- France
- Ligue 1
- 16e journée
- ASSE/Olympique lyonnais (0-1)
Lyon, dans la fureur glaciale
S’il n’a pas tenu toutes ses promesses, le 105e derby entre Saint-Étienne et Lyon a au moins permis aux Lyonnais de reprendre cinq points d’avance en tête du championnat (0-1).
Saint-Étienne – Olympique lyonnais : 0-1
But : Bastos (65e) pour les Gones.
« Même si le temps a passé, même si les photos ont changé, nous restons légendaires » . La banderole des supporters de Saint-Étienne est restée sans écho. Ce soir, les Stéphanois ont été tout sauf légendaires. Timides et attentistes pendant 65 minutes, ils ont commencé à jouer à onze contre dix et une fois menés après l’ouverture du score de Bastos (0-1). La bêtise d’Alonso et le manque d’imagination des Verts ont assuré à Lyon une victoire méritée. C’est l’équipe la moins frileuse qui l’a emporté.
Mortel ennui à Geoffroy Guichard
« On va essayer de jouer. Il ne faut pas tomber dans la violence » , « Les supporters attendent autre chose » . L’entame de match ne va pas dans le sens espéré par Christophe Galtier et Rémi Garde. Les contacts sont rugueux, les tacles en retard nombreux. Conséquence immédiate, la blessure à la cuisse de Grenier après un choc avec Cohade. Sorti en larmes, le Lyonnais est remplacé par Fofana qui se positionne aux côtés de Gonalons alors que Malbranque monte d’un cran. Cette blessure a le mérite de calmer les esprits. En revanche, dans le jeu, c’est le néant. Lyon a le ballon mais n’en fait rien, Saint-Étienne est très présent à la récupération mais se refuse à prendre le moindre risque : les latéraux ne montent pas et les ailiers s’épuisent à travailler sans le ballon. Résultat, l’ASSE ne se crée pas la moindre occasion. Seule frayeur pour Vercoutre, une passe en retrait mal assurée par Biševac qui permet à Aubameyang et ses chaussures en cristal à 3000 euros de faire admirer leur pointe de vitesse. Côté lyonnais, les rares actions construites viennent de la droite. C’est justement de ce côté que Réveillère, servi par Gomis en première intention, fait frissonner Geoffroy Guichard, mais son petit piqué passe juste à quelques centimètres du poteau droit de Ruffier. De l’autre côté du terrain, Gourcuff court. Et court.
Bastos 1 – Ruffier 0
« On va essayer de gagner ce derby » . Même discours, mêmes effets. Ou plutôt même absence d’effet. Malgré les mots de son coach, Saint-Étienne affiche toujours un visage aussi frileux au retour des vestiaires. Doucement mais sûrement, Lyon se rapproche du but de Ruffier, comme sur ce débordement de Lacazette repoussé en catastrophe par Lemoine. Visiblement vexé par son départ précipité la saison dernière, le kop stéphanois accueille Malbranque en lui balançant un pétard. C’est peut-être le bruit et la fumée provoqués par ce pétard qui font perdre la tête à Dabo. Le latéral gauche lyonnais gratifie en effet le public d’un mini coup de boule aussi moche que stupide sur Gradel. Carton rouge, et même pas de statue à Beaubourg. Mais même en infériorité numérique, c’est toujours l’OL qui fait l’essentiel du jeu. Entré en jeu moins de cinq minutes avant, Bastos profite d’un mur fissuré et d’un mauvais placement de Ruffier pour ouvrir le score sur coup franc (0-1, 65e). Il fallait au moins ça pour que Saint-Étienne se mette à jouer. Clerc sonne la révolte, mais les Foréziens sont stoppés dans leur élan par Alonso, qui remporte le quizz des cerveaux face à Dabo en écopant de deux cartons jaunes particulièrement idiots en l’espace de deux minutes. Sans trembler – Vercoutre n’ayant pas eu à faire chauffer les gants – Lyon prend le large en tête du championnat. Et Saint-Étienne devra encore attendre avant de remporter le derby dans le Chaudron…
Par Quentin Moynet