- Féminines
- France
- D1
- 18e journée
- Lyon/PSG (0-4)
Lyon file en beauté vers le titre
Pour le choc au sommet de la première division du championnat de France féminin, le Paris Saint-Germain a été lourdement défait sur sa pelouse par l'Olympique lyonnais (0-4). Un résultat qui garantit très certainement aux Lyonnaises d'empocher dans quelques semaines leur neuvième titre consécutif.
L’hégémonie lyonnaise n’est pas près de prendre fin. Non, le Lyon ou plutôt la lionne n’est pas morte ce soir. Paris aura bien fait illusion pendant une demi-heure, mais la supériorité des Rhônalpines est encore trop évidente pour espérer mieux. L’éventuelle passation de pouvoir devra encore attendre. Mais qu’importe, l’essentiel était-il vraiment là ? Sans doute pour les Lyonnaises et les Parisiennes, mais pas pour l’essor du football féminin qui a offert une bien jolie publicité malgré des conditions tout sauf idylliques. Une rencontre agréable à suivre et qui n’a sans doute rien à envier à l’habituel triste spectacle du samedi soir proposé par la Ligue 1 des homologues masculins. Lyon s’impose au final 4-0 et s’assure – quasiment – son neuvième titre consécutif à quatre journées de la fin du championnat. La lionne est une superbe reine.
Trente minutes pour prendre la main
Liberté de jouer, égalité des sexes et sororité. Le football féminin aimerait bien acquérir ne serait-ce que le dixième du centième du millième de la popularité de son homologue masculin. Sortir de l’ombre pesante de ce grand frère trop puissant et de ses carcans un poil misogynes. Malheureusement, quand la finale du championnat se dispute devant tout au plus 4 000 personnes dans une ambiance de kermesse à la maison de retraite, on comprend que le chemin à parcourir est encore long, très long. Que dire aussi de la pelouse du stade Charlety, massacrée vendredi soir par la rencontre de National entre le Paris FC et Dunkerque. Pourtant, malgré ces conditions difficiles, Paris et Lyon se démènent pour offrir un spectacle intéressant. Le rythme et l’engagement y sont, le niveau technique aussi. Le PSG a visiblement consigne de mettre la pression à Sarah Bouhaddi, mais cette dernière est sereine dans les cages lyonnaises, même si une glissade aurait pu lui coûter cher. Mieux, elle s’emploie brillamment sur une tentative de lob d’Alushi. Une première occasion parisienne qui a le mérite de réveiller la lionne qui dormait. Gérard Prêcheur prie ces filles de monter en intensité, ce qui se traduit rapidement par plusieurs occasions franches. Si Paris parvient d’abord à tenir son but inviolé, il doit logiquement s’incliner à la demi-heure de jeu sur une jolie frappe de Camille Abily. À peine 5 minutes plus tard, Hergerberg fait sa petite chimie pour servir Lotta Schelin qui double la mise de la tête et inscrit à cette occasion son vingt-sixième but de la saison. Who is Lacazette ?
Une heure pour mener définitivement la danse
Retour des vestiaires et double changement pour le PSG qui ne s’avoue pas vaincu et veut montrer une belle image du club, comme le confie Jessica Houara-d’Hommeaux aux micros de France 4. Du charme, la rencontre n’en manque d’ailleurs pas, malgré une pelouse qui se dégrade au fil des minutes. La maîtrise lyonnaise est certes maintenant incontestée, mais Paris lutte vaillamment avec cœur et courage. En témoigne Laure Boulleau qui s’arrache pour obtenir un bon coup franc qui ne donnera toutefois pas grand-chose. Thomis, entre en jeu côté lyonnais – non pas Gomis : Élodie Thomis – pour voir Juninho Bussaglia déposer un bijou dans la lucarne de la pauvre gardienne polonaise du PSG. C’est superbe comme le nouveau but inscrit par Lara Dickenmann d’un petit piqué bien senti. 0-4 : la note est salée pour des Parisiennes qui n’ont pas à rougir, mais tombent simplement sur plus fortes qu’elles. La présence de Thiago Silva en tribunes porte décidément malheur. Kiedrzynek est, elle, vraiment peu vernie et doit céder sa place dans les bois parisiens à cause d’une gêne au genou. Les Lyonnaises auront la galanterie de ne pas passer la manita, et c’est bien mieux comme ça. Ce soir, le football féminin est aussi roi.
Par Eric Marinelli