ? Ça ne serait pas mieux. Mais il faut que je réfléchisse, que j’en discute avec Bruno pour savoir s’il a l’énergie pour continuer. Il y a des leviers qu’on n’a pas encore activés. Ce soir, [Bruno] a fait une causerie époustouflante, j’en avais même des frissons, même si cela n’a pas eu d’effet. Il faut que les joueurs fassent un peu plus et se remettent en cause, ce n’est pas en étant moyen qu’ils signeront dans les clubs qu’ils visent. » Avant de conclure en invitant Paris à faire respecter la hiérarchie face au LOSC en clôture de la 32e journée, histoire de ne pas perdre de vue la place de dauphin. L’ironie est belle.
Par Jérémie Baron, à la Beaujoire
Propos de JMA et BG recueillis par JB, ceux d'AL tirés de Canal +