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- Lyon-Benfica (3-1)
Lyon chasse ses fantômes face au Benfica
Très enthousiaste en première période, étrangement crispé en seconde, l'Olympique lyonnais a encore montré deux visages ce mardi soir face au Benfica. Sauf que contrairement à l'aller, il a eu le bon goût d'empocher trois points, ce qui ne lui était jamais arrivé lors d'une rencontre de Ligue des champions au Groupama Stadium. Cerise sur le gâteau : les Gones retrouvent la seconde place de leur groupe.
Olympique lyonnais 3-1 SL Benfica
Buts : Andersen (4e), Memphis (33e) et Traoré (89e) pour l’OL // Seferović (76e) pour le Benfica
Qu’on se le dise : Lyon aurait dû finir ce match en se tapotant le ventre, repu à force d’avoir croqué le Benfica. C’est en tout cas l’impression que laissait la première période, avec le but précoce d’Andersen, suivi de l’inévitable Depay. Au lieu de ça, les Gones ont préféré desserrer leur ceinture et se laisser aller, jusqu’à se faire manger dans la main par Seferović. Si Rudi Garcia cherchait un peu de continuité dans le jeu, et voulait voir un OL dominant de A à Z, il devra repasser. Cependant, il pourra se réjouir que l’issue sourie cette fois aux siens, ce qui n’était clairement pas gagné. À deux journées de la fin, l’OL est installé à la seconde place de son groupe et a donc son destin en main pour espérer voir les huitièmes de finale.
Faire sauter le bouchon
Avant de prendre sa revanche face au Benfica, l’OL avait déjà repris de l’appétit en championnat. Il fallait donc remettre le couvert à une table européenne plus huppée et partager un bon gueuleton avec son public. « On a besoin d’un stade plein, derrière l’équipe » , invoquait mardi Memphis Depay, sachant que de nombreux Benfiquistes originaires de la région étaient également attendus. Les Portugais aussi disséminés que discrets n’ont pu faire capoter la réservation. Car en dehors des sifflets syndicaux adressés à Rudi Garcia et Marcelo lors de l’annonce des compos, les virages du Groupama Stadium étaient d’entrée à température. L’équipe de Rudi Garcia — disposée en 4-4-2 avec les mêmes hommes que lors des deux derniers matchs — n’avaient donc plus qu’à enfourner leurs bonnes intentions. Chose faite après quatre petites minutes de cuisson : sur un corner de Depay et avec le relais de Jeff Reine-Adélaïde, le capitaine Léo Dubois envoie un joli centre sur la caboche de Joachim Andersen qui saisit à froid la défense grise (1-0, 4e). Le Danois inscrit ici son premier but sous le maillot lyonnais et lance parfaitement la farandole de saveurs qui suivra.
Reine-Adélaïde frétille à droite, Houssem se faufile à gauche, Andersen concasse derrière, Thiago Mendes régale au milieu, Tousart arrose le tout en diagonales, le menu est parfait. Le Benfica s’étouffe, alors que son défenseur Ferro est percuté par le rocher Vlachodimos, son propre gardien, et doit sortir sur voiturette. Malgré ce long temps mort, Lyon ne perd pas son coup de fourchette, et les Lisboètes ne mettront le pied dans le camp rhodanien qu’à partir de la 25e minute. Et si Gedson Fernandes vendange les accélérations de Chiquinho, Memphis ne gâche pas celle d’Aouar. Le centre en retrait du Villeurbannais croise parfaitement la course du Néerlandais, qui officialise un break qui s’est presque fait attendre vu la domination lyonnaise (2-0, 33e). Quatrième but en autant de rencontres de Ligue des champions cette saison pour lui, mais aussi 50e avec les Gones. De la confiance plein les dents, les Lyonnais tentent des grands ponts inutiles et laissent des espaces derrière. Chiquinho chauffe les gants d’Anthony Lopes, mais Joachim Andersen finit par écœurer les Aigles : cette petite phase de digestion passe sans encombre.
Lyon frôle l’indigestion
Pourtant, à la reprise, tous les ingrédients ne sont pas au rendez-vous. Memphis laisse sa place à Maxwel Cornet — « par précaution » murmure-t-on — alors que l’intensité est remplacée par un certain attentisme… Lyon pense déjà à garder de la place pour le dessert marseillais de dimanche ? Le Benfica l’a remarqué et insiste sans réussite : le coup franc de Chiquinho est hors cadre, la chiche de Haris Seferović pousse Anthony Lopes à s’employer, et Grimaldo est stoppé étrangement dans la surface. Quelques remous qui obligent Lyon à se reprendre, grâce à un Thiago Mendes au four et au moulin, alors que les frappes de Reine-Adélaïde et Tousart redonnent de la consistance à l’OL. Coïncidence ou non, l’équipe n’a pourtant plus le même visage sans Memphis Depay. Les ballons sont rapidement rendus, et l’emprise portugaise au milieu se fait toujours plus ressentir.
Et cette menace éclatera comme un pétard dans le parcage visiteur : sur un simple appel dans la profondeur, Seferović s’en va battre Lopes. La VAR ne fera que confirmer qu’il était bien couvert par Andersen (2-1e). Il fallait bien ça pour voir fleurir les maillots rouges floqués « Sagres » partout dans le stade, mais aussi pour savoir ce que l’OL a vraiment dans le ventre. Les fantômes du Stade de la Luz sont encore récents. Bertrand Traoré et Houssem Aouar tentent de porter le danger dans la surface adverse, quand l’enchaînement délicieux de Moussa Dembélé manque de précision pour défaire les siens de la pression. Il faut alors un dernier rush mené par Cornet et bouclé par Bertrand Traoré pour libérer Lyon et demander l’addition. Une note que veut absolument prendre Rudi Garcia, faisant entrer Marcelo, malgré les tensions avec les supporters. Oui, parce que si Lyon a eu du mal à finir son assiette, il a eu l’estomac suffisamment bien accroché pour mettre fin à une série de six matchs nuls consécutifs à la maison en C1. Un digestif ?
Lyon (4-4-2) : Lopes – Dubois, Andersen, Denayer, Koné – Reine-Adélaïde (Traoré, 73e), Thiago Mendes, Tousart, Aouar (Marcelo, 90e) – Depay (Cornet, 46e), Dembélé. Entraîneur : Rudi Garcia.
Benfica (4-4-2) : Vlachodimos – Tavares, Rúben Dias, Ferro (Jardel, 16e), Grimaldo – Gedson Fernandes (Seferović, 46e), Florentino, Gabriel Pires, Cervi (Pizzi, 73e) – Vinícius, Chiquinho. Entraîneur : Bruno Lage.
Résultats et classement de la Ligue des championsPar Mathieu Rollinger, au Groupama Stadium