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Lyon, encore une saison pour rien
Battu par Nantes ce mercredi en demi-finales de la Coupe de France, Lyon a dit adieu au seul enjeu qui restait de sa saison. Celle-ci s’est donc refermée prématurément. Comme l’an passé.
Lorsque l’OL défiera l’OGC Nice sur la pelouse de l’Allianz Riviera pour le compte de la 38e et ultime journée de Ligue 1, le 3 juin prochain, cela fera déjà belle lurette que sa saison sera terminée. En s’inclinant ce mercredi à la Beaujoire, en demi-finales de Coupe de France contre Nantes (1-0), les Lyonnais ont en effet mis fin à leur aventure, bien morose avant ce rendez-vous capital. Cette parenthèse nationale pouvait pourtant redorer cet exercice calamiteux, mais rien n’y a fait. Que ce club, si mal dirigé, que cette équipe, si mal construite, ait pu s’imaginer qu’elle remporterait en 2023 son premier trophée depuis onze ans relevait déjà de l’exploit. Le contenu de cette rencontre face au FCN est aussi à l’image de cette saison : fade, sans âme, trop tendre, convenu, et tous les adjectifs qui désignent une entité quelconque. On ne peut pas dire que cette défaite, comme celle de Strasbourg par exemple en janvier, soit due à un manque de réalisme, voire de chance. Ce soir, Lyon a été battu par plus fort que lui : le 14e du championnat, qui compte quatre points d’avance sur la zone rouge, et qui s’est épuisé en Ligue Europa entre septembre et février.
De pire en pire, tout doucement
Vainqueurs du PSG dimanche au Parc des Princes (0-1), les Rhodaniens avaient fait le plein de confiance, même si Laurent Blanc prévenait, à raison, que « rien n’était fait » après ce succès. Car battre Paris a ressemblé à un baiser de la mort pour ce club qui ne connaît plus le mot régularité, si ce n’est lorsqu’il faut enchaîner les saisons décevantes depuis cinq ans. Depuis qu’il est arrivé sur le banc de l’OL, Blanc n’a ainsi enchaîné deux victoires que trois fois toutes compétitions confondues. Autrement dit, le Lyon du Président n’a engrangé deux succès consécutifs contre des équipes de première division qu’une seule fois : Montpellier et Lille, en octobre, lors de ses deuxième et troisième matchs à la tête de l’équipe. Gagner à La Beaujoire aurait donc été une performance quasi inédite pour le club.
Comme il y a un an donc, la saison de l’OL se finit mal et plus tôt que ce que les dirigeants prévoyaient, espéraient. On pourrait facilement user du fameux poncif « les années se suivent et se ressemblent ». En vérité, les années passent et se ressemblent toujours à un détail près, qui fait que c’est toujours pire que l’exercice précédent. La pente paraît donc plus douce, puisque l’OL n’est pas passé de prétendant au titre au ventre mou en deux saisons. Il s’est mis à se battre systématiquement pour la Ligue des champions, puis à difficilement lutter pour le podium, pour finalement à galérer à se qualifier en Coupe d’Europe et à être largué au classement. L’an dernier, les Gones avaient « vibré » comme ils avaient pu en C3, mais s’étaient fait sortir par West Ham, qui n’avait rien d’un monstre de la compétition, et leur saison s’était éteinte un 14 avril.
Ce coup-ci, c’est donc plus tôt, un 5 avril, dans une compétition moins prestigieuse, que le club de Jean-Michel Aulas enterre ses ambitions six pieds sous terre. D’ailleurs, le président de l’institution, présent en tribunes ce mercredi, avait assuré en septembre dernier que « si on est huitièmes en fin de saison, j’aurai démissionné avant ». Pourtant, il est toujours là, et a même rétropédalé sur RMC en mars, voyant sans doute la sentence devenir réalité : « Si je démissionne si on est dixièmes ? Oui, mais on vient souvent me rechercher après. Peut-être que cette fois, John Textor ne reviendra pas me chercher. » Laurent Blanc, pas exempt de tout reproche contre les Canaris tandis qu’il a tardé à faire des changements offensifs, a encore neuf journées à disputer. Comment remobiliser ses joueurs ? « Je ne sais pas », a-t-il admis en conférence de presse après l’élimination. Une réponse aussi floue que l’avenir lyonnais. Quelles ambitions pour Lyon dans un futur proche ? On ne sait pas.
Par Léo Tourbe, à la Beaujoire