- Coupe de France
- PSG/Lyon (1-3)
Lyon fait tomber Ancelotti
L'OL de Rémi Garde réalise une grosse performance en scalpant le PSG d'Ancelotti, au Parc des Princes, au terme d'un match maîtrisé. Hugo Lloris a été énorme et Kim Källström précis.
PSG – Lyon : 1-3
Buts : Nenê pour Paris. Kallstrom, Lisandro et Gomis pour Lyon.
On avait quitté les deux équipes sur un but complètement fou de Guillaume Hoarau. Un caramel qui scellait un match nul improbable (4-4) à Gerland. Quelques semaines plus tard, le PSG et l’OL se retrouvaient au Parc des Princes cette fois. L’enjeu ? Une place dans le dernier carré de la Coupe de France. Forcément, la compétition est moins bandante. Et ça se ressent au niveau des équipes alignées. Ancelotti injecte Armand, Douchez, Bodmer, Lugano dans son XI et relègue Pastore, Sirigu, Hoarau sur le banc ainsi que Sakho et Ceara en tribunes. Pour autant, ce PSG A’ a de la gueule. Comme l’équipe lyonnaise emmenée par le duo Gomis-Lisandro dans un 4-3-3 des familles. En théorie, ça doit envoyer du bois. Et 90 minutes plus tard, Lyon valide son billet pour le dernier carré après un match rondement mené face à un PSG joueur mais inefficace.
Pourtant, ça part timidement. Pas dans l’intention, mais dans la finition. Le pressing est haut de la part des deux équipes. Visiblement, l’OL a décidé de rentrer dans le buffet des locaux. On va la au jouer physique. Et force est de constater que les Gones font un meilleur début de match. Plus tranchants. Plus déterminés. Bien en place. Si bien en place que sur un centre en bois de Sylvain Armand sur un corner vite joué à deux, Umtiti est sanctionné – à tort – d’une main dans la surface. On ne va pas se mentir, il n’y a rien. Sauf que Clément Turpin s’en tamponne et siffle pénalty pour le PSG. Comme à Gerland, Nenê ne tremble pas et prend Lloris à contre-pied. Sans être génial, Paris ouvre le score par le biais de son meilleur joueur. Oui, celui avec un écarteur de narines.
On n’a pas le temps de s’ennuyer, Källström nettoie la lunette de Douchez dans la foulée sur coup-franc. 1-1. C’est déjà n’importe quoi. Mais c’est logique. Un poil vexés, les Franciliens s’en remettent à la folie de Ménez qui perfore l’arrière garde lyonnaise et sert idéalement Gameiro dans la surface. Excentré sur la droite, l’international français tire dans les bras de Lloris, qui se couche parfaitement. Le réveil des locaux coincide avec celui de Ménez. L’ancien de la Roma est remuant, percutant, irritant, mais ça marche. Il secoue les Lyonnais. En vain. Sur une action posée, Källström (quel pied gauche, putain), dédicace Lisandro – seul au second poteau – qui n’a plus qu’a claquer la gonfle dans le but. Lyon est bestial. Limite tueur. La défense parisienne est bien trop lourde pour contrer les attaques lyonnaises et le score est logique. Comme souvent, le PSG s’en remet à des exploits individuels. Alors qu’il régale les rétines d’un contrôle orienté qui élimine son défenseur, Nenê gâche tout en salopant le travail d’une frappe dégueulasse dans le ventre mou de Lloris.
Pastore, le faux Messie
Ancelotti tire la tronche. Il change tout à la pause et lance Javier Pastore à la place d’un Bisevac moyen. Jallet descend d’un cran et passe arrière droit. Théoriquement, le PSG doit se rendre maître de la possession. C’est le but affiché. Dans un moment de folie, Jallet nous rejoue son but contre Caen en obligeant Lloris a une superbe parade sur un enchaînent poitrine-volée. Clairement, le PSG est dans un temps fort. Sur un amour de diagonale de Pastore, Menez accélère, repique à l’intérieur et sollicite une nouvelle fois les gants du gardien de l’équipe de France. Ancelotti enfonce le clou et sort Bodmer, déjà cuit. Matuidi ramène sa carcasse sur le pré. Lugano place son cuir chevelu Franck Provost et manque de peu le cadre. Il n’y a plus aucune logique tactique dans ce match. La preuve, Matuidi est à un poil d’égaliser. Oui, Blaise Matuidi, lui-même.
Avec ce genre de mirage visuel, la parade de Lloris sur une belle frappe du gauche de Pastore passe inaperçue. On assiste au siège des buts lyonnais, mais Hugo Lloris est intouchable. Il sort tout. C’est presque gênant. Pas autant que le raté de Lisandro, seul face au but après un contre éclair de Gomis, qui tire au dessus… Lyon rate le break. Mais ça commence à sentir bon. La grosse période parisienne est passée. Elle s’est avérée infructueuse. Comme souvent. Lyon prend des coups (en donne aussi) mais tient le choc. En vieux briscard. Le penalty transformé par Gomis dans les arrêts de jeu est anecdotique. Lyon a été chercher sa demi-finale à l’expérience. Lyon n’a pas volé sa qualification. Un match sérieux. Appliqué. Discipliné. L’OL a été tueur quand il le fallait et Lloris a fait le reste. Et plutôt bien. Dans les rangs parisiens, c’est la même rengaine. Une défense centrale lourde et lente, une domination offensive mais stérile. Finalement, il ne reste que le championnat au PSG. Lyon, lui, peut rêver à un doublé Coupe de France-Coupe de la Ligue. On a connu pire, comme saison de transition…
Par Mathieu Faure